1. Nomos, statère ou didrachme, c. 270 AC, Campanie, Teanum Sidicinum (Teano), étalon campanien réduit, (Argent, 22 mm, 6 h, 6,31 g), (poids théorique 6,50 g).
A/Anépigraphe. Tête imberbe d'Héraklès à droite, coiffée de la léonté ; derrière la tête, un canthare.
R/Inscription osque rétrograde à l'exergue : TIANVD. Trige galopant à gauche, conduit par Niké, tenant les rênes.
Tranche irrégulière. Patine foncée. Beau portrait. Métal légèrement piqué au revers.
BMC. 1/126-8 var. - Johnston 983

RR. TB+   / TB

Prix de départ/Opening bid 2100 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 3500 F.F.

Le poids de notre exemplaire est relativement léger et se rapproche des premières émissions de didrachmes romano-campaniens de Rome à partir de 268 avant J.-C. Le poids de ces didrachmes est plus proche des monnaies campaniennes (7,00 g). Plusieurs symboles figurent au droit derrière la tête d'Héraklès : massue, petite chouette, casque phrygien, arc ou canthare qui ne sont pas sans rappeler les symboles de certaines cités grecques de l'Italie du sud.
Teano se trouvait située sur un nœud routier important entre la Via Latina et une bretelle de la Via Appia. Sa situation stratégique en faisait un avant-poste campanien vers Rome. Les liens avec Capoue sont très nombreux, relatés par Strabon. Les didrachmes de la cité sont fort rares.

2. Nomos, statère ou didrachme, c. 340 AC, Calabre, Tarente, étalon italo-tarentin, (Argent, 22 mm, 9 h, 7,78 g), (poids théorique 8,00 g).
A/KAL// N// L-I. Cavalier galopant à droite tenant une javeline transversale de la main droite, un bouclier et deux autres javelines de la main gauche.
R/TARAS/ FI. Taras nu, chevauchant un dauphin à droite, tenant un casque à cimier de la main droite.
Pièce de haut relief. Exemplaire de très beau style pour le maître Kal. Tranche légèrement grattée et irrégulière. Légèrement décentré au revers.
V. 555/6 var. - MIAMG. 1410 var.

RRR. TTB+

Prix de départ/Opening bid 3500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 5500 F.F.

Semble complètement inédit et non répertorié avec cette combinaison de lettres au droit et au revers.
Le graveur KAL qui a fabriqué de nombreux coins pour Tarente a aussi travaillé pour Héraclée et Métaponte. Le magistrat monétaire qui signe (phi) au revers est souvent associé au graveur (Kal), en particulier pour des didrachmes avec deux étoiles symbolisant les Dioscures. De nombreux exemplaires du maître Kal viennent du trésor de Carosino (IGCH.1928), découvert en 1905 à 15 kilomètres de Tarente et qui contenait 75 nomos de Tarente sur 230 pièces. Les pièces 554, 555, 557 et 558 de la collection Vlasto, très proches de notre pièce, viennent de ce trésor.
Tarente, fondée vers 706 avant J.-C. par les Parthéniens était la seule colonie de Sparte. D'après la mythologie, Taras était le fils de Poséidon et de la nymphe Satyra. Il fut sauvé lors d'un naufrage par un dauphin qui le déposa près de la future Cité. La légende TARAS désigne la ville. Tarente dut lutter contre les Lucaniens et fit appel en 345 avant J.-C. à Archidamos, roi de Sparte. Ce dernier essaya de contenir la progression des tribus lucaniennes. Malheureusement. Archidamos fut battu et tué à la bataille de Mandurias en 338 avant J.-C..

3. Nomos, statère ou didrachme, c. 330 AC, Calabre, Tarente, étalon italo-tarentin, (Argent, 20 mm, 1 h, 7,80 g), (poids théorique 8,00 g).
A/[SIM]. Cavalier nu galopant à droite, tenant un bouclier, deux lances et les rênes de son cheval de la main gauche et de la droite une javeline transversale.
R/TARAS/FI. Taras nu, chevauchant un dauphin à gauche, tenant une quenouille de la main gauche et sa main droite au-dessus du dauphin ; à l'exergue les flots ; dans le champ à gauche, un aigle.
Très bel exemplaire, mais trace de cassure de coin au niveau du cavalier, légèrement bouché. Flan un peu court au revers. Petit plat sur la jambe de Taras.
V. 573 - ANS. 1/980 - MIAMG. 1422

R. TTB+

Prix de départ/Opening bid 1800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 2800 F.F.

Le trésor de Monteperano (IGCH.1950), découvert en 1905 à une quinzaine de kilomètres de Tarente et qui fut enfoui vers 300 avant J.-C., contenait 13 pièces d'or et 300 d'argent de Tarente dont plusieurs pièces de ce type que O. Ravel attribuait à Alexandre.
La mort d'Archidamos, roi de Sparte, en 338 avant J.-C. à Mandurias, battu par les Messapiens et les Lucaniens, obligea les Tarentins à trouver un nouvel allié pour contenir leurs turbulents voisins. Ils firent appel à Alexandre le Molosse, roi d'Épire et beau-frère d'Alexandre III le Grand de Macédoine. En arrivant en Italie du sud, Alexandre le Molosse dut lutter contre les tribus d'Italie méridionale de Lucanie et d'Apulie. Désireux de se constituer un royaume en Grande Grèce.

4. Nomos, statère ou didrachme, c. 275 AC, Calabre, Tarente, étalon italo-tarentin réduit, (Argent, 21,5 mm, 9 h, 6,38 g), (poids théorique 6,50 g).
A/IW/NEU/MH. Cavalier nu passant à droite, couronnant son cheval.
R/TARAS /[POLU]. Taras nu, chevauchant un dauphin à gauche, tenant un casque de la main droite, accosté de deux astres symbolisant les Dioscures.
Flan large. Frappe faible avec métal légèrement pincé à 3 heures au droit. Très jolie patine à reflet bleuté. Frappe molle au revers, mais complet.
V. 747 - Côte 395 - ANS. 1/1112 - MIAMG. 1513 (R2)

R. SUP   / TTB

Prix de départ/Opening bid 1000 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1900 F.F.

Un exemplaire de ce type provient du trésor de Tarente (IGCH.1975), découvert vers 1900 et plus connu sous le nom du trésor Warren, du nom du collectionneur qui l'acquit. Il contenait 433 pièces dont 432 didrachmes de Tarente et aurait été enfoui vers 272 avant J.-C. Au revers, les deux étoiles, accostant Taras, symbolisent normalement Castor et Pollux, les Dioscures. Pyrrhus dans son monnayage fait souvent appel à ce type de symbole.
À la suite de l'arrivée de Pyrrhus en Italie, en 281 avant J.-C., le consul L. Æmilius Barbula dévasta le territoire des Tarentins après la destruction d'une escadre romaine dans le golfe de Tarente. Pyrrhus, grâce à ses éléphants et à la surprise générale, remporta l'indécise bataille d'Héraclée en 279 avant J.-C. d'où l'expression 'victoire à la Pyrrhus' qui équivaut à une victoire qui laisse le vainqueur si épuisé qu'une défaite ne l'aurait pas plus affaibli.

5. Nomos, statère ou didrachme, c.300-285 AC, Lucanie, Héraclée, étalon campanien, (Argent, 22 mm, 8 h, 7,82 g), (poids théorique 8,00 g).
A/Tête d'Athéna à droite, coiffée d'un casque corinthien lauré, sumonté lui-même d'un cimier, les cheveux longs ; monogramme derrière la tête.
R/tHRAKLEIWN/ ASIAS. Héraklès debout de face, nu, se couronnant lui même de la main droite, coiffé de la léonté tombant sur les épaules, appuyé sur sa massue de sa main gauche ; dans le champ à gauche, une petite corne d'abondance.
Flan légèrement taché au droit sur le casque. Style fin. Tranche légèrement irrégulière. Très joli revers bien centré.
NAC. I, (19/05/99), n°1072

RR. TTB

Prix de départ/Opening bid 2800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 4500 F.F.

Le droit, avec la tête d'Athéna rappelle que Thurium, colonie athénienne, était l'une des deux fondatrices de la cité. Au revers, Héraklès est le héros éponyme de la cité. Les Tarentins prétendaient descendre des Héraklidiens. La représentation d'une Athéna coiffée du casque attique fut remplacée par celle d'une Athéna, coiffée avec le casque corinthien à la fin du IVe siècle avant J.-C. Ce nommos doit appartenir à l'une des dernières émissions avant la réforme monétaire de 281 avant J.-C. qui abaissa le poids du nommos (de 7,80 g à 6,50 g) et coïncide avec l'arrivée de Pyrrhus en Italie du sud.
Afin de mettre fin à la lutte qui opposait les cités de Tarente et de Thurium, Héraclée fut fondée conjointement en 433-432 avant J.-C. Les habitants de Siris, ville voisine, y furent aussi installés. En 374 avant J.-C., Héraclée devint la capitale fédérale de la ligue Italiote à la demande de Tarente qui voulait dominer la région. Romains et Tarentins aidés de Pyrrhus, roi d'Épire, s'affrontèrent en 279 avant J.-C. près de la cité. Héraclée fut prise par les Romains en 272 avant J.-C.

6. Nomos, statère ou didrachme, c. 330-300 AC, Lucanie, Métaponte, étalon campanien, classe C ém., (Argent, 21 mm, 3 h, 7,68 g), (poids théorique 8,00 g).
A/DAI. Tête de Déméter à droite, coiffée d'une couronne d'épis avec des boucles d'oreilles et un collier de perles.
R/META. Épi de blé sur sa tige à droite ; au-dessus, une araire ; dessous, MAX.
Bien centré. Petites traces sur la tranche. Joli revers bien centré.
Johnston C.1.38 - MIAMG. 2385 - ANS. 2/482

R. TTB

Prix de départ/Opening bid 1500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 2500 F.F.

Mêmes coins que l'exemplaire reproduit dans l'ouvrage de Johnston et venant de la vente Hirsch 14 (27/11/1905, n°100) et mêmes coins de droit que les exemplaires de l'ANS 482 et 483.
Ce type reprend la représentation de Déméter. Pour Ann Johnston, cette émission intervient dans une période de paix relative et fait appel dans sa figuration à des symboles agricoles, l'araire par exemple. L'émission est relativement importante avec 25 coins de droit et 60 coins de revers ce qui pourrait impliquer une fabrication importante.
Métaponte, colonie achéenne située dans le golfe de Tarente, aurait été fondée en 773 avant J.-C. Alliée d'abord des Sybarites et des Crotoniates, elle prit ensuite possession des territoires de Siris. Après la destruction de Sybaris par Crotone en 510 avant J.-C., la cité accueillit Pythagore. Elle joua un rôle important jusqu'à la fin des guerres puniques. Ce monnayage a été frappé en 334 avant J.-C., au moment de l'intervention d'Alexandre le Molosse, beau-frère d'Alexandre le Grand, qui fut appelé par les Tarentins pour lutter contre les tribus d'Italie méridionale. Alexandre établit un atelier à Métaponte. Il trouva la mort à la bataille de Pandosia en 330 avant J.-C. en luttant contre les Lucaniens et les Bruttiens.

7. Tétradrachme, c. 450-445 AC, Sicile, Catane, étalon attique, (Argent, 25 mm, 10 h, 17,26 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Bige au pas à droite, conduit par un aurige tenant les rênes et le kentron ; ligne d'exergue.
R/[KAT]ANAION. Tête d'Apollon à droite, coiffée d'une couronne de lierre, les cheveux longs.
Tranche très irrégulière. Le champ du revers a été légèrement gratté.
Gulbenkian 1/180

RRR. TTB

Prix de départ/Opening bid 7500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 12000 F.F.

Mêmes coins que l'exemplaire de la collection Gulbekian qui venait lui même des collection de Sartiges et Philipsen et peut-être des collections Prowe et Walcher de Moltheim.
Le nouveau monnayage de Catane débute vers 450 avant J.-C. après que la cité se soit émancipée de la tutelle syracusaine. Le monnayage avec la tête d'Apollon au revers va durer jusqu'en 405 avant J.-C. Notre tétradrachme appartient au premier groupe dont E. S. G. Robinson situe la fabrication entre 450 et 445 avant J.-C.
Catane fut fondée par des colons venant de Naxos, colonie calchidienne en 729 avant J.-C. Elle était placée à mi-chemin entre sa métropole, Naxos et Léontini sur la côte occidentale de la Sicile. Hiéron l'Ancien s'empara de la cité en 476 avant J.-C. et la renomma Aetna. Les envahisseurs syracusains furent chassés en 461 avant J.-C. et la ville, recouvra son indépendance et son nom. Pendant la guerre du Péloponnèse, Catane choisit Athènes contre Syracuse en 413 avant J.-C. Elle fut sauvée provisoirement par l'invasion carthaginoise de 409 avant J.-C. Denys de Syracuse s'empara de Catane en 404 avant J.-C. et en réduisit sa population en esclavage.

8. Tétradrachme, c. 400 AC, Sicile, Panorme, étalon attique, (Argent, 24 mm, 9 h, 17,05 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Inscription punique. Quadrige galopant à gauche, conduit par un aurige, tenant le rênes et le kentron, couronné par Niké volant à droite.
R/Anépigraphe. Tête féminine diadémée à droite, les cheveux tirés en arrière, avec un collier, entourée de quatre dauphins.
Flan légèrement court au droit. Le flan au revers a été légèrement gratté. Très beau portrait.
BMC. 2/247-6 - GC. 1/885 - CPS 1/46-21 - MIAMG. 4591 (R2)

RR. TTB

Prix de départ/Opening bid 7500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 12000 F.F.

Exemplaire de mêmes coins que les exemplaires du British Museum (BMC.2/247-6 = GC.1/885), du Cabinet des médailles venant de la collection de Luynes (n°1081) et du Fiztwilliam Museum (SNG. Cambridge 4/1117). Le seul exemplaire passé en vente vient de la vente Ciani de 1929, n°57 (= Hirsch 33, n° 405).
Ce monnayage est imité de celui de Syracuse gravé par Kimon ou par Evainète et ses successeurs. Panorme, l'actuelle Palerme, était la cité carthaginoise la plus importante sur la côte nord-est de la Sicile. Le monnayage fut fabriqué en quantité à partir de 409 avant J.-C. et la pénétration carthaginoise en Sicile. Ce type, frappé vers 400 avant J.-C. se caractérise par l'utilisation de deux coins de droit et dix coins de revers. Jenkins, dans son article de la RSN 50, en 1971, indiquait les liens qui unissaient cette série aux pièces dans le style d'Eumène et d'Eukleidas, frappées entre 412 et 405 avant J.-C. Le poids des quatre exemplaires répertoriés est particulièrement lourd, supérieur à 17,40 g.
Nous avons peu d'information sur Panorme, l'actuelle Palerme, avant l'occupation carthaginoise de 409 avant J.-C. Nous savons qu'elle fut l'une des têtes de pont du débarquement des envahisseurs en Sicile. Le monnayage semble avoir commencé vers 415 avant J.-C. et prend de l'importance à partir de 405 avant J.-C. Panorme fut un maillon très important du système de pénétration carthaginois en Sicile au IVe siècle avant J.-C. La cité fut finalement prise en 253 avant J.-C. par les Romains au cours de la première guerre punique.