MONNAIES VII
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BOURGOGNE - COMTÉ DE NEVERS - (960-1050)
Louis IV d'Outremer - (936-954)
Denier au nom de Louis IV 681. Denier au nom de Louis IV, c. 960-1050, Bourgogne, Nevers, (Ar, 20 mm., 9 h., 1,09 g.) (pd. th. 1,23 g. titre +900°/°° taille 396 à la livre, pm. 1,07g.. , )
A/ + LODAICAS R+. Monogramme REX déformé (faucille et croisette).
R/ + nEVERniS CAT (N onciales). entre deux grènetis, croix, cantonnée d'une croisette au troisième canton.
Bd.339 var. (3f.) P. - - G. - - MG. - - N.15 var. - PA. cf. (46/13) - cf. F.6772/6784. Bel exemplaire de style carolingien fortement dégénéré. Semble complètement inédit et non répertorié avec la croisette placée dans le troisième canton de la croix du revers.
TTB

650FF.

950FF.


Ce type de denier est souvent mal classé : soit aux Carolingiens dont il est une copie dégénérée, soit dans les monnaies féodales où il figure parfois comme un prototype du monnayage nivernais. Au départ, monnaie d'essence carolingienne, le type fut immobilisé, puis imité pendant presque deux siècles. Le monnayage féodal de Nevers semble bien débuter à la fin du Xe siècle d'après l'étude du trésor de Fécamp enfoui à l'extrême fin de ce siècle. Notre exemplaire, d'un poids assez élevé, présente une variante importante dans la représentation de la croisette du revers, ici placée au troisième canton au lieu du premier habituellement. Le monogramme au droit semble déjà dégénéré. La datation absolue de ce type semble difficile à établir et s'étend sur plus d'un siècle .

Ce denier est normalement classé dans les monnaies provinciales. La typologie de ce denier peut laisser penser à une attribution de Louis IV. Fils de Charles III le Simple, né en 921, Louis est sous la férule d'Hugues le Grand, duc d'Île-de-France (936-954), véritable détenteur du pouvoir. Louis meurt deux ans avant son rival. Normalement, Nevers ne faisait pas partie du domaine royal et s'est émancipé dès la fin du Xe siècle au moment où Hugues Capet devient roi de France. Otte Guillaume (987-992) devint le premier comte de Bourgogne et lutta contre les deux premiers rois capétiens. On pensait que c'était le comte qui avait imité le type de Louis IV .

LORRAINE - SAINT-EMPIRE et ÉVÊCHÉ DE METZ - THIERRY Ier et OTHON I, ou OTHON II ou OTHON III - (5/3963-7/11/984)
- 47e Évêque
Denier 682. Denier, c. 973-984, Metz, (Bill, 21 mm., 8 h., 1,41 g.) (pd. th. 1,359 g. taille 1/360 L.. , )
A/ + IMP-RT AVG. Croix cantonnée des lettres O/T/T/O.
R/ + SC-A M[ETTIS DE]ODERC EPS. Temple tétrastyle à fronton triangulaire posé sur un degré.
Bd.1608 (30 f.) - R.415 - W.II/D/a/3. Bel exemplaire sur un flan régulier. Rare dans cet état de conservation. Poids lourd.
R. TB+

950FF.

1500FF.


Les lettres dans le champ du droit peuvent se rapporter à l'un des trois Othon qui se sont succédés entre 963 et 984. Thierry était un parent de l'empereur. Le temple du revers n'est pas orné de la croisette, déformation du denier au Temple et à la légende chrétienne. Cette monnaie, d'après le classement d'E. Wendling, semble plus ancienne que celle avec le fronton triangulaire orné d'une croisette .

Thierry est ici associé, dans le monnayage, aux membres de la famille de Saxe. Othon Ier est le fils d'Henri l'Oiseleur. Il est devenu roi de Germanie en 936 et est couronné empereur du Saint-Empire Romain Germanique le 2 février 962 à Rome. Son fils Othon II lui succède en 973 et épouse Théophano, la fille de l'empereur byzantin. En 983, Othon III lui succède, l'année où les Slaves se révoltent contre l'autorité impériale et gouverne jusqu'en 995 sous la régence de Théophano, sa mère et d'Adélaïde, sa grand-mère, la femme d'Othon Ier. Il meurt en 1002 .

LIMOUSIN - VICOMTÉ DE LIMOGES - GIRARD - (963- c.1000)
Monnayage au nom d'Eudes de France - (888-898)
Grand denier 683. Grand denier, c. 960-980, Limoges, (Ar, 22 mm., 10 h., 1,43 g.) (pd. th. 1,359 g. taille 1/360 L.. , )
A/ GRATIA DI RE. Deux croisettes et deux O cruciformes posées en croix avec un annelet central.
R/ + LIMOVICAS CIVIS, (O cruciforme). entre deux croisettes, croix.
Bd.388 - PA.2274 (50/12) - Dumas 8439. Flan très large et poids très lourd. Bel exemplaire pour ce monnayage souvent fruste et mal frappé, malgré une frappe molle.
R. TTB

750FF.

1200FF.


Le trésor de Fécamp enfoui vers 960-980 contenait cinquante et une pièces de Limoges. Ce type de denier est imité directement sur celui d'Eudes (888-898). Il est peut-être une immobilisation servile avec des poids élevés. Ce denier s'appelait un Lemovicani (lémovicien) .

F. Dumas émet l'idée que la Monnaie de Limoges était entre les mains du vicomte qui était lui même le représentant du comte de Poitiers, Guillaume d'Étoupe (932-963) ou Guillaume II (963-990). Girard (963- c.1000) était vicomte de Limoges à cette époque. Il aura pour successeur Guy Ier .

COMTÉ DE CHARTRES - EUDES Ier - (975/8-996)
Denier 684. Denier, c. 980-1000, (Ar, 20,5 mm., 7 h., 1,22 g.) ( )
A/ Anépigraphe. Tête bléso-chartraine à droite, la bouche faite de trois barres triangulaires, un globule devant le nez ; un globule à gauche, sous la couronne.
R/ + CARTIS CIVITAS. Croix.
Bd.204 (3 f.) - PA.1731 (34/2) - L.887. Bel exemplaire sur un flan irrégulier. Jolie patine. Poids lourd.
R. TTB+

550FF.

850FF.


Ce type de denier est donné par Legros à Thibaut II (996-1004). Ce type de pièce se rencontre dans les trésors : trésor de Troyes (Dy.I/362 bis), enfoui au début du XIe siècle et qui contenait un denier de Chartres ; trésor de Saint-Hilaire (Essonne) (Dy.I/307), enfoui entre 1040 et 1060 et qui contenait neuf deniers de Chartres ; trésor de Vernou (Vernon dans le Loir-et-Cher) (Dy.I/372), enfoui entre 1060 et 1108 avec lui aussi neuf deniers de Chartres. Une attribution à Eudes Ier semble préférable .

Eudes Ier, comte de Blois et de Chartres, succèda à Thibaut Ier le Tricheur (957/960-975/978). Il s'empara du comté de Dreux et dut lutter contre Hugues Capet. À sa mort, son héritage fut divisé entre ses fils Thibaut II (996-1004), comte de Chartres et Eudes II, comte de Blois (996-1004), puis de Chartres (1004-1037) .

ANGOUMOIS - COMTÉ D'ANGOULÊME - ARNAUD ? - (962-975-1001)
Monnayage au nom de Louis IV d'Outremer - (936-954)
Grand denier 685. Grand denier, c. 950-980, Angoulême, (Ar, 21 mm., 3 h., 1,29 g.) (pd. th. 1,359 g. taille 1/360 L.. , )
A/ + LODOICVS. Croix.
R/ + EGOLISSIME, (S rétrogrades et inversées). Monogramme formé d'une croisette centrale et de quatre annelets en forme de croix.
Bd.445 var. - PA.2644 var. (57/2) - C. p.146/7 - Fécamp 8423. Exemplaire de qualité exceptionnelle pour ce monnayage primitif. Jolie patine de médaillier.
RR. SUP

1500FF.

2500FF.


Nous sommes en présence de l'une des premières monnaies féodales d'Angoulême. Le flan est très large et le poids lourd (1,29 g) et n'a rien à voir avec les monnaies du début du XIe siècle. Ce type se rencontrant dans le trésor de Fécamp (cinq exemplaires), la frappe commence avant 980, date de l'enfouissement du trésor. .

D'après F. Dumas, les comtes d'Angoulême dépendaient des comtes de Poitiers comme les vicomtes de Limoges. Guillaume d'Étoupe (932-963) ou Guillaume II (963-990) furent comtes de Poitiers à la fin du Xe siècle. Deux Arnaud se succédèrent à la tête du comté dans la seconde moitié du Xe siècle : Arnaud Bouration et Arnaud Manzer qui étaient, en outre, comtes du Périgord .

CHAMPAGNE - MEAUX ET TROYES - ANONYMES - (fin X - début XIème s.) - (Xe-XIe siècles)
Denier 686. Denier, c. 980-1050, (Ar, 21 mm., 9 h., 1,47 g.) ( )
A/ + MELPIS CIVITAO. Monogramme carolingien dégénéré.
R/ + TRECASI CIVI. Croix.
Bd.1769 (5f) - PA.6036 (140/1) - Grelu 14-17. Bel exemplaire pour ce monnayage. Tréflé au droit. Joli revers. Patine de collection.
R. TB / TTB

750FF.

1200FF.


Il existe plusieurs deniers associant des villes de Champagne comme : Crépy et Troyes, Provins et Sens ou Meaux et Troyes. Ces alliances monétaires furent de courtes durées. Pour Meaux, le pouvoir épiscopal remplaça le temporel au milieu du XIe siècle. Ces monnaies, dont la chronologie est encore imprécise, ont donc précédé les monnaies épiscopales de Meaux ou de Sens et sont peut-être des exemples des premiers monnayages de cités. Ce type ne se rencontre pas dans le trésor de Fécamp enfoui à la fin du Xe siècle alors que nous avons huit deniers de Provins et de Sens immobilisés (F.6667-6674) .

Ce denier a peut-être été fabriqué sous la domination de la maison de Blois. Eudes II (1019-1037), petit-fils de Thibaut le Tricheur et qui succéda à Étienne Ier de Vermandois (993-1019). Eudes II qui possédait déjà une grande partie de la Champagne était aussi comte de Blois et de Chartres. Sa famille était l'une des plus puissantes de la féodalité franque, souvent en lutte ouverte contre le pouvoir capétien naissant .

ROBERT II LE PIEUX - (24/10/996-20/07/1031)
Denier 687. Denier, c. 1020, Paris, (Ar, 22 mm., 7 h., 0,99 g.) ( )
A/ ROT BER TVS. dans le champ REX.
R/ .PARISIVS CIVITAS. Croix.
C.17 - L.9 - Dy.4. Exemplaire de flan large pour ce rarissime monnayage du second capétien. On aperçoit au droit la marque de la croix du revers.
RR. TTB

3500FF.

5500FF.


Le monnayage de Robert II pour Paris est très rare. C'est le seul atelier pour le domaine royal .

Robert (970-1031) est le fils d'Hugues Capet et d'Adélaïde d'Aquitaine. Il est né à Orléans. D'abord duc de Bourgogne, il est sacré du vivant de son père le 25 décembre 987. Il avait reçu l'enseignement de Gerbert d'Aurillac (futur Sylvestre II). Il épousa Constance d'Arles, après avoir vécu en concubinage avec Berthe de Chartres et eut quatre enfants de Constance dont le futur Henri Ier. Il récupéra la Bourgogne (1016), mais perdit la Champagne face à Eudes II de Blois. Il fit sacrer son fils aîné Hugues en 1017, puis Henri en 1027. Constance, qui préférait Robert son autre fils, sema la discorde entre le roi et ses fils. Robert II mourut en 1031, laissant la France au bord de la guerre civile .

ORLÉANAIS - VICOMTÉ DE CHÂTEAUDUN - EUDES II - (996-1037)
Denier 688. Denier, c. 1030, Châteaudun, (Ar, 22 mm., 9 h., 1,17 g.) ( )
A/ Anépigraphe. Tête bléso-chartraine à droite entre deux croisettes, l'oil formé d'un oméga ; dans le champ à gauche une S couchée.
R/ + DVNIS CASTHt, (S couchée). entre deux grènetis, croix.
Bd. - PA. - - M. - - L.1014 (R5) - J. Duplessy, Monnaies et trésors en pays Dunois, p.118 n°2 (type E), pl.XXI. Flan large, exemplaire complet. Usure régulière.
RRR. TB+

950FF.

1500FF.


Nous avons proposé un exemplaire similaire dans MONNAIES IV, n°703.
Le seul exemplaire répertorié provient du trésor de Saumur (Duplessy 339). Son enfouissement daterait de circa 1035-1040. Ce type coïncide avec l'apparition de l'S couchée sous la croisette de gauche. Cette pièce manque à la collection dunoise et est absente du Cabinet des médailles. Seul le Musée de Chartres en possède encore un exemplaire .

Geoffroy II était vicomte de Châteaudun (1004-1039), mais en fait la Vicomté est dominée par les comtes de la maison de Blois et son plus illustre représentant, Eudes II, le petit-fils de Thibaut le Tricheur qui fut comte de Blois, de Chartres, de Champagne et se trouvait être en ce début de XIe siècle le seigneur le plus puissant au nord de la Loire ; vassal plus puissant que son suzerain, le roi de France, Robert II le Pieux .

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