801. Aspre d'argent, c. 1240-1250, Trébizonde, (argent, 23 mm, 6 h, 2,86 g).
A/O/D/GI/O - EU/GE/NI/O. Saint Eugène nimbé debout de face, tenant de la main droite une longue croix.
R/M/N/L - OKH. Manuel couronné debout de face, vêtu du loros, tenant de la main droite le labarum et de la gauche l'akakia.
Bel exemplaire avec une petite faiblesse de frappe. Flan large.
BC. 2601

TTB

Prix de départ/Opening bid 750 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1200 F.F.

L'Empire de Trébizonde fut fondé par Alexis Comnène en 1204 après la chute de Constantinople. C'était un descendant d'Andronicus Ier. Les Turcs s'emparèrent de la cité en 1461 seulement, huit ans après que Byzance soit devenue Istamboul.
L'empire grec de Trébizonde fut fondé par Alexis Ier Comnène (1204-1222), le petit-fils d'Andronicus Ier (1183-1185). Manuel Ier Comnène succéda à Andronicus Ier Gidon (1222-1235) et à Jean Ier Axuchos (1235-1238). Pendant son long règne, Manuel dut faire face à la triple menace des musulmans, des Seljoukides et des Mongols qui essayèrent de s'emparer de la région. Andronicus II (1263-1266) lui succéda.

802. 42 noummia contremarqué sur un dupondius de Titus, c. 500, type 1, (27 mm, 6 h, 13,43 g).
A/T CAESAR IMP COS V. (Titus césar empereur, consul pour la cinquième fois). Tête radiée de Titus à droite ; devant le visage, gravé en creux XLII.
R/FELICITAS - PVBLICA/ S|C. (la Félicité publique). Felicitas (la Félicité) debout à gauche, tenant un caducée de la main droite et une corne d'abondance de la main gauche.
Exemplaire bien conservé pour une pièce ayant circulé près de trois siècles. La marque XLII est profonde et bien visible.
MEC.1 - - - C. 1/435-84 (cf. pour le type) - RIC. 2/94-675 (cf. pour le type) C. Morrisson, 'The re-use of obsolete coins : the case of Roman imperial bronzes revived in the late fifth century, Studies in Numismatic method presented to Philip Grierson', Cambridge 1983, p.95-111.

RRR. TB+

Prix de départ/Opening bid 2800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 4500 F.F.

Semble complètement inédit et non répertorié pour le type.
Dans son article, C. Morrisson a relevé 113 pièces avec ce type de contremarque dont seulement douze pièces pour Titus, frappées sous le règne de Vespasien, pour le droit. Elle a aussi relevé deux pièces avec le revers 'Felicitas Publica' mais pour des monnaies d'Hadrien. Le dupondius de Titus a seulement été contremarqué au droit. Pour C. Morrisson ces monnaies, à l'origine vandales, ont pu circuler en Italie ostrogothique, puis byzantine.
Les Vandales, après avoir traversé l'Espagne, se sont progressivement installés en Afrique. Ils se sont emparés de Carthage en 430. La présence vandale en Afrique va durer un siècle jusqu'à ce que Bélisaire, général de Justinien Ier, s'empare de Carthage.

803. Solidus, 493-498, Pavie (Ticinium), classe I, type 2, (Or, 20 mm, 6 h, 4,48 g), (poids théorique 4,51 g, taille 1/72 L.).
A/D N ZENO PERP AVG, Z inversée. (Notre seigneur Zénon perpétuel auguste). Buste casqué, diadémé et cuirassé de Zénon de face, tenant une lance de la main droite et sur le bras gauche, un bouclier orné d'un cavalier chargeant.
R/VICTORI - AVGGGI//CONOR. (La Victoire des augustes). Victoire debout à gauche, tenant une longue croix de la main droite ; dans le champ à droite, étoile à huit rais.
Très beau portrait. Un coup sur le nez au droit. Joli style. Un graffiti au revers X, aux pieds de la Victoire.
Lacam p.868 Lacam, cf. pl.205/2 (BN) pour l'avers et pl.206/1 pour le revers.

RR. TTB+

Prix de départ/Opening bid 4200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 6500 F.F.

Ticinium avait été l'une des villes importantes du IIIe et du IVe siècle. Elle fut remplacée par Milan à partir de Constance II. Ticinium fut détruite. Pavie fut reconstruite sur ses ruines. En 1525, devant la Cité, François Ier fut défait par les troupes impériales de Charles-Quint, fait prisonnier et emmené en captivité en Espagne.
La déposition de Romulus Augustule en 476 par Odoacre marque la fin de l'Empire Romain d'Occident. Odoacre renvoie les insignes impériaux à Constantinople, se contentant du titre de patrice. En fait, il est le premier roi barbare de l'Italie. Il est assassiné en 493 à l'instigation de Théodoric qui va créer un véritable empire, non seulement sur l'Italie, mais aussi sur la Gaule avec le contrôle de la Septimanie. Il crée l'atelier de Bologne et ses monnaies sont d'abord des imitations au nom de Zénon puis, après 498, des imitations au nom d'Anastase. Il se heurte aux premiers monarques mérovingiens, en particulier Clovis. À sa mort, le royaume Ostrogoth ne lui survivra pas et les byzantins reprennent l'Italie à partir de 534.

804. Quart de silique au nom de Justinien Ier, 527-534, Ravenne, (Argent, 11 mm, 6 h, 0,64 g).
A/D N IVSTI - NIAN AVG. (Notre seigneur Justinien auguste). Buste diadémé et cuirassé de Justinien Ier à droite vu de trois quarts en avant.
R/D N// ATHAL //ARICVS //RIX. (Notre seigneur Athalaric roi),. en quatre ligne dans une couronne de laurier.
Beau portrait. Flan légèrement irrégulier. Revers bien venu à la frappe.
MEC.1 129

R. TTB

Prix de départ/Opening bid 950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1500 F.F.

Le monnayage d'argent des Ostrogoths fut abondant et constitué de demis et de quarts de silique. Au droit, nous trouvons le nom de l'empereur byzantin régnant, Justin Ier (518-527) ou Justinien Ier (527-565).
Athalaric, petit-fils de Théodoric le Grand (493-526) est le fils d'Amalasuntha et d'Eutharic. Son père est mort en 522 et il succède à son grand-père en 526. À sa mort en 534, sa mère Amalasuntha dispute le pouvoir à Théodahad (534-536), neveu de Théodoric le Grand.

805. Triens, c. 640, Beaumont, (Menetou-Salon ?), monétaire Audieranus, (Or, 14 mm, 6 h, 1,28 g).
A/A/DIER - A/VS, S couchée. Buste diadémé, drapé et cuirassé à droite ; un serpent devant la face.
R/...ER + NVS, S couchée ; la légende commence à 7 heures. Croix grecque posée sur un degré accostée d'un besant ; la croix est terminée par un besant à chaque extrémité.
Beau portrait. Flan large et complet. Tranche légèrement irrégulière. Légèrement décentré au revers avec un petit plat sur la légende.
B. 822 (cet ex.) - P. 1683 - Laf/L. 165 var. J. Lafaurie, 'une tentative avortée d'individualisation de la monnaie du royaume d'Aquitaine en 632', BSFN. 1981, p.14-17.

RR. TTB+

Prix de départ/Opening bid 7500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 12000 F.F.

Cet exemplaire provient du stock de Rollin et Feuardent.
Cet exemplaire est celui représenté dans l'ouvrage de Belfort. Malheureusement, aucune commune de Beaumont ne figure dans le département du Cher comme signalé par Stahl (fonds Bourgey). Il pourrait s'agir alors de Beaumont situé dans le département de la Vienne (ar. Châtellerault). Cette hypothèse semble confirmée par les conclusions de J. Lafaurie à propos d'un triens du musée de Lyon.
Le monnayage d'or pour la Gaule semble s'arrêter en 670. Pour Bello Monte (Beaumont) nous avons au moins deux monétaires différents : Audieranus et Ermoaldus. D'après les dernières conclusions de J. Lafaurie, la datation de ces monnaies d'or pâle semble être tardive autour des années 640, soit trente ans avant la fin de la frappe des monnaies d'or.

806. Bronze Æ15, 534-538, (Cuivre, 15 mm, 3 h, 1,43 g).
A/THEOBERT[I REX], la légende commence à 9 heures. (Theodebert roi). Croix grecque.
R/Monogramme T D B S.
Flan irrégulier. Patine verte. Beau monogramme au revers.
P. 58 pl.1/23 - B. 2297 - S. 120

RR. TTB

Prix de départ/Opening bid 1500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 2500 F.F.

C'est le seul type de bronze connu pour le règne de Théodebert Ier (534-548). Belfort signalait deux exemplaires dans la collection de Ponton d'Amécourt pesant respectivement 1,10 g et 0,90 g. Dans le catalogue de M. Prou, il y a trois exemplaires signalés pesant entre 0,92 g et 1,20 g et venant du fonds général du Cabinet des médailles de la BnF. Le second appartenait à la collection Ponton d'Amécourt et doit se confondre avec l'exemplaire de 0,90 g. Le troisième exemplaire a appartenu à la collection Rousseau et a été publié par A. de Longpérier. L'exemplaire du fonds Bourgey vient de la collection Récamier dispersée en mars 1925.
Théodebert, né vers 505, est le fils de Thierry Ier (485-534) et de Suavegotta, la fille de Sigismond, roi des Burgondes. Il est aussi le petit-fils de Clovis, roi des Francs (481-511). Il succède à son père comme roi de Reims en 534. Avec ses oncles Childebert Ier (511-558) et Clotaire Ier (511-561), il soumet définitivement le royaume burgonde. En 539, il se fait céder la Provence et une partie de la Septimanie par Vitigès (536-540), roi des Ostrogoths. Il meurt en 548 et c'est son fils, Théodebald (535-555) qui lui succède. À sa mort, le royaume de Reims est réuni à celui de Clothaire Ier.

807. Sceatta ou sceat (denier), c. 695-740, Mercie, 'Wodan head', série Z, (Argent, 12 mm, 12 h, 0,70 g).
A/Anépigraphe. Tête stylisée vue de face avec de longues moustaches.
R/Légende dégénérée. Sanglier dégénéré et stylisé à gauche.
Bel exemplaire avec un argent légèrement corné. Décentré au droit. Poids lourd.
P. - - - B. 5766 var. - S. 782A var. (350£)

RR. TTB

Prix de départ/Opening bid 1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 2200 F.F.

Notre denier ou sceat appartient à une série (Z) qui semble avoir été frappée en Angleterre pour le royaume de Mercie. Il sera imité en Frise entre 695 et 740 (S.843). Il se rapproche de la typologie du type de 'Wodan head' avec la tête de face. Notre exemplaire se distingue de la série Z traditionnelle par l'adjonction de trois annelets.
Ces sceattas se rencontrent très souvent en Grande-Bretagne, en Mercie par exemple. Ces petits deniers d'argent ont été imités dans les bouches du Rhin en Frise, puis exportés vers la Gaule. Au cours du VIIIe siècle, le style de ces pièces est de plus en plus dégénéré, elles sont souvent en billon ou fourrées. Ces piécettes disparaissent de la circulation dans la seconde moitié du VIIIe siècle.

808. Dirhem, 712, 93 AH, Province de Maïsan, Wasit, (Argent, 28 mm, 12 h, 2,84 g), (poids théorique 2,95 g).
A/Légende arabe circulaire et en quatre lignes au centre. (Il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu et il ne lui est pas d'associé) tiré de la Kalima. dans un double grènetis.
R/Légende arabe circulaire et en trois lignes au centre. (Dieu est un, Dieu est éternel) tiré de la sourate 112 du Coran complétée par la légende circulaire (Et Mahomet est son prophète). dans un quadruple grènetis.
Exemplaire sur un flan large et complet.
Mit. 54

SUP

Prix de départ/Opening bid 450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 750 F.F.

C'est Abd el-Malik qui en 696 (77 AH) créa le système monétaire omayyade basé sur un dinar (denier) d'or équivalent à un solidus byzantin de 23 siliques (4,32 g). Le dirhem d'argent est inspiré de la drachme sassanide avec un poids moyen de 2,95 g. Le fals (follis) de bronze complète ce système monétaire simple et efficace. Au départ, il faut 12 dirhems d'argent pour un dinar ce qui donne un ratio or/argent très favorable au second, en particulier dans la partie orientale du monde islamique.
Les Omayyades descendent de Moawiyya et appartenaient au clan des Qoreichites (comme Mahomet). Ils vont régner de 661 à 750 sur Damas et de 756 à 1031 sur Cordoue. Le fondateur de la dynastie est Moawiyya Ier (660-680) qui mit fin au califat électif et religieux et le remplaça par un califat héréditaire et politique. Il y eut quatorze califes omayyades de Damas. El Walid succéda à Abd el-Malik (685-705). Il favorisa l'expansion omayyade à l'Est en conquérant le Bélouchistan et le Sindh en 711 et à l'Ouest, en entamant la conquête de l'Espagne, laquelle sera terminée en 718 sous Omar II (717-720). Le Califat s'étend des Pyrénées à l'Himalaya ; trop grand, il se disloquera et tombera sous les coups des Abbassides qui massacrent les Omayyades de Damas. Charles-Martel, maire du Palais, avait arrêté la progression de l'islam en 732, près de Poitiers.