9. Tétradrachme, c. 475-470 AC, Sicile, Syracuse, étalon attique, groupe 3, 12a/eém., (Argent, 24 mm, 9 h, 17,19 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Bige au pas à gauche, conduit par un aurige, tenant les rênes et le kentron ; le bige est couronné par Niké volant à droite.
R/SUR-AKOS-I-ON. Tête d'Aréthuse à droite, les cheveux relevés et retenus par un diadème de perles, entourée de quatre dauphins.
Beau portrait. A été légèrement nettoyé. Flan un peu court au droit. Petite trace de cassure de coin sur le nez au revers, sinon très beau portrait.
Bohringer 338 - ANS. 108 var. - Randazzo Hoard 509 pl.19

RR. TTB

Prix de départ/Opening bid 2500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 3500 F.F.

Mêmes coins que les exemplaires 507/9 du trésor de Randazzo (NS.18, pl.19).
Cette pièce du groupe 3 de la série 12 serait contemporaine du Demareteion (décadrachme) d'après les travaux de Bohringer (480-479 BC.). C. Arnold-Biucchi modifie légèrement cette chronologie pour descendre cette émission dans les années 470, après la bataille de Kymé (474 AC.), cf. NS.18, p.32. Ce type serait postérieur à la mort de Gélon (478 AC.).
Le gouvernement de Syracuse, fondée en 733 avant J.-C. par des colons corinthiens, fut assuré à partir de 485 avant J.-C. par Gélon, tyran de Géla depuis 491 avant J.-C. Il avait remporté une victoire aux Jeux Olympiques de 488 avant J.-C. (course de chars) et rappela cette victoire en la représentant au droit du monnayage de Syracuse alors que le revers était occupé par la tête d'Aréthuse. Cette nymphe, dans la mythologie, résidait dans l'île d'Ortygie, en face de la ville de Syracuse, sous la forme d'une fontaine d'eau douce, (Virgile, Eclog. IV.1, X.1). Alphée, un satyre, représentant un dieu-rivière dans le Péloponnèse, près de Phylace en Arcadie, avait poursuivit Aréthuse. À sa prière, Artémis la transforma en rivière et seule la mer permit à la nymphe d'échapper au satyre. Cette légende permit d'expliquer un phénomène hydro-géographique : une rivière souterraine passe sous la mer pour déboucher dans l'île d'Ortygie. En 480 avant J.-C., les Carthaginois envahirent la Sicile mais furent vaincus par Gélon à Himère. En 478, Gélon mourut et son neveu Hiéron lui succéda.

10. Hémilitron de bronze Æ 24, c. 340 AC, Sicile, Syracuse, étalon corinthien, (Bronze ou cuivre, 24 mm, 11 h, 17,54 g), (poids théorique 17,28 g).
A/[ZEWS] ELEUQERI[OS]. Tête laurée et barbue de Zeus Eleutherios à droite.
R/SU-RAKO-SIWN. Foudre vertical accosté d'un aigle à droite.
Beau portrait. Petit plat sur la couronne. Patine marron. Flan court au revers. Foudre de haut relief.
BMC. 2/189-313 - ANS. 5III/477 - GC. 1/1192 - MIAMG. 5101

TTB

Prix de départ/Opening bid 450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 750 F.F.

Poids lourd pour cette série.
Pendant la tyrannie de Timoléon, Syracuse était sous l'influence corinthienne. Il existe des monnaies de 30 litrai en or et des statères corinthiens de 10 litrai. La litra valait les 6/5e de l'obole, (10 litra = 12 oboles ou un statère). Le statère d'étalon corinthien pesait 8,64 g environ. La litra de bronze était divisée en 12 onkiai et pesait environ 35,56 g. L'hémilitron valait 6 onkiai (onces) ou une demi-litra comme son nom l'indique. La litra d'argent a un poids théorique de 0,864 g pour l'atelier corinthien, soit un dixième de statère (8,64 g). Le ratio argent/bronze est donc de 1:40 (1 gramme d'argent = 40 grammes de cuivre). La pièce de 30 litrai pesait 2,16 g environ, soit un ratio Or/Ar de 1:12 et Or/Ae de 1:480.
Après l'assassinat de Dion en 354 avant J.-C., une période d'instabilité s'ensuivit pendant les dix années suivantes. Timoléon, originaire de Corinthe, débarqua en Sicile en 344 avant J.-C. et prit le contrôle de Syracuse. Il restaura l'hégémonie grecque en Sicile en chassant les Carthaginois après la bataille de Crimisus en 339 avant J.-C. Il constitua un gouvernement démocratique qui ne devait malheureusement pas lui survivre, Agathoklès s'emparant du pouvoir à partir de 317 avant J.-C. Néanmoins, pendant une vingtaine d'années, Syracuse connut une période de paix qui lui permit de rétablir ses finances et de développer un programme de construction urbaine important, accompagné du retour de la prospérité agricole.

11. Tétradrachme, c.310-305 AC, Sicile, Syracuse, étalon attique, (Argent, 25 mm, 11 h, 16,74 g), (poids théorique 17,28 g).
A/NI. Tête de Perséphone (ou Aréthuse) à gauche, couronnée d'épis avec des boucles d'oreilles et un collier de perles, entourée de trois dauphins.
R/SURAKOSIWN/AI. Quadrige bondissant à gauche conduit par un aurige, tenant les rênes et le kentron ; au-dessus, triskèle ; double ligne d'exergue.
Très bel exemplaire bien centré. Infime petit manque de métal sur la joue. Jolie patine foncée.
Jameson 1/861 - ANS. 5-3/633 - MIAMG. 4952 - GC. 1/971 (850£) M. Ierardi, Tetradrachms of Agathocles of Syracuse, AJN.7-8, (1995/6), p.41 n°18 (A3-R10, m coins).

R. TTB+

Prix de départ/Opening bid 5800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 8500 F.F.

Mêmes coins que l'exemplaire de la collection Jameson.
Ce tétradrachme commémore peut-être l'hégémonie d'Agathoklès sur la Sicile avec la présence du triskèle au revers qui symbolise la Trinacrie, autre nom de l'île. Les lettres NI peuvent se développer par Niké (Victoire). Au droit, la tête de Perséphone est, elle aussi, entourée de trois dauphins, évoquant les trois pointes de l'île.
Agathoklès s'était emparé du pouvoir à Syracuse en 317 avant J.-C. et prit le titre de roi en 305 avant J.-C. En 310, le tyran envahit l'Afrique du Nord et s'attaque à Carthage, mais il est battu en 307 et doit se retirer en Sicile. La paix, signée l'année suivante avec l'ennemi héréditaire, consacre l'hégémonie d'Agathoklès sur toute la Sicile.

12. Bronze au foudre Æ 22, c.295-289 AC, Sicile, Syracuse, étalon attique, (Bronze ou cuivre, 22,5 mm, 2 h, 9,38 g), (poids théorique 8,64 g).
A/SWTEIRA. Tête d'Artémis à droite, avec des boucles d'oreilles et un collier ; le carquois est visible derrière la tête sur le cou.
R/AGAQOKLEOS// BASILEOS. Foudre ailé.
Poids lourd pour cette émission. Patine marron. Frappe faible au revers. Très beau revers de haut relief, légèrement gratté.
BMC. 2/199-422 - ANS. 5-3/723 - MIAMG. 5184 (R2) - GC. 1/1200

R. TTB

Prix de départ/Opening bid 450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 750 F.F.

Ce type de bronze, qui pourrait bien être un hémilitron d'étalon attique, appartient à la dernière partie du règne d'Agathoklès. Le type avec la tête de Diane et le foudre au revers sera repris au début des émissions de la quatrième Démocratie entre 289 et 287 avant J.-C., mais avec la tête de la déesse à gauche et seulement SURAKOSIWN au revers.
Agathoklès s'était emparé du pouvoir à Syracuse en 317 avant J.-C. et prit le titre de roi en 305 avant J.-C. En 310, le tyran envahit l'Afrique du Nord et s'attaque à Carthage, mais il est battu en 307 et doit se retirer en Sicile. La paix, signée l'année suivante avec l'ennemi héréditaire, consacre l'hégémonie d'Agathoklès sur toute la Sicile.

13. 16 litrai, c. 250 AC, Sicile, Syracuse, étalon attique, 2e ém., (Argent, 27,5 mm, 12 h, 13,47 g), (poids théorique 13,95 g).
A/Anépigraphe. Tête voilée et diadémée de Philistis à gauche ; derrière, une palme.
R/BASILISSAS// FILISTIDOS. Niké dans un quadrige galopant à droite, tenant les rênes et le kentron ; sous les pattes du cheval, E.
Flan large. Très Bel exemplaire avec un portrait réaliste.
BMC. 2/213-545 - ANS. 5-3/883 - MIAMG. 5038 - GC. 1/988 B. Carroccio, La monetazione aurea e argentea di Ierone II, pl. XVII, B (m coins).

R. TTB+

Prix de départ/Opening bid 5800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 7500 F.F.

Mêmes coins que l'exemplaire venant de la vente de Giessener Münzhandlung 42, (11/10/1988, n°104) et reproduit dans l'ouvrage de B. Carroccio.
Ce monnayage présente des liens de parenté avec celui de Ptolémée II Philadelphe pour sa femme et sour Arsinoé, décédée vers 270. Dans le système syracusain, une litra vaut les 6/5 de la drachme de 4,32 g d'étalon attique. Le poids théorique de la litra est d'environ 0,87 g. Pour les pièces de 16 litrai, il existe deux séries différentes. Notre pièce appartient à la seconde série avec un quadrige bondissant au lieu du quadrige au pas de la première émission.
Vers 270 avant J.-C., Hiéron avait épousé Philistis, une descendante de Denys l'Ancien (405-367 AC.), tyran de Syracuse. Hiéron prétendait avoir pour ancêtre Gélon lui-même (485-478 AC.), fondateur de la puissance syracusaine. Officier de l'armée de Pyrrhus, il remplaça le roi après son départ en 274 avant J.-C. et, pendant son très long règne, essaya de maintenir un équilibre difficile entre les Romains et les Carthaginois. Après la fin de la première guerre punique en 241 avant J.-C., la Sicile devint romaine et les jours de Syracuse furent comptés.

14. Bronze Æ 18, c. 260-220 AC, Sicile, Syracuse, étalon attique, (Bronze ou cuivre, 20 mm, 6 h, 6,35 g), (poids théorique 8,64 g).
A/Anépigraphe. Tête de Poséidon à gauche, coiffée de la tainia.
R/IER - [RWNOS]. Tête de trident ornementée, accostée de deux dauphins.
Flan un peu court. Beau portrait bien centré. Très jolie patine vert olive clair. Frappe molle au revers.
Cop. 2/368 - GC. 1/1223 var.

SUP   / TTB

Prix de départ/Opening bid 650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 950 F.F.

La faiblesse de frappe au revers ne permet pas de distinguer la marque particulière de l'émission qui est normalement placée sous la légende.
Cette série est très importante. Les variations de diamètre et de poids sont très étendues : de 18 à 22 mm et de plus de 11 g pour l'exemplaire le plus lourd à 5,50 g pour le plus léger. L'étalon utilisé semble bien être l'attique. Ce monnayage était parfois attribué au règne d'Agathoklès (317-289 AC).
Vers 270 avant J.-C., Hiéron avait épousé Philistis, une descendante de Denys l'Ancien (405-367 AC.), tyran de Syracuse. Hiéron prétendait avoir pour ancêtre Gélon lui-même (485-478 AC.), fondateur de la puissance syracusaine. Officier de l'armée de Pyrrhus, il remplaça le roi après son départ en 274 avant J.-C. et, pendant son très long règne, essaya de maintenir un équilibre difficile entre les Romains et les Carthaginois. Après la fin de la première guerre punique en 241 avant J.-C., la Sicile devint romaine et les jours de Syracuse furent comptés.

15. Tétradrachme à la swastika, c. 340 AC, Machanat (Le Camp), Lilybée, étalon attique, (Argent, 26 mm, 11 h, 16,20 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Tête de Tanit (Perséphone ou d'Aréthuse) à gauche, la coiffure ornée d'épis avec un collier de perles et des boucles d'oreilles, entourée de trois dauphins ; derrière la tête, une minuscule swastika.
R/Légende punique (Ammachanat = Le Peuple du Camp). Tête et cou de cheval à gauche ; derrière, un palmier.
Flan très large avec les traces de coulée du flan bien visibles. Très beau portrait. Poids léger. Bien centré, mais frappe un peu molle au revers.
CPS 191 (A/56-R/169) - MIAMG. 5517 - GC. 2/6435 var.(750£)

R. TTB+   / TTB

Prix de départ/Opening bid 5800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 8500 F.F.

Pour cette combinaison de coins (A/56-R/169), G. K. Jenkins avait seulement répertorié six exemplaires. Cet exemplaire est de mêmes coins que celui de Berlin.
La série avec la swastika derrière la tête de Tanit est rare. G. K. Jenkins n'a recensé qu'un seul coin de droit (A/56), lié à cinq coins de revers (R/ 166 à 170). La tête au droit n'est entourée que de trois dauphins.
G. K. Jenkins, dans la Revue Suisse de Numismatique, a proposé l'attribution à Lilybée pour la série carthaginoise de Sicile à la légende du camp (Machanat). La cité se trouvait sur la côte orientale de l'île, non loin de Motya et d'Eryx. Le conflit entre Carthaginois et Grecs puis Romains dura plus de trois siècles. Carthage, la grande métropole d'origine tyrienne, avait été fondée en 814 avant J.-C. et sa reine mythique, Didon, après avoir aimé Énée, prédit la haine féroce que se porteraient, jusque dans la destruction, Carthage et la nouvelle cité que devait fonder le troyen en exil, Rome. La première grande bataille eut lieu près d'Himère en 480 avant J.-C. entre les Grecs de Gélon et les Carthaginois. La partie occidentale de l'île fut souvent dominée par les envahisseurs. La deuxième vague d'invasion se produisit après la désastreuse opération athénienne d'Alcibiade en 413 avant J.-C. Un certain statu quo s'établit ensuite jusqu'à la première guerre punique (268-241 AC.) qui vit la perte définitive de la Sicile pour les Carthaginois.

16. Tétradrachme, c. 325 AC, Machanat (Le Camp), Lilybée, étalon attique, (Argent, 24 mm, 6 h, 16,53 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Tête de Tanit (Perséphone ou Aréthuse) à gauche, la coiffure ornée d'épis avec un collier de perles et des boucles d'oreille, entourée de quatre dauphins.
R/Lettre punique (m). Tête et cou de cheval à gauche ; derrière un palmier.
Bel exemplaire bien centré. Le flan a été légèrement poli au droit sur le visage pour cacher une rayure. Tranche irrégulière.
CPS 238 (A/74-R/203) - MIAMG. 5516 - GC. 2/6434 var. (750£)

R. TTB

Prix de départ/Opening bid 3800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 5500 F.F.

G. K. Jenkins a répertorié pour ce type quatre exemplaires avec cette combinaison de coins.
G. K. Jenkins a proposé l'attribution à Lilybée pour cette série carthaginoise de Sicile dans la Revue Suisse de Numismatique. La cité se trouvait sur la côte orientale de l'île, non loin de Motya et d'Eryx. Le portrait du droit est directement inspiré par le décadrachme de Syracuse, signé du maître Evainète, gravé soixante ans plus tôt. L'adoption par les Carthaginois de l'étalon attique plutôt que l'utilisation de l'étalon phénicien marque la volonté évidente de vouloir imposer le nouveau monnayage en Sicile.
G. K. Jenkins, dans la Revue Suisse de Numismatique, a proposé l'attribution à Lilybée pour la série carthaginoise de Sicile à la légende du camp (Machanat). La cité se trouvait sur la côte orientale de l'île, non loin de Motya et d'Eryx. Le conflit entre Carthaginois et Grecs puis Romains dura plus de trois siècles. Carthage, la grande métropole d'origine tyrienne, avait été fondée en 814 avant J.-C. et sa reine mythique, Didon, après avoir aimé Énée, prédit la haine féroce que se porteraient, jusque dans la destruction, Carthage et la nouvelle cité que devait fonder le troyen en exil, Rome. La première grande bataille eut lieu près d'Himère en 480 avant J.-C. entre les Grecs de Gélon et les Carthaginois. La partie occidentale de l'île fut souvent dominée par les envahisseurs. La deuxième vague d'invasion se produisit après la désastreuse opération athénienne d'Alcibiade en 413 avant J.-C. Un certain statu quo s'établit ensuite jusqu'à la première guerre punique (268-241 AC.) qui vit la perte définitive de la Sicile pour les Carthaginois.