MONNAIES VIII
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BÉARN - SEIGNEURIE DE BÉARN - LES CENTULLES - (XIIe siècle)
Obole

1169. Obole, Morlaas, (Billon, 15 mm, 11 h, 0,35 g).
A/CENTVLLO COME, (M et E liés). (Centule, comte). Croix cantonnée aux 1 et 2 d'un besant.
R/+ ONOR FORCAS. (Château de la Hourquie). PAX dans le champ.
Exemplaire avec un très haut relief au revers. Flan large. Patine foncée au droit et au revers.
Bd. 526 (2 f.) - PA. 3235 (69/10) - SCMF. 4182
TTB+      

Prix de départ/Opening bid
280 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
450 F.F.

Ce monnayage, l'un des plus abondants du Moyen-Âge, débuta, d'après MNF, vers 1012 avec Centulle le Jeune, vicomte de Béarn, mais le monnayage ne commencerait pas réellement avant Centulle IV (1058-1088) qui prit le titre de comte. Le monnayage dura encore longtemps après la mort de Centulle V, en 1134, jusqu'au XVe siècle. Au revers le mot Onor signifiait seigneurie et celui de Forcas faisait référence au château de la Hourquie (fourches patibulaires). En fait, d'après Jean Duplessy, Trésors, ce monnayage se rencontre couramment aux XIIe et XIIIe siècles. Le denier pesait entre 0,75 g et 1,20 g, et l'obole, qui est beaucoup plus rare, pèse entre 0,35 g et 0,60 g. Notre exemplaire est d'un poids léger et fut certainement frappé à la fin du XIIe siècle.
C'est Centulle III le Jeune, vicomte (1012-1058), qui reçu du duc d'Aquitaine Sanche le Grand la souveraineté du pays et usurpa le droit de monnayage. En réalité, la fabrication des monnaies ne commence pas avant 1080 sous Centulle IV (1058-1088) qui prit le nom de comte (pour Bigorre et Oloron). Centulle V mourut en 1134. Le monnayage continua pourtant encore pendant près de deux cents ans.

PROVENCE - ARCHEVÊCHÉ D'ARLES - MONNAYAGE ANONYME - (c. 1200-1317)
Denier à la main bénissante

1170. Denier à la main bénissante, c. 1300-1317, Arles, (Argent, 17,5 mm, 6 h, 0,82 g).
A/ARELATEN (N rétrograde). (Arles). Croix.
R/ARCHIEP. (Archevêque). Dextre bénissante.
Flan très large. Patine foncée au droit et au revers. Frappe bien venue au droit comme au revers.
Bd. 793 (20 f.) - PA. 4091 (92/15) - C. - p.235-238 - SCMF. 4761
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
2220 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
3200 F.F.

De nombreux monnayages féodaux portent une main bénissante. Les plus répandues sont les monnaies de Meaux et de Besançon, celles de l'archevêché d'Arles sont parmi les plus rares. D'après Caron et Dieudonné, les deniers à la main bénissante d'Arles furent frappés au début du XIVe siècle, juste avant le monnayage au nom de Gaillard de Saumate (1317-1323) ; plusieurs deniers à la main bénissante étaient en effet contenus dans le trésor de Sierck enfoui en 1328 (Caron, p. 238).
La ville d'Arles fut, selon la tradition, évangélisée par saint Trophime, disciple de saint Paul. En 1162, l'empereur Frédéric Barberousse donna le droit d'y battre monnaie et partagea la seigneurie entre le comte de Provence et l'archevêque. Le monnayage anonyme prend fin sous Gaillard de Saumate (1317-1323) qui fit apposer son nom sur ses monnaies.

CAMBRÉSIS - SEIGNEURIE D'ÉLINCOURT - GUI IV DE SAINT-POL - (1300-1317)
Baudekin à cheval ou petit gros dit 'au cavalier'

1171. Baudekin à cheval ou petit gros dit 'au cavalier', Élincourt, (Argent, 22 mm, 11 h, 2,07 g).
A/+ G[VI]DO - COMES* SCI - PAVLI. (Gui comte de Saint-Paul). Gui en armure sur un cheval caparaçonné et drapé. Gui tient un bouclier de la main gauche et un étendard de la main droite coupant la légende à 11 heures. Le heaume et la tête du cheval sont sommés d'une étoile à cinq pétales.
R/+ SIGNVM CRVCIS, (N rétrograde) ; légende extérieure : + [m]OnETA* RECTA° DE° ELInCOVRT, (N et M onciales, ponctuation par deux étoiles à cinq rais puis par deux annelets superposés). (Signe de la croix ; monnaie droite d'Élincourt). Croix.
Flan un peu court et faiblesses de frappe par endroits. Patine foncée sous le cheval dont le mouvement est remarquablement bien venu à la frappe.
Bd. 2058 (20 f.) - PA. 6860 (161/2)
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
2500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
3500 F.F.

Le baudekin fut créé le 16 janvier 1269 par Marguerite de Constantinople, comtesse de Hainaut de 1246 à 1280 (Dy. Trésors...II, p. 19). Les baudekins de Marguerite présentaient un cavalier avec une épée. Le type de ces monnaies fut légèrement modifié sous Jean II (1280-1304) et Guillaume Ier (1304-1337) : l'épée fut en effet remplacée par une lance ou un étendard (comme sur notre exemplaire). De nombreuses seigneuries, des Pays-Bas jusqu'à Orange, frappèrent ces monnaies (Voir carte Dy. Trésors...II, p. 17). Le comte Guillaume Ier de Hainaut les décria le 15 octobre 1312.
En 1300 Gui IV, comte de Saint-Pol, acheta la terre d'Élincourt qui relevait de l'Empire. Gui IV y fit établir un atelier monétaire où il imita les monnaies de ses voisins. Marie de Bretagne lui succéda (1317-1339).

HAINAUT - COMTÉ DE HAINAUT - GUILLAUME Ier - (1304-1337)
Gros tournois ou guillemot

1172. Gros tournois ou guillemot, sd, (1306-1309), Valenciennes, (Argent, 25,5 mm, 2 h, 3,81 g).
A/+ GVILLELMVSx COMESx HAnOnIE, (ponctuation par un simple sautoir, N onciales). (Guillaume, comte de Hainaut). Lion debout à gauche dans une double hexalobe bouletée.
R/+ MONETAx VALEnCEn' (ponctuation par un simple sautoir) ; légende extérieure : + XPC: VInCIT: XPC: REGnAT: XPC: ImPERAT, (ponctuation par trois besants superposés, n et M onciales). (Monnaie de Valenciennes ; Christ vainc, Chist règne, Christ empereur). Croix pattée.
Flan large et régulier. Patine grise de collection. La croix du revers tend à apparaître au droit. Flan très légèrement voilé. Haut relief au revers. Légère trace de monture ou coup visible à 12 heures au revers.
Bd. 2109 (20 f.) - Ch. 53 - Lucas/Hainaut 66 - NP. 146 - SCMF. 8104
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Ces gros tournois furent frappés uniquement de 1306 à 1309 en même temps que des tiers de gros.
Guillaume II, fils de Guillaume Ier de Hainaut et de Jeanne de Valois, la fille de Charles de Valois, succéda à son père sur le comté de Hainaut en 1337. En 1304 Guillaume Ier participa à la bataille de Mons-en-Pévèle où la chevalerie française écrasa la piétaille flamande, vengeant l'affront de la défaite de Courtrai. Les monnaies de Guillaume Ier le Bon sont difficiles à distinguer de celles de son fils Guillaume II (1337-1345). Sa fille Philippa épousa le futur Édouard III d'Angleterre. Après un règne de 33 ans, Guillaume II lui succéda en 1345.

HAINAUT - COMTÉ DE HAINAUT - GUILLAUME Ier - (1304-1337)
Demi-gros au monogramme (eskielois)

1173. Demi-gros au monogramme (eskielois), c. 1311, Valenciennes, (Argent, 23 mm, 6 h, 2,02 g), (poids théorique 2,10 g).
A/h/A/Y/n dans les angles. (Hainaut). Monogramme du Hainaut orné de deux fleurs de lis et de deux étoiles à six rais, le tout dans un double quadrilobe bouleté.
R/+ GVILLELM'. COMES ; légende extérieure : + In: nOMInE: DnI: DEI: nRI: FACT: SVM, (ponctuation par trois besants superposés). (Guillaume, comte ; au nom de notre Seigneur, ils l'ont fait). Croix pattée.
Flan large. Monnaie nettoyée. Flan légèrement voilé et irrégulier. Haut relief au droit et au revers. Petite tache à 7 heures.
Bd. 2106 (12 f.) - Ch. 47 - Lucas/Hainaut 74 - NP. 64/149 - SCMF. G/474
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
1100 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1900 F.F.

Le monogramme hennuyer fait son apparition sur les petits deniers artésiens au XIIe siècle. Il est aussi représenté sur le monnayage de Marguerite de Constantinople (1244-1280). Il existe une variété du demi-gros au monogramme où le DEI de la légende extérieure du revers a été oublié.
Guillaume II, fils de Guillaume Ier de Hainaut et de Jeanne de Valois, la fille de Charles de Valois, succéda à son père sur le comté de Hainaut en 1337. En 1304 Guillaume Ier participa à la bataille de Mons-en-Pévèle où la chevalerie française écrasa la piétaille flamande, vengeant l'affront de la défaite de Courtrai. Les monnaies de Guillaume Ier le Bon sont difficiles à distinguer de celles de son fils Guillaume II (1337-1345). Sa fille Philippa épousa le futur Édouard III d'Angleterre. Après un règne de 33 ans, Guillaume II lui succéda en 1345.

CAMBRÉSIS - SEIGNEURIE DE SERAIN - WALERAND II DE LIGNY (1304-1353) ET DE SERAIN (1364-1366) -  
Esterlin

1174. Esterlin, (Billon, 18,5 mm, 3 h, 1,47 g).
A/+. G: DONINVS: DE: LINI. (Guillaume, seigneur de Ligny). Buste de face de Gui de Ligny, habillé et couronné.
R/HON-ETA - SER-ENE. (Monnaie de Serain). Croix coupant la légende cantonnée de quatre groupes de trois besants.
Frappe bien venue. La croix du revers a tendance à apparaître au droit. Patine de collection de couleur grise. Monnaie légèrement décentrée au droit.
Bd. 2073 (20 f.) - PA. 6917 (163/24 var.) - NP. 46/K.13 - SCMF. 8547 var. - AMVB
RR. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
2200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
3200 F.F.

Ces monnaies étaient classées par Poey d'Avant à Waleran III (1371-1415). Nicolas John Mayhew, dans son ouvrage sur les esterlins anglais et leurs imitations, a montré qu'il fallait les attribuer à Walerand II (1304-1353). Cet auteur livre une remarquable étude de coins des esterlins de la seigneurie de Serain.
La seigneurie de Serain relevait des seigneurs de Ligny. Cette petite seigneurie frappa des monnaies inspirées des espèces anglaises comme les esterlins ou les pens, mais également de celles de ses voisins tel le baudekin.

DAUPHINÉ - COMTÉ DE VIENNOIS - JEAN II - (1307-1319)
Baudekin

1175. Baudekin, (Argent, 23 mm, 8 h, 1,77 g).
A/+ Ih'OES D-ALLPh'S - VIEn. (Jean, dauphin du Viennois). Jean en armure sur un cheval caparaçonné et drapé. Gui tient un bouclier aux armes du Dauphiné de la main gauche, un étendard de la main droite coupant la légende à 11 heures.
R/+ COmES: ALBOnIS ; légende extérieure : + SIT: nOmEn: DOmInI: BEnEDICTV. (Comte d'Albon ; que le nom de notre Seigneur soit béni). Croix.
Monnaie sur un flan régulier. Haut relief au droit et au revers. Jolie patine. Éclatement de flan à 12 heures résultant d'une frappe vigoureuse.
Bd. 1054 (40 f.) - PA. 4852 (108/9) - SCMF. 8438
RRR. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
6500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
9500 F.F.

Cette monnaie est copiée sur les baudekins principalement frappés dans le nord de la France. Les légendes du droit et du revers de ce baudekin rappellent qu'à l'origine le Dauphiné était limité au comté de Viennois, et qu'il fut inféodé à partir de 1029/30 à Guigues Ier, comte d'Albon. Monnaie très rare (40 f. dans l'ouvrage de Boudeau).
Jean II fut l'un des derniers dauphins du Viennois. Guigues VIII (1319-1333) et Humbert II (1333-1349) lui succédèrent. Humbert II vendit le Dauphiné au roi de France à la condition que le titre de dauphin soit donné au fils aîné du roi.

CAMBRÉSIS - ÉVÊCHÉ DE CAMBRAI - PHILIPPE DE MARIGNY - (1306-1309)
Petit gros

1176. Petit gros, Cambrai, (Argent, 23,5 mm, 8 h, 2,12 g).
A/+ PhILIPPVS EPISCOPVS. (Philippe, évêque). Buste de face de Philippe de Marigny, habillé et mitré.
R/CA-ME-RA - CV' ; légende extérieure : + AVE MARIA GRATIA PLEnA. (Cité de Cambrai ; je vous salue Marie, pleine de grâce). Croix double coupant la légende intérieure.
Flan irrégulier mais large sauf à 5 heures. Faiblesse de frappe sur une partie du visage et au niveau du 3e canton. Patine de médaillier.
Bd. 2014 (30 f.) - R. p. 91 (8/1) - SCMF. 8473
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
2700 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
3700 F.F.

Ce demi-gros est inspiré des esterlins qui furent frappés à Cambrai avant l'épiscopat de Philippe de Marigny. Le type monétaire de ce demi-gros sera repris par Pierre III et Mirepoix (1309-1324).
Philippe de Marigny fut le 55e évêque de Cambrai. En 1306 il succéda à Gui de Collemède (1296-1306). Avant d'entrer dans la cléricature, Philippe de Marigny avait été membre du Conseil privé de Philippe IV le Bel. Son épiscopat à Cambrai fut assez court car dès 1309 il fut nommé évêque de Sens. Il fut remplacé par Pierre de Mirepoix (1309-1324).


MONNAIES VIII
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