MONNAIES VII
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HENRI Ier - (20/07/1031-4/08/1060)
Denier parisis 2e type 697. Denier parisis 2e type, c. 1040-1060, Paris, (Ar, 22,5 mm., 3 h., 1,23 g.) ( )
A/ HAINRICVS REX. dans le champ oméga et alpha suspendus.
R/ PAISVIS CIVITAS. entre deux grènetis, croix.
C. - - L.24 - Dy.18. Flan très large et poids lourd. Bel exemplaire pour ce type.
RR. TTB

1800FF.

2800FF.


D'après J. Duplessy, nous avons deux types de monnaies pour Paris, avec l'alpha et l'oméga placés normalement ou inversés. Il pense que notre pièce est bien le second type, plus tardif, avec l'oméga et l'alpha. Il semblerait qu'Henri Ier ait d'abord repris la typologie monétaire de son père pour Paris. Seule l'obole est connue et n'a pas été revue depuis 1855. Outre Paris, Senlis et Sens à partir de 1055 furent les ateliers du domaine royal. Mais Henri eut aussi un important monnayage en dehors du domaine, à Chalon-sur-Saône, Mâcon et Tournus en Bourgogne, Issoudun et Toulouse .

Henri a été sacré du vivant de son père, Robert II, le 14 mai 1027 après la mort de son frère aîné Hugues. Constance d'Arles, la femme de Robert, poussa son plus jeune fils à se révolter contre le nouveau roi en 1031. Robert, contre sa soumission, reçut en apanage la Bourgogne que Robert le Pieux avait réunie au domaine royal entre 1003 et 1006. Constance mourut l'année suivante, non sans avoir poussé les vassaux d'Henri Ier, dont Eudes de Blois, à lutter contre le roi de France. Eudes trouva la mort à Bar le 15 novembre 1037. Ses fils, Étienne de Blois et de Chartres et Thibaut de Champagne, ne se soumirent qu'en 1044. Sens fut reconquise en 1055 par le roi qui dut aussi lutter contre la Normandie. De son second mariage avec Anne de Kiev, naît Philippe qui est associé au trône le 23 mai 1059. En mourant, le 4 août 1060, Henri laisse un enfant mineur âgé de huit ans sous la régence de Beaudouin V, comte de Flandre .

NAMUR - COMTÉ DE NAMUR - ALBERT II - (1018-1064)
Denier 698. Denier, c. 1020-1040, Dinant, (Ar, 19 mm., 12 h., 1,09 g.) ( )
A/ DEONAM. Tête nue à gauche.
R/ Anépigraphe. Croix fourchue, portant en cour un annelet et cantonnée de quatre autres annelets.
Ch.2 - DM/ N.13 - ADMB.2110. Exemplaire sur un flan large et complet. La frappe est fruste comme pour la plupart des exemplaires répertoriés.
RR. TB+

3000FF.

4000FF.


L'attribution de ces monnaies à Albert II (1018-1064) ou à Albert III (1064-1102) a posé de nombreux problèmes chronologiques. Notre type de denier est anonyme. Seule l'attribution à l'atelier de Dinant est assurée par la légende de droit. Il semblerait que la tête représentée au droit soit celle du comte .

Le monnayage de Namur ne débuterait pas avant Albert II. Les autres monnaies données par J.-R De Mey seraient à restituer à Henri l'Aveugle. La chronologie des comtes de Namur a été modifiée depuis le siècle dernier. Albert III succédait bien à Albert II, mais en 1037 au lieu de 1064 .

BLÉSOIS - COMTÉ DE BLOIS - THIBAUT III - (1037-1089/90)
Denier 699. Denier, c. 1050-1090, Blois, (Ar, 21 mm., 3 h., 0,95 g.) ( )
A/ Anépigraphe. Tête bléso-chartraine à droite, la bouche faite de trois barres et d'un globule, un globule devant le nez.
R/ +BEISIS CASTtO. Croix.
Bd. - - PA. - - SCMF. - - ASFN.1895, p.147 - L.965 (R2). Très bel exemplaire avec une petite trace de restauration sur la tranche.
R. TTB+

750FF.

1200FF.


Ce type de monnaies se rencontre dans le trésor de Vernou (Vernon) (Dy.I/372) enfoui entre 1060 et 1108. Pour D. Legros, ces monnaies seraient à attribuer à Thibaut III (1037-1089/90) et il explique leur très longue utilisation par l'arrêt du monnayage blésois vers 1100. Le poids léger de cet exemplaire laisse supposer une datation moyenne dans la seconde moitié du XIe siècle .

Thibaut III a succédé à Eudes II, comte de Blois, de Chartres, de Tours et de Champagne. Thibaut III perdit le comté de Tours en 1044 en s'opposant avec son frère aux prétentions du roi de France, Henri Ier .

ANGLETERRE - ÉDOUARD LE CONFESSEUR - (1042-1066)
Denier 700. Denier, c. 1059-1062, York, (Ar, 19 mm., 2 h., 1,24 g.) ( )
A/ + ED PARD - D RE°. Buste barbu, couronné et drapé à droite, vu de trois quarts en avant, tenant un sceptre à l'extrémité trifoliée.
R/ + IOCITLL ON EOFER. Croix évidée, aux extrémités voilées et bouletées, cantonnée d'un annelet au 2.
S.1182. Très bel exemplaire pour ce monnayage. Flan large et complet.
RR. SUP

1500FF.

2500FF.


Le monnayage d'Édouard le Confesseur ne comprend pas moins de dix types différents entre 1042 et 1066. Notre type, le huitième, prend place à la fin du règne et s'intercale entre le type du roi trônant en majesté et celui avec le buste du roi couronné de face. Plusieurs ateliers différents ont fonctionné pour chaque type. L'atelier de York n'est pas rare, mais le nom du monétaire semble difficile à identifier .

Édouard le Confesseur (1004-1042-1066) succéda à Hathacnut et fut couronné à Winchester. Fils d'Æthelred, il représentait la maison de Wessex, mais ne ressemblait plus aux premiers rois anglo-saxons. Il était à moitié normand par sa mère Emma, la fille du duc Richard. Il ne fut pas un grand politique, préférant chasser et s'adonner à l'ascétisme religieux. Il sera sanctifié en 1161 par Thomas Beckett, archevêque de Canterbury. En mourant, sans enfant, il aurait désigné Harold pour lui succéder mais celui-ci sera battu à Hastings la même année par Guillaume le Conquérant qui a envahi l'île en venant de Normandie .

BERRY - SEIGNEURIE D'ISSOUDUN - ANONYMES - (XIe siècle)
Obole 701. Obole, c. 1044-1092, (Ar, 16 mm., 3 h., 0,48 g.) ( )
A/ + DT R.ES. M onciale ou oméga renversé entre une barre et un annelet.
R/ + ODR XET, (R rétrograde). Croix pattée entre deux grènetis.
B.291 (5f) - PA.1978 (42/10) - L.1392 (R2). Bel exemplaire pour une obole avec un flan large et un poids lourd. Petite faiblesse de frappe.
R. TTB

650FF.

950FF.


Issoudun appartenait à Eudes l'Ancien de Déols (1012-1044). Ce type est une dégénérescence du prototype où le grand A du départ devient un oméga renversé. (MNF. p.99, fig 51). Le monnayage d'Issoudun ne commencerait pas avant 1026. Le monnayage anonyme aurait été fabriqué entre 1026 et 1092 .

La seigneurie d'Issoudun ne devient réellement indépendante que sous Eudes Ier d'Issoudun (1052-1085), petit-fils d'Eudes de Déols (1026-1044) et fils de Raoul le Prudent de Déols (1044-1052). Il est possible que cette obole ait été fabriquée pendant le règne d'Eudes d'Issoudun .

CHAMPAGNE - ÉVÊCHÉ DE MEAUX - GAUTIER Ier - (1045-1082) - (1045-1082)
Denier ou estévenant 702. Denier ou estévenant, c. 1040-1080, (Ar, 21,5 mm., 12 h., 1,06 g.) ( )
A/ + GALTERIVS PESV. Dextre bénissante.
R/ + MELDIS CIVITA. Croix pattée.
Bd.1771 - PA.6006 (139, 12) - Grelu 91. Exemplaire sur un flan large et complet. Jolie patine de collection.
TTB

450FF.

750FF.


Gautier est le premier évêque dont nous ayons des monnaies. Ces deniers sont aussi parfois donnés à Gautier II (1085-1102). Ce type est directement imité des estévenants de Besançon dont la fabrication commença au début du XIe siècle. L'évêque a substitué son nom à celui du Saint .

L'épiscopat de Gautier Ier est placé entre ceux de Dagobert vers 1030 et de Robert (1082-1085). Le pouvoir semblait partagé entre les comtes et les évêques. Nous avons d'autre part un monnayage commun pour Troyes et Meaux au Xe siècle. Thibaut Ier (1063-1089) supprima cette dualité et frappa des deniers imités de Gautier Ier à la dextre bénissante. Gautier dut recevoir du roi Henri Ier une autorisation de monnayage à moins que Philippe Ier (1060-1108) ne lui ait accordé ce droit .

LORRAINE - ÉVÊCHÉ DE VERDUN - THIERRY - (1047-1089)
Denier 703. Denier, c. 1050-1060, Verdun, (Ar, 16 mm., 7 h., 0,86 g.) ( )
A/ [TEO]/ DERIC/ EPS. en trois lignes ; grènetis.
R/ MA/ VIRGO/ I. en trois lignes et en monogramme, légende accostée de deux étoiles.
Bd.1701 var. (4f.) - Robert Verdun 34 - R.1079 - M.461 (5f.) - SCMF. - -. Bel exemplaire sur un flan large avec une petite faiblesse de frappe.
R. TTB+

650FF.

950FF.


Au revers de notre denier, nous trouvons le nom de la Vierge Marie (Maria Virgo) .

Thierry ou Thierri (Dietrich pour les allemands) a succédé sur le siège épiscopal à Richard Ier (1039-1046) qui n'avait pas frappé monnaie. Au XIe siècle Verdun était terre d'Empire .

FRANCHE-COMTÉ - COMTÉ DE SCODINGUE - ANONYMES - (XIe siècle)
Denier 704. Denier, c. 1050, Salins-les-Bains ou Lons-le-Saulnier, (Ar, 22 mm., 9 h., 1,06 g.) ( )
A/ + SCITINCOR-I, (rétrograde). dans le champ COMITS.
R/ + SALINIS B-R, (rétrograde). Croix pattée.
Bd.1245 (20f.) - DM/B.1 - SCMF.4288. Très bel exemplaire pour ce monnayage avec un flan large et complet. Jolie patine de collection.
RR. SUP

1500FF.

2500FF.


Ce denier a longtemps posé des problèmes d'attribution. Il ne pourrait avoir été fabriqué à Salins-les-Bains car l'atelier n'aurait fonctionné qu'à partir du 22 avril 1251, pour Jean de Chalon, puis fut remis en fonctionnement en 1420 par Philippe le Bon et semble avoir effectivement fonctionné. Aucune monnaie du XIe siècle ne peut donc être attribuée à cet atelier à l'heure actuelle. Il semble bien que l'atelier qui a frappé notre denier soit Lons le Saulnier, comme tend à le démontrer l'étude du Groupe numismatique de Franche-Comté, publié en 1993 à l'occasion du 200e anniversaire du rattachement du pays de Montbéliard à la France, op. cit. p.51-55 bis. .

Ce type de monnayage pourrait avoir été frappé par Rainaud Ier, comte de Bourgogne de la maison de Chalon (1026-1057), fils d'Otte-Guillaume, pour l'atelier de Lons-le-Saulnier puisque l'atelier de Salins-les-Bains n'existait pas encore. Le monnayage semble avoir été assez important avec une multitude de variantes épigraphiques dans les légendes. Cette partie du Jura était riche grâce à des mines de sel gemme dont Salins était le principal centre de production .

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