MONNAIES VII
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PICARDIE - COMTÉ DE VERMANDOIS - ÉLÉONORE D'ALSACE - (1183-1214)
Denier Parisis 769. Denier Parisis, Saint-Quentin, (Ar, 19,5 mm., 12 h., 1,04 g.) ( )
A/ X CO. VIR0MENDI. au centre ALI/EN0° en deux lignes, légende boustrophédon.
R/ + S: QVINTINVS. Croix accostée de deux soleils aux 2 et 3.
Bd.1922 (3f.) - PA.6690 (156/6) - M.880 - SCMF. - -. Très bel exemplaire pour ce monnayage rare. Poids lourd. Jolie patine.
R. TTB

950FF.

1500FF.


La monnaie du Vermandois ou de Saint-Quentin s'appelait "Moneta Viromandensis, Sanquintinensis ou Sci Quintini". L'atelier fut d'abord carolingien sous Charles le Chauve. Sous Éléonore, la comtesse rompt avec le monnayage traditionnel du Vermandois et imite le denier parisis de Philippe II Auguste, en remplaçant FRAN/CO par son propre nom ALIE/NOR .

Philippe d'Alsace, comte de Flandre (1168-1194) épousa Élisabeth de Vermandois (1167-1183) et partagea l'autorité comtale. À la mort d'Élisabeth, sa sour Éléonore, fille de Raoul II (1152-1167), hérita du comté avec le soutien de Philippe II Auguste. Éléonore, pour remercier le roi, lui légua son comté à sa mort, l'année de la bataille de Bouvines. Le Vermandois fut alors rattaché au royaume .

PICARDIE - COMTÉ DE PONTHIEU - GUILLAUME III - (1291-1221)
Denier parisis 770. Denier parisis, c. 1190-1221, Abbeville, (Ar, 19,5 mm., 12 h., 1,03 g.) ( )
A/ + WILELM CONS. PON/TIV en deux lignes, légende boustrophédon.
R/ + ABBATIS VILLE. Croix cantonnée de deux besants aux 2 et 3.
Bd.1928 (4f.) - PA.6703 (156/14) - SCMF. - -. Bel exemplaire de ce monnayage rare.
RR. TB+

850FF.

1400FF.


Le monnayage du Ponthieu ne semble avoir commencé qu'au XIe siècle. Guillaume III a adopté le type parisis pour faciliter les échanges avec l'Artois et le royaume. Il imite fidèlement le monnayage parisis en utilisant la représentation bilinéaire en boustrophédon (littéralement bouf et tourner en grec, légende qui se lit alternativement de gauche à droite, puis de droite à gauche). Ce denier appartient à la période intermédiaire du monnayage .

Après la mort de Guillaume III (+1221), le monnayage s'interrompit pour plus de 50 ans. Par héritage, le comté passa dans la famille de Dammartin. En 1251, Jeanne épousa Ferdinand III, roi de Castille et de Léon. Leur fille Éléonore de Castille, épousa Édouard Ier d'Angleterre en 1279. Leur fils, Édouard II, fut comte de Ponthieu dès 1290. Le comté resta anglais jusqu'à 1369. Il fut confisqué par Charles V .

COMTÉS DE DREUX ET DE NOGENT - ROBERT II DE FRANCE - (1184-1218)
Denier parisis 771. Denier parisis, c. 1190-1210, Dreux, (Ar, 20 mm., 12 h., 0,94 g.) ( )
A/ X ROBERTVS, (la légende commence à 9 heures). Dans le champ COA/ MES, (S inversée) en deux lignes.
R/ + DRVCAS CASTA, (S inversées). Croix cantonnée d'un alpha aux 1 et 4.
Bd.4 - PA.92 - L.114 ( R2) - SCMF.3935. Bel exemplaire pour ce monnayage. Semble complètement inédit et non répertorié avec ces variantes de légende.
RR. TTB

1500FF.

2500FF.


Ce monnayage de type parisis a été frappé sous Robert Ier (1132/7-1184), Robert II (1184-1218) et Robert III (1218-1234). Il est pratiquement impossible de distinguer les pièces des trois "Robert". Le comte commence par copier le denier parisis de Louis VII, son frère ou de Philippe II Auguste, son neveu. Il est tout à fait possible que la fabrication des pièces ne commence qu'après la mort de Louis VII en 1180. Dans ce cas, le monnayage de Dreux pourrait participer aux efforts d'instauration du système parisis dans le royaume, opération menée par le roi et sa famille .

Robert est le quatrième fils de Louis VI (1123-1184). Il reçut les deux comtés à une date incertaine entre 1132 et 1137. Il est le fondateur de la maison ducale de Bretagne qui s'éteint en 1341, origine de la guerre de succession de Bretagne (1341-1365). De son second mariage avec Agnès de Baudemont en 1252 est issue la lignée des comtes de Dreux. Robert II lui succéda en 1184 .

CILICIE - ROYAUME D'ARMÉNIE - LÉON Ier - (1198-1219)
Tank ou obole de bronze 772. Tank ou obole de bronze, c. 1180-1220, Sis, (Ae, 31,5 mm., 2 h., 7,69 g.) ( )
A/ Légende arménienne. (Léon roi des Arméniens). Tête de lion couronnée à droite.
R/ Légende arménienne. (Frappé dans la ville de Sis). Croix patriarcale accostée de deux étoiles.
NK.1225 var. Exemplaire sur un flan large et complet avec une jolie patine verte. Traces de tréflage dans les légendes.
R. TTB

350FF.

450FF.


Sous le règne de Léon Ier, il y a des doubles trams, des trams et demi-trams d'argent et des tanks de cuivre .

Les Arméniens vécurent d'abord autour du lac de Van. Nicéphore II Phocas (963-969) installa une partie importante du peuple arménien en Cilicie. Après l'invasion seljoukide en Asie Mineure, il se constitua une principauté indépendante Le premier monarque fut Roupen (1080-1095). Léon Ier reçut de l'empereur Henri VI, en 1198, une couronne qui en faisait un monarque indépendant de Byzance .

FLANDRE - VILLE DE CASSEL - (XIIe-XIIIe siècles)
Petit denier ou maille d'argent 773. Petit denier ou maille d'argent, c. 1180-1220, Cassel, (Ar, 12 mm., 12 h., 0,44 g.) ( )
A/ Anépigraphe. Vue d'une fortification crénelée, surmontée d'un toit.
R/ Anépigraphe. Croix anillée, accostée d'annelets et de besants coupant un cercle, cantonnée aux 1 et 4 d'un besant, aux 2 et 3 d'un annelet.
G.62 - Gh.247/9 - AMVB. G.24326 - SCMF.7334. Très joli droit pour ce type monétaire.
RR. TTB

2500FF.

3500FF.


Nous avons deux types bien différents de petits deniers pour la ville de Cassel : le premier fabriqué entre 1180 et 1220 et le second entre 1253 et 1300 .

La fabrication des petits deniers a été très importante entre la seconde moitié du XIIe siècle et les premières années du XIVe siècle. Nous trouvons au départ des petits deniers pour le comte de Flandre, Philippe d'Alsace (1161-1186) et le dernier à avoir fait frapper des deniers semble être Philippe de Marigny (1306-1309). De très nombreuses villes du Nord monnayèrent ce type de pièces .

TERRE SAINTE - ROYAUME DE JÉRUSALEM - SEIGNEURIE DE BEYROUTH - RAYMOND III DE TRIPOLI - (1184-1186)
Denier ou bronze à la tour de David, 2e type 774. Denier ou bronze à la tour de David, 2e type, c. 1185, Beyrouth, (Ae, 16 mm., 6 h., 0,68 g.) ( )
A/ T°V°R°R°I°S. La Tour de David.
R/ + D°A°V°I°T° . Étoile à huit rais.
Sch.3/26 - CCS.3 - Metcalf 206. Pièce sur un flan légèrement irrégulier et taché, mais de grande rareté en cuivre.
RR. TB+

1500FF.

2500FF.


Ce type était considéré comme très rare et était décrit comme ayant été frappé à Jérusalem, au moment du siège de la ville par Saladin après la bataille de Hattin et avant la prise de la ville par les Musulmans. Ce denier en bronze était censé avoir été fabriqué à partir des biens du Saint-Sépulcre. En fait, il faut restituer ces deniers à Raymond III de Tripoli comme régent du royaume de Jérusalem pour le compte de Guy de Lusignan (1186-1192). Ces monnaies de cuivre ont été frappées à Beyrouth, au Liban .

Baudouin Ier, roi de Jérusalem, s'était emparé de Beyrouth en 1110 avec l'aide de Bertrand de Tripoli et d'une flotte pisane. Beyrouth fut capturée par Saladin en 1187 après la défaite de Hattin et la prise de Jérusalem. La ville sera reprise en 1197 par les Croisés. Aimery confia alors l'administration de la ville à Jean Ier d'Ibelin (1198-1236), son beau-frère. La cité de Beyrouth tomba aux mains des mamelouks le 31 juillet 1291 .

PROVENCE - MARQUISAT DE PROVENCE - RAYMOND VI - (1194-1222) - (1194-1222)
Denier ou raimondin 775. Denier ou raimondin, c. 1200-1220, Pont-de-Sorgues, (Ar, 17,5 mm., 9 h., 0,72 g.) ( )
A/ + R° COMES, (légende commençant à 6 heures). Soleil entre deux besants au-dessous d'un croissant de lune.
R/ D/ V /X/ M. Croix de Toulouse coupant la légende.
Bd.785 (2f.) - PA.3723 (81/17) - SCMF.4756. Très bel exemplaire avec un flan légèrement irrégulier et une patine foncée.
TTB

350FF.

450FF.


Le monnayage semble avoir commencé à la fin du règne de Raymond V de Toulouse (1148-1194). L'atelier prit de l'importance sous les règnes de Raymond VI et de Raymond VII à cause de la croisade contre les Albigeois. Le type du soleil surmontant le croissant est directement inspiré par le monnayage de Tripoli de Raymond II (1137-1152) ou de Raymond III (1152-1182). Roberts (SCMF.) donne ce type à Raymond VII .

Le marquisat de Provence entra dans le patrimoine de la maison de Toulouse par le mariage de Guillaume Taillefer et d'Emma, la fille du comte de Provence. Le territoire était situé au nord de la basse Durance. Dans cette région d'Empire, les comtes de Toulouse étaient comtes palatins, ducs de Gothie et marquis de Provence. Le monnayage ne commence pas avant la seconde moitié du XIIe siècle, sur un modèle rapporté de Terre Sainte. Raymond V (1148-1194), Raymond VI (1194-1222) et Raymond VII (1222-1249) monnayèrent à Pont-de-Sorgues. Après l'éviction de l'hérésie cathare et la fin de la croisade en Languedoc, par le traité de Paris en 1229, Raymond VII devait céder le marquisat au Saint-Siège. Frédéric II (1197-1250) s'y opposa. Nous avons encore des monnaies pour Alphonse de Poitiers (1241-1271), frère de Saint-Louis, qui avait épousé Jeanne, fille de Raymond VII. Le monnayage semble avoir cessé en 1263. La papauté entra en possession du marquisat en 1274 .

BERRY - SEIGNEURIE D'ISSOUDUN - RAOUL II - (1199-1212) - (1127-1164)
Denier 776. Denier, c. 1150-1160, Issoudun, (Ar, 19 mm., 6 h., 1,10 g.) ( )
A/ °RADVLFVS. Oméga entre un trait et un annelet.
R/ + XOLIDVN, (D rétrograde). Croix cantonnée d'un annelet aux 1 et 4.
Bd.295 (5f.) - PA.1994 (42/18) - SCMF.4045. Exemplaire de poids lourd. Patine foncée.
TB+

450FF.

750FF.


Ce type de denier était donné à Raoul III d'Issoudun (1199-1212). Une seule pièce est répertoriée pour ce seigneur qui se trouva pris dans le conflit franco-anglais qui opposa les Capétiens et les Plantagenêts. Il faut restituer cette pièce à Raoul II. Les trésors de Nogent-le-Rotrou, enfoui vers 1150 (Dy.I/239), de Massay-sur-Cher, enfoui vers 1160 (Dy.I/209) et d'Accolay enfoui entre 1175 et 1193 (Dy.I/1) attestent cette attribution. Le poids élevé de cet exemplaire renforce cette hypothèse .

C'est Eudes l'Ancien, seigneur de Déols, qui réunit Issoudun à ses possessions en 1026. Eudes Ier, son petit-fils (1052-1085) devint indépendant. Raoul II prend place entre Geoffroy (1092-1127) et Eudes II (1164-1167). Les règnes de Eudes III (1167-1199) et de Raoul III (1199-1212) furent très mouvementés. Issoudun relevait pour l'hommage d'Henri II Plantagênet, mais Philippe II Auguste s'empara de la ville en 1187. La possession de la ville fut confirmée au roi de France par le traité d'Azay-le-Rideau en 1189. Le nouveau roi d'Angleterre, Richard Cour de Lion, reprit la ville en 1194. En 1200, par le traité du Goulet, Jean-sans-Terre céda Issoudun au roi de France, Philippe II. En 1212, après la mort de Raoul III, Guillaume de Chauvigny, mari de Mahaut, sour de Raoul III, devint seigneur d'Issoudun .

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