MONNAIES VIII
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POITOU - COMTÉ DE POITOU - ALPHONSE DE FRANCE - (1241-1271)
Denier

1137. Denier, c. 1249-1267, Montreuil-Bonnin ?, (Billon, 18 mm, 12 h, 0,84 g).
A/+ ALFVNSVS. COMES. (Alphonse, comte). Croix.
R/+ PICTAVIENTSIS. (Poitou). Châtel tournois fleurdelisé.
Bel exemplaire pour ce type. Patine foncée.
Bd. 431 (3 f.) - PA. 2582 (55/3) - M. 996 var. - SCMF. 5201
TTB      

Prix de départ/Opening bid
350 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
450 F.F.

Monnaie provenant de la collection Beneut.
Le principal atelier poitevin d'Alphonse était Montreuil-Bonnin qui fut cédé au comte par Hugues de Lusignan en 1249.
Le Poitou avait été confisqué par Philippe II Auguste en 1204. Louis IX apanagea le comté du Poitou au profit de son frère Alphonse (1220-1271). qui imita la monnaie tournoise du roi et reçut des remontrances pour 'faiblage' au niveau du titre. Sur le 'pictaviensis' ou denier poitevin, le lis qui rappelle la filiation du frère du roi a remplacé la croisette dans l'ornementation du châtel. D'après Dieudonné (MNF) ce type monétaire est postérieur à celui avec la légende PICTAVIENSIS et trois lignes dans le champ du revers. Il aurait été frappé à partir de 1249, quand Alphonse adopta dans ses domaines le type tournois. En 1263, Saint Louis se plaignit, car le type de ces monnaies était trop proche du type royal. En 1267, Alphonse frappa des monnaies à un nouveau type aux armes de Castille et de France, rappelant ainsi sa filiation avec la famille royale et notamment sa mère, Blanche de Castille.
Alphonse de France (1220-1271) est le fils de Louis VIII et de Blanche de Castille. Par son mariage en 1241 avec Jeanne, fille du comte de Toulouse, Raymond VII, il devient l'héritier de la couronne comtale. Quand son beau-père meurt en 1249, il hérite du comté de Toulouse et du marquisat de Provence. Son frère, Louis IX, lui a donné en apanage le Poitou et le comté de Riom qui doivent faire retour à la couronne en l'absence de descendance d'Alphonse. Alphonse et sa femme Jeanne meurent à huit jours d'intervalle en 1271. Les comtés de Poitou, de Toulouse, de Riom et le marquisat de Provence reviennent à la couronne en la personne de Philippe III le Hardi.

ANJOU - COMTÉ D'ANJOU - CHARLES Ier - (1246-1285)
Denier

1138. Denier, c. 1246-1266, (Billon, 12,5 mm, 7 h, 0,36 g).
A/+ CAROLVS COMES, (M et E liés). (Charles, comte). Croix cantonnée au 1 d'un oméga, au 2 d'un lis.
R/+ ANDEGAVIS. (Anjou). Monogramme dégénéré de Foulques.
Flan irrégulier et légèrement voilé. Patine foncée..
Bd. 158 - PA. 1523 - L. 730
RR. TB+      

Prix de départ/Opening bid
750 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1200 F.F.

Cette obole fut frappée avant 1266, année durant laquelle Charles Ier d'Anjou devint roi de Sicile. À partir de 1266, les monnaies sont en effet d'un nouveau type et portent toutes le titre de roi.
L'Anjou avait été saisi en 1204 lors de la commise des terres de Jean sans Terre et annexé au royaume. Charles Ier d'Anjou est le dixième fils de Louis VIII et de Blanche de Castille ; il naquit en mars 1227. En 1232, le jeune Charles devint comte du Maine et d'Anjou, puis comte de Provence en 1246 suite à son mariage avec Béatrice, fille héritière du comte de Provence Raymond Bérenger, décédé en 1245. Il se croisa aux côtés de saint Louis et n'en revint qu'en 1250 après deux ans de captivité. En 1266, le pape Clément IV lui octroya le royaume de Naples et de Sicile. En 1270, il accompagna de nouveau saint Louis en croisade puis il acheta en 1277 le titre de roi de Jérusalem. Charles mourut le 7 janvier 1285 à Foggia en combattant Pierre III d'Aragon qui l'avait chassé de Sicile.

PROVENCE - COMTÉ DE PROVENCE - CHARLES Ier D'ANJOU - (1246-1285)
Demi-gros dit parfois 'gros'

1139. Demi-gros dit parfois 'gros', c. 1246-1266, Marseille, (Billon, 20 mm, 11 h, 1,65 g).
A/+ COMES. PVINCIE. (Comte de Provence). Tête du comte à gauche.
R/+ CIVITAS MASSIL. (Cité de Marseille). Château flanqué de deux tours, la courtine est percée en son centre d'une porte sommée d'une croisette reposant sur un besant.
Relief assez marqué au droit notamment au niveau de la tête. Petite irrégularité de flan à 3 heures. Patine grise.
Bd. - - PA. 3955 (88/16) - R. 24 - NP. 10/25
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
2500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
3500 F.F.

Monnaie provenant de la collection Beneut.
En 1218, Marseille obtint de Raymond Béranger l'autorisation de frapper des 'gros' (c'est-à-dire des demi-gros, cf. MNF, p. 340) au nom et au type de la cité. Ces gros présentent au droit la tête nue du comte et au revers un château qui est emprunté à l'iconographie des sceaux municipaux. Ce type fut repris par Charles Ier d'Anjou.
Charles (1226-1285) est le dernier fils de Louis VIII et de Blanche de Castille. Il a épousé Béatrice en 1246, la fille de Raymond Béranger V de Provence. Il est comte d'Anjou, du Maine et de Provence (1246-1285), roi de Sicile et de Naples (1265-1285), roi titulaire de Jérusalem (1277-1285). Il perd la Sicile en 1282 après les Vêpres siciliennes qui voient la maison d'Aragon s'imposer dans l'île après le massacre des Français.

ÉCOSSE - ROYAUME D'ÉCOSSE - ALEXANDRE III - (1249-1286)
Penny

1140. Penny, c. 1280-1290, Berwick, classe 8, (Billon, 19,5 mm, 4 h, 1,46 g).
A/+ ALEXANDER DEI GRA. (Alexandre, par la grâce de Dieu). Tête couronnée à gauche d'Alexandre III d'Écosse ; devant lui le haut d'un sceptre fleurdelisé.
R/+ - REX - SCO - TOR - VM. (Roi d'Écosse). Croix coupant la légende, cantonnée de quatre molettes à 6 pointes.
Flan légèrement taché au droit et au revers. Flan large et régulier. Petite faiblesse de frappe à 2 heures.
S./Sco. - C. SA31D-320 p.54 (classe 8)
TTB+      

Prix de départ/Opening bid
650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
850 F.F.

La croix du revers est cantonnée de quatre molettes. Le chiffre obtenu à partir de la somme totale des pointes permet de déterminer l'atelier. Nous avons ici 24 pointes, il s'agit de l'atelier de Berwick. La légende commence au droit et se termine au revers (Alexandre, par la grâce de Dieu, roi d'Écosse).
Les monnaies frappées au début du règne d'Alexandre III apparaissent d'un style assez fruste. Un redressement stylistique s'opéra à partir de 1280 avec une tête plus fine comme sur notre exemplaire, à tel point que les Anglais parlent d'une deuxième émission. Ce changement stylistique est à mettre en relation avec celui intervenu en 1279 dans les ateliers monétaires frappant au nom du roi d'Angleterre Édouard Ier. La deuxième émission d'Alexandre III a été divisée en neuf classes (notre exemplaire appartient à la classe 8). Aucune monnaie au nom de Marguerite (1286-1290) ne nous étant parvenue, il est probable qu'elles ont été frappées au type de notre exemplaire.
Alexandre III naquit en 1241. Dès l'âge de huit ans il accéda au trône d'Écosse après le décès de son père Alexandre II survenu en 1249. En 1286, à la mort d'Alexandre III et à l'extinction de la première dynastie écossaise, le roi d'Angleterre Édouard Ier essaya de s'imposer auprès des Écossais. Cette tentative échoua car les Écossais se rallièrent à Robert Ier Bruce (1306-1329) qui repoussa les Anglais à la bataille de Bannockburn (1314). Des alliances furent passées avec la France, alors ennemie jurée des Anglais.

HERSTAL - SEIGNEURIE DE HERSTAL - HENRI Ier DE LOUVAIN - (1254-1285)
Esterlin

1141. Esterlin, (Billon, 17,5 mm, 12 h, 1,21 g).
A/H-ENRIC-VS: DNS, (E, H et N onciaux). (Henri, seigneur). Écu triangulaire de Herstal coupant la légende à 2, 6 et 11 heures.
R/* DE - HAR - SST - AL *, (E oncial). (De Herstal). Croix double et bouletée coupant la légende, cantonnée au 2 d'un P, au 3 d'un E oncial, au 4 d'un T et au 1 d'une R (PETR[VS]).
Flan irrégulier et un peu court à 11 heures. Petite rayure sur la tête du lion.
Lucas/Mosanes 6 p.20-8
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
2000 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
3000 F.F.

La légende du droit se prolonge au revers (Henri, seigneur de Herstal).
Les armes de la seigneurie d'Herstal (de sable au lion d'argent) apparaissent pour la première fois sur le monnayage d'Henri Ier de Louvain.
La seigneurie d'Herstal était située sur la Meuse, à 6 kilomètres au nord-est de Liège. Henri Ier était le fils de Godefroid de Louvain (1235-1254) et de Marie d'Audenaerde. Il administra la seigneurie d'Herstal jusqu'à son décès survenu en 1285. Jean Ier Tristan, son fils aîné, lui succéda (1285-1309).

ORLÉANAIS - VICOMTÉ DE CHÂTEAUDUN - RAOUL DE CLERMONT - (1264-1302)
Obole

1142. Obole, Châteaudun, (Billon, 15 mm, 7 h, 0,54 g), ( titre : 272 ‰, titre ancien : 3 d. 10 gr. A.R.).
A/+ RADLVS VICONS. (Raoul, vicomte). Croix cantonnée au 2 d'un besant, au 3 d'un châtel.
R/CASTR[+I] DVNI (légende commençant à 7 heures). (Châteaudun). Châtel portant un lis en cour, au-dessous un croissant contenant un besant et coupant la légende à 6 heures.
Flan irrégulier et oblong. Patine foncée. Petites faiblesses de frappe au niveau des légendes. Le châtel cantonnant la croix du droit est particulièrement net.
Bd. 258 (15 f.) - PA. 1879 (39/9) - L. 1164 (R4)
RRR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Ce type est inspiré du denier tournois du royaume. Raoul de Clermont frappa des deniers et des oboles à des types variés qui, d'après Daniel Legros, sont tous très rares (R4, R5, voire unique).
À Geoffroy V, comte de Châteaudun (1235-1253), succéda sa fille qui épousa Robert de Dreux (1253-1259). Alix de Dreux, leur fille, fiancée à Raoul de Clermont, seigneur de Nesle, futur connétable de France, hérita du comté, mais Simon de Clermont en fut baillistre en 1264. Raoul mourut le 11 juillet 1302 à la bataille de Courtrai aux côtés de Robert d'Artois et de Jacques de Châtillon qui préférèrent mourir plutôt que de se rendre aux milices flamandes. Son fils, Guillaume Ier (1302-1311) lui succéda et fut le dernier vicomte de Châteaudun. Le monnayage de Châteaudun est signalé dans l'ordonnance de 1315.

CATALOGNE - COMTÉ DE BARCELONE - JACQUES Ier D'ARAGON - (1213-1276)
Gros

1143. Gros, c. 1273-1276, (Argent, 24,5 mm, 5 h, 3,89 g).
A/+ IACOBVS DEI GRA REX ARAGON, (E et N onciaux). (Jacques, roi d'Aragon par la grâce de Dieu). Croix dont les bras sont terminés par une couronne ouverte ornée d'un trèfle central.
R/+ DOMINVS MONTISPESVLANI. (Seigneur de Montpellier). Écu aux armes d'Aragon dans sa partie supérieure et aux armes de Montpellier (tourteau) dans sa partie basse, contenu dans un cercle cantonné de six roses, le tout dans un hexalobe aux angles ornés d'un annelet surmonté d'un trèfle.
Monnaie avec un très haut relief au droit et au revers. Petite rayure dans le troisième canton de la croix du revers. Infimes irrégularités sur la périphérie du flan à 5 et 11 heures. Trace de sertissage ? Monnaie semblant avoir été nettoyée.
Bd. 756 (50 f.) - PA. 3848 (87/1) - CC. 1690
RRR. SUP      

Prix de départ/Opening bid
7500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
12000 F.F.

L'exemplaire de la collection Thomsen (n°3280) de Copenhague, qui est issu de coins différents, est d'un style proche de notre exemplaire. Nous y retrouvons notamment des S avec une sorte de losange en cour.
Sur une requête des consuls de Montpellier, Jacques Ier, roi d'Aragon et seigneur de Montpellier décida en 1273 la création d'une monnaie plus importante que les deniers et les oboles qui étaient alors frappés : il introduisit le gros dans le monnayage montpelliérain. Poey d'Avant indique que ce gros n'est plus mentionné dans un document de 1277, indiquant que sa fabrication aurait cessé : il attribue toutefois cette monnaie au règne de Jacques II (1276-1311) alors qu'elle doit être classée à Jacques Ier, comme dans l'ouvrage de Cayon y Castan (n°1690). En 1993, l'exemplaire de la collection Claoué (attribué à Jacques II) s'est vendu 9000 F..
Jacques Ier d'Aragon (1205-1276) est le fils de Pierre II roi d'Aragon (1196-1213), tué à la bataille au Muret. Jacques succède à son père sous la régence de Marie de Montpellier. Son règne est l'un des plus longs de l'histoire de l'Espagne, soixante-trois ans. Il épousa successivement Éléonore de Castille puis Yolande de Hongrie et est le père de Pierre III d'Aragon. Jacques Ier mourut en 1276 et son fils Pierre III (1276-1285) qui monta alors sur le trône d'Aragon fut l'ennemi irréductible des Français : c'est lui qui s'empara de la Sicile en 1282 et provoqua les Vêpres Siciliennes. Philippe III le Hardi et Pierre III moururent tous les deux en 1285.

PHILIPPE III LE HARDI - (25/08/1270-5/10/1285)
Gros tournois

1144. Gros tournois, c. 1270-1280, (Argent, 25,5 mm, 10 h, 4,11 g), (poids théorique 4,219 g g, titre : 958 ‰, taille 1/58 marc, 12 dt., titre ancien : 12 d. A.R.).
A/+ PhILIPVS. REX ; légende extérieure : + BNDICTV: SIT: NOmE: DNI: nRI: DEI: IhV. XPI, (ponctuation par trois besants superposés). (Philippe roi ; que le nom de notre seigneur Jésus-Christ soit béni). Croix.
R/+ TVRONV.S. CIVIS. (Cité de Tours). Châtel tournois sommé d'une croisette coupant la légende ; bordure extérieure de douze lis.
Flan large. Haut relief au droit et au revers. Monnaie légèrement décentrée au droit. Jolie patine de collection.
C. 188 var. - L. 204 var. - Dy. 202A
SUP      

Prix de départ/Opening bid
1500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2500 F.F.

Philippe III ne fit pas frapper de monnaie d'or sous son règne. Il continua toutefois la fabrication des gros tournois. On différencie ses pièces de celles de son fils grâce à l'orthographe de Philipus, avec un seul P. Jean Duplessy situe le changement d'orthographe en 1280.
Philippe III (1245-1285) est le second fils de Louis IX. Héritier du royaume à la mort de son frère Louis en 1260, il succède à son père sous les murs de Tunis puis regagne la France en passant par Naples. En 1271, il réunit le Poitou et le comté de Toulouse après la mort de son oncle Alphonse. Il hérite du Perche à la mort de son frère Pierre et cède le Comtat-Venaissin en 1274 au pape. Philippe a d'abord épousé Isabelle d'Aragon (+1271) dont il a quatre garçons (Philippe IV et Charles de Valois entre autres). De son second mariage avec Marie de Brabant en 1274, il a trois enfants dont Louis d'Évreux. Après les Vêpres Siciliennes qui, en 1282, chassent les Français de Sicile, le roi d'Aragon, Pierre III, est excommunié et le pape Martin IV attribue le royaume d'Aragon à Charles de Valois. Philippe III entame une brillante campagne en Aragon, mais meurt d'une fièvre en 1285 à Perpignan, après avoir été battu.


MONNAIES VIII
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