Commentaires à propos de ce type monétaire :
Le portrait du droit est directement inspiré par le décadrachme de Syracuse, signé du maître Évainète, gravé soixante ans plus tôt. L'adoption par les Carthaginois de l'étalon attique plutôt que l'utilisation de l'étalon phénicien marque la volonté évidente de vouloir imposer le nouveau monnayage en Sicile. Le coin de droit (A/79) a été couplé avec neuf coins de revers (R/ 210, 211, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 220). Avec notre combinaison de coins, onze exemplaires sont répertoriés. F. de Callataÿ, Recueil quantitatif des émissions monétaires hellénistiques, Wetteren 1997, p.38-39, n° 41 a relevé pour l'ensemble de la série 3, 37 coins de droit et 96 coins de revers pour un total de 573 tétradrachmes avec un indice charactéroscopique de 15,49 ce qui nous donne un taux avoisinant les 100% pour le nombre de coins de droit connus (37).
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Historique :
G. K. Jenkins, dans la Revue Suisse de Numismatique, a proposé l'attribution à Lilybée pour la série carthaginoise de Sicile à la légende du camp (Machanat). La cité se trouvait sur la côte orientale de l'île, non loin de Motya et d'Eryx. Le conflit entre Carthaginois et Grecs puis Romains dura plus de trois siècles. Carthage, la grande métropole d'origine tyrienne, avait été fondée en 814 avant J.-C. et sa reine mythique, Didon, après avoir aimé Énée, prédit la haine féroce que se porteraient, jusque dans la destruction, Carthage et la nouvelle cité que devait fonder le troyen en exil, Rome. La première grande bataille eut lieu près d'Himère en 480 avant J.-C. entre les Grecs de Gélon et les Carthaginois. La partie occidentale de l'île fut souvent dominée par les envahisseurs. La deuxième vague d'invasion se produisit après la désastreuse opération athénienne d'Alcibiade en 413 avant J.-C. Un certain statu quo s'établit ensuite jusqu'à la première guerre Punique (268-241 AC.) qui vit la perte définitive de la Sicile pour les Carthaginois.
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