MONNAIES VIII
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ROYAUME DE MACÉDOINE - ALEXANDRE Ier - (495-454 avant J.-C.)
Tétrobole, étalon léger

25. Tétrobole, étalon léger, c. 480 AC, Macédoine, Aigai ?, étalon Thraco-macédonien, (Argent, 14 mm, 2,14 g), (poids théorique 2,50 g).
A/Anépigraphe. Cheval libre passant à droite, levant l'antérieur gauche ; un globule dans le champ au-dessus de l'équidé.
R/Anépigraphe. Carré creux quadripartite partagé en petits carrés réguliers par un croisillon.
Exemplaire bien centré au droit. Jolie patine de médaillier. Faiblesse de frappe au revers sur le carré creux.
BMC. 5/157-8 - Cop. 4/480 - Delepierre 938 var - ANS. 8/20 var C. A. Hersh, Hoard of Macedonian Tetrobols, Mnemata : Papers in Memory of Nancy M. Waggoner, New-York, 1991, p.3-19, pl.1-8.
RR. TTB   / TB+  

Prix de départ/Opening bid
1500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2500 F.F.

Les deux petits carrés creux visibles donnent l'impression d'être ornés d'un motif décoratif, malheureusement non identifiable.
D. Raymond dans son ouvrage, Macedonian Regnal coinage to 413 BC., MNM.153, signale qu'il existe deux types de tétroboles avec un poids fort et un poids faible. Les monnaies anépigraphes seraient antérieures à la bataille de Platées en 479 avant J.-C., année après laquelle Alexandre placerait son nom sur le monnayage. C. Hersh, dans son article, donne ces tétroboles de poids léger à une tribu macédonienne, (p.10, n°26-27, pl.2). Ces tétroboles ainsi que l'émission au caducée semblent très rares. La chronologie de cette émission est confirmée.
Alexandre Ier faisait remonter sa filiation à Caranos, l'un des Héraclides. C'est ce roi mythique qui aurait fondé Aigia (Ægæ). Alexandre est le fils d'Amyntas Ier qui régnait à la fin du VIe siècle avant notre ère. Alexandre Ier, considéré comme philhellène, fut un allié et tributaire des Perses. Après la défaite de Salamine, Mardonius, satrape de Xerxès, le chargea de négocier la paix avec les Grecs. Sa médiation à Athènes échoua. Favorable aux Grecs, Alexandre les avisa des projets de Mardonius à la veille de la bataille de Platées (479 AC.). Il est le premier roi macédonien qui plaça son nom sur les monnaies après cette bataille et profita de la confusion née de la défaite perse pour étendre son royaume. Il déplaça la capitale à Pydna. Son fils, Perdiccas II (454-413 AC.) lui succéda.

MACÉDOINE - PAROREIA - (185-168 avant J.-C.)
Bronze Æ 19

26. Bronze Æ 19, c. 185-168 AC, Macédoine, Paroreia, étalon attique ?, (Bronze ou cuivre, 19 mm, 11 h, 4,88 g).
A/Anépigraphe. Tête laurée de Zeus à droite.
R/Monogramme. NK/ PAR. Aigle debout à droite.
Magnifique exemplaire sur un flan large et complet. Petite faiblesse de frappe dans la chevelure. Patine vert noir lissée.
Cop. - -
RRR. SUP      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Semble complètement inédit et non répertorié.
Le monnayage de cette cité semble très rare et a souvent été mal attribué, donné parfois à Parrhasia sur l'attribution d'Imoof-Blumer, Monnaies grecques, p.204. Dans la collection du musée de Copenhague, il y a un bronze plus lourd (7,39 g) avec le monogramme NK, mais l'aigle est placé sur un foudre et il tourne la tête à gauche. D'après H. Gaebler, Die antiken Münzen von Makedonia und Paionia, I-II, Berlin 1906-1935, ce monnayage est antérieur à la fin du royaume macédonien. La tête laurée de Zeus au droit n'est pas sans rappeler celle de Philippe II de Macédoine pour le monnayage d'argent.
Nous n'avons que très peu d'informations sur Paroreia. Pline l'Ancien (HN.4/35) évoque un peuple d'Épire ou de Macédoine (Paroræi). Paroreia est aussi citée par Tite-Live dans l'Histoire romaine (39/27 et 42/51), (Paroreia) comme une partie de la Thrace ou un pays voisin de la Thrace. En fait, cette ville de Macédoine a parfois été confondue avec Parorea, ville d'Achaïe, à propos de leurs habitants, par Pline l'Ancien (HN.4/22). Le monnayage autonome de la cité semble avoir débuté après la bataille de Cynoscéphales (197 AC.) et la proclamation de la liberté des cités grecques par Flaminius à Corinthe l'année suivante. Le monnayage ne semble pas avoir survécu à la chute du royaume macédonien après Pydna en 168 avant J.-C.

ROYAUME DE MACÉDOINE - ALEXANDRE III LE GRAND - (336-323 avant J.-C.)
Monnayage au nom et au type d'Alexandre III le Grand
Tétradrachme

27. Tétradrachme, c. 327-325 AC, Cilicie, Tarse, étalon attique, (Argent, 26 mm, 12 h, 17,17 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Tête d'Héraklès à droite, coiffée de la léonté.
R/ALEXANDROU. Zeus aétophore, les jambes parallèles, assis à gauche sur un siège avec dossier, nu jusqu'à la ceinture, tenant un aigle posé sur sa main droite et un long sceptre bouleté de la gauche ; araire dans le champ à gauche ; globule sous le trône.
Bel exemplaire sur un flan épais. Deux petits coups sur le listel au revers.
MP. 3018
TTB+      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Même coin de droit que l'exemplaire du British Museum de la collection Knight (MP.3016a).
Il semble bien que l'atelier de Tarse ait été le premier à monnayer pour l'Empire après la prise de la cité en 333 avant J.-C. Avec les jambes parallèles du Zeus et sans le titre de Basilews, cette monnaie est antérieure à 325 avant J.-C. année du retour d'Alexandre à Babylone. Les monnaies de cette série très importante sont souvent liées par les coins.
Alexandre III le Grand est le fils de Philippe II de Macédoine et d'Olympias. Il est né en 356 avant J.-C., au moment où les chevaux de Philippe triomphaient aux jeux olympiques. A la mort de son père, qui périt assassiné en 336 avant J.-C., il devient roi de Macédoine à 20 ans. Il écrase de suite les thébains et rase la ville qui s'était révoltée. En 334 avant J.-C., il passe en Asie et, après la victoire du Granique, part à la conquête de l'empire achéménide, ce qui le conduira jusqu'à Persépolis, puis aux portes de l'Inde. De retour à Babylone, en 325, il épouse Roxane qui lui donne un fils. Deux ans plus tard, il meurt sans avoir achevé son ouvre, âgé de 33 ans. Le début du monnayage d'argent d'Alexandre III pose toujours un hiatus chronologique. Le monnayage au nom d'Alexandre commence-t-il immédiatement après la mort de son père en 336 avant J.-C. ou bien après la prise de Tarse en 333 avant J.-C. ? En effet, le thème du revers est directement inspiré par le monnayage de Mazaios, satrape de Cilicie. Il est facile de distinguer le monnayage posthume d'Alexandre de celui fabriqué de son vivant : les jambes de Zeus sont parallèles du vivant du basileos et croisées après sa mort. D'autre part, la crinière de la léonté à l'avers est droite et parallèle, en particulier pour l'atelier d'Amphipolis.

ROYAUME DE MACÉDOINE - CASSANDRE - (319-297 avant J.-C.)
Monnayage au nom et au type d'Alexandre III le Grand
Tétradrachme

28. Tétradrachme, c. 323-310 AC, atelier incertain de Macédoine ou de Grèce ?, étalon attique, (Argent, 26 mm, 6 h, 17,36 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Tête d'Héraklès à droite, coiffée de la léonté.
R/ALEXANDROU. Zeus aétophore, les jambes croisées, assis à gauche sur un siège avec dossier, nu jusqu'à la ceinture, tenant un aigle posé sur sa main droite et un long sceptre bouleté de la gauche.
Bel exemplaire bien centré. Flan très légèrement taché au droit sur le cou et la joue. Infime petite faiblesse de frappe sur la tête au revers.
MP. 844 var.
R. SUP      

Prix de départ/Opening bid
1500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2500 F.F.

Ce tétradrachme semble de même coin de droit que l'exemplaire du British Museum (MP.796).
Ce type est inclassable à cause de sa typologie. La datation de la pièce est relativement récente car les jambes de Zeus sont croisées, donc après le décès d'Alexandre III le Grand en 323 avant J.-C. Au revers le titre de roi, (basilews) ne figure pas accostant le nom d'Alexandre. Au droit, les touffes de la crinière sont parallèles ce qui semble indiquer un portrait primitif du monarque. Le seul exemplaire sans symbole semble beaucoup plus tardif à cause de son flan large et de son style, frappé entre 310 et 275 avant J.-C.
Cassandre, le premier des Épigones, succéda à son père, Antipater, en 319 avant J.-C. Il s'allia en 315 avec Séleucus, Ptolémée et Lysimaque pour combattre Antigone et Démétrius. En 311 avant J.-C., il fit périr Roxane et Alexandre IV. En 305 avant J.-C., il prit le titre de roi. Cassandre triompha d'Antigone à Ipsos où ce dernier trouva la mort. Il fut tué en 297 avant J.-C. avec son fils Philippe IV et c'est son fils Antigone Gonatas qui lui succédera finalement en 283 avant J.-C. à la mort de Démétrius Poliorcète.

ROYAUME DE MACÉDOINE - ANTIGONE LE BORGNE - (323-301 avant J.-C.)
Monnayage au nom et au type d'Alexandre III le Grand
Drachme

29. Drachme, c. 323-310 AC, Asie Mineure ?, étalon attique, (Argent, 16 mm, 12 h, 4,18 g), (poids théorique 4,32 g).
A/Anépigraphe. Tête d'Héraklès à droite, coiffée de la léonté.
R/ALEXANDROU. Zeus aétophore assis à gauche, les jambes croisées, nu jusqu'à la ceinture, tenant un aigle posé sur sa main droite et un long sceptre bouleté de la gauche.
Très beau portrait sur un flan large et régulier. Faiblesse de frappe et légèrement décentré au revers.
MP. - -
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Semble complètement inédit et non répertorié.
Les drachmes furent principalement frappées après la mort d'Alexandre le Grand, surtout en Asie Mineure. Le style du portrait est excellent. La pièce est frappée sur un flan légèrement bombé et le graveur du revers ne maîtrise pas autant son sujet que celui du droit. Au revers, il n'y a aucun symbole qui permettrait d'attribuer cette drachme à un atelier en particulier.
Après la mort de Philippe III en 316 avant J.-C., le pouvoir fut largement disputé entre Olympias, mère d'Alexandre, Alexandre IV et les Diadoques, en particulier Cassandre et Antigone. Antigone le Borgne apparaît sur la scène politique en 321 avant J.-C. en écrasant Eumène, satrape de Cappadoce, qui sera assassiné par Antigone en 316 avant J.-C. A partir de l'année suivante, Antigone entre en lutte contre Séleucus, Ptolémée, Cassandre et Lysimaque. Antigone occupe la Syrie et proclame la liberté des cités grecques en 314 avant J.-C. Antigone et son fils Démétrius sont battus à Gaza. Une paix qui exclut Séleucus est signée en 311 avant J.-C. En 306, Démétrius remporte la victoire navale de Salamine de Chypre. Antigone prend le titre de Roi, imité par les autres Diadoques. Finalement, Antigone est battu et tué à la bataille d'Ipsos en 301 avant J.-C.

ROYAUME DE MACÉDOINE - PERSÉE - (179-168 avant J.-C.)
Bronze Æ 19

30. Bronze Æ 19, c. 171-168 AC, Macédoine, Amphipolis, étalon attique léger ou rhodien ?, (Bronze ou cuivre, 19 mm, 9 h, 5,09 g).
A/Anépigraphe. Tête de Persée sous les traits du héros mythologique, coiffée d'un casque ailé orné d'un griffon.
R/B-A/ PER/DIH. Aigle debout de face sur un foudre, les ailes déployées, la tête tournée à droite.
Exemplaire bien centré avec une jolie patine vert olive. Revers de haut relief.
Cop. 4/1279
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Il semble bien que le monnayage de bronze comporte comme l'argent une série lourde et une série légère. L'abaissement pondéral interviendrait à partir de 171 avant J.-C. Après un début de règne prometteur, Persée entre en conflit avec les Romains. Pour financer la guerre, Persée dévalua le poids des espèces ce qui entraîna leur refonte. Le catalogue du musée de Copenhague montre bien la différence entre les deux émissions : la première série se différencie par le fait que l'aigle est placé sur une araire (Cop.1271-1274) avec des poids supérieurs à 6 g ; dans la seconde série, l'aigle est placé sur un foudre et le poids moyen inférieur d'environ 20% (Cop.1275-1280).
Persée, le fils aîné de Philippe V (221-179 AC), succéda à son père et fut le dernier roi de Macédoine. Après un début de règne prometteur, Persée entra en conflit avec les Romains, qui, depuis la bataille de Cynoscéphales en 197 avant J.-C., contrôlaient la Grèce. Le conflit avec les Macédoniens fut bref, mais violent. Les Romains envahirent la Macédoine et écrasèrent Persée à la double bataille de Pydna en 168 avant J.-C. Vaincu par Paul-Émile, Persée fut emmené à Rome avec ses deux fils, participa au Triomphe de son vainqueur et mourut deux ans plus tard captif en Italie (voir le denier de la gens Æmilia 10, frappé en 62 avant J.-C. et qui commémore cet événement).

THESSALIE - LARISSA - (480-420 avant J.-C.)
Hémidrachme

31. Hémidrachme, c. 460-440 AC, Thessalie, Larissa, étalon éginétique, (Argent, 15,5 mm, 3 h, 3,05 g), (poids théorique 3,12 g).
A/Anépigraphe. Thessalos, nu, la chlamyde flottant sur l'épaule, coiffé du pétase, domptant un taureau bondissant à gauche dont on aperçoit seulement le protomé.
R/L-A/ [R-I]. Protomé de cheval à gauche, bridé, bondissant à gauche, dans les restes d'un carré creux.
Exemplaire bien centré. Flan corrodé au revers.
BMC. - - - B. traité - -
RRR. TB+      

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

Semble complètement inédit et non répertorié avec cette combinaison de droit et de revers.
Ce type d'hémidrachme est bien connu, mais l'avers du héros domptant un taureau à gauche ne semblait pas avoir été associé avec le protomé de cheval à gauche au revers. Les hémidrachmes semblent beaucoup plus rares que les drachmes.
La Thessalie était une région agricole et d'élevage avec de larges espaces sauvages. Elle était réputée pour ses chevaux et ses cavaliers. Larissa, la cité la plus importante de Thessalie, tire son nom de l'une des filles du roi mythique Pelasgos. Construite sur la rive droite du Peneios, la ville était réputée pour ses élevages de chevaux et Thessalos, héros éponyme de la région, y dressait des taureaux sauvages..

THESSALIE - LARISSA - (400-344 avant J.-C.)
Drachme

32. Drachme, c. 350 AC, Thessalie, Larissa, étalon éginétique, (Argent, 18 mm, 11 h, 6,03 g), (poids théorique 6,24 g).
A/Tête de la nymphe Larissa tournée de trois-quarts de face à droite, les cheveux retenus par un bandeau (l'ampyx).
R/LARISAIA. Cheval libre paissant à droite.
Décentré au droit avec un début de cassure de coin visible sur la joue. Il manque seulement le bout de la tête du cheval. Légère trace de tréflage.
BMC. 7/31-72 pl.6/8 T. R. Martin, The Chronology of the Fourth-Century B.C. Facing-Head of Larissa, MN.28, New-York, 1983, p.1-34, pl.1.
RR. TB+      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Quand on aligne tous les revers de Larissa de cette série, nous avons l'impression d'assister au déroulement d'une animation qui défilerait au ralenti, montrant toutes les positions de l'équidé, ce qui démontre une parfaite maîtrise du mouvement de l'animal. Il semble que la position du cheval paissant soit plus tardive que celle du cheval bridé passant. La forme Larisaia semble beaucoup plus rare que celle de Larisaiwn, plus courante. Le droit n'est pas sans présenter une certaine analogie avec la drachme signée Simo, (cf. MONNAIES VII, n° 20).
Larissa, la cité la plus importante de Thessalie, tire son nom de l'une des filles du roi mythique Pelasgos. Construite sur la rive droite du Peneios, la ville était réputée pour ses élevages de chevaux et Thessalos, héros éponyme de la région, y dressait des taureaux sauvages. Quand Philippe II de Macédoine envahit la Thessalie en 353 avant J.-C., il y installa des gouvernements démocratiques sous la protection de garnisons macédoniennes chargées d'assurer le maintien de l'ordre. Il créa quatre grands districts à la tête desquels il plaça des tétrarques, Simos étant celui du district de Larissa. Cette organisation ne devait durer que huit ans car, en 344 avant J.-C., Philippe II envahit de nouveau la Thessalie, chasse Simos et incorpore toute la province dans le royaume de Macédoine, mettant fin au monnayage. Pour le monnayage de Larissa, il existe deux études : l'article de F. Hermann, Die Silbermünzen von Larissa in Thessalien, ZfN. 35 (1925) et l'article de T. R. Martin, The Chronology of the fourth century B.C., Facing Head Silver Coinage of Larissa, MN. 28, 1983.


MONNAIES VIII
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