MONNAIES VIII
Mail Bid Sale - Vente sur Offres

ATTIQUE - ATHÈNES - (449-413 avant J.-C.)
Tétradrachme

41. Tétradrachme, c. 430 AC, Attique, Athènes, étalon attique, (Argent, 24 mm, 9 h, 17,11 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Tête d'Athéna à droite, coiffée du casque attique à cimier, orné de trois feuilles d'olivier et d'une palmette avec un collier et des boucles d'oreilles.
R/AQE. Chouette debout à droite, la tête de face ; derrière, une branche d'olivier et un croissant ; le tout dans les restes d'un carré creux.
Flan large et bien centré.
BMC. 11/8-62 pl.4/1 - Sv. pl.10 - Delepierre 1443 - GC. 1/2526
TTB      

Prix de départ/Opening bid
2200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
3200 F.F.

Le style est ici complètement différent du précédent. Le sourire d'Athéna est moins figé, mais la chouette semble plus archaïque. Ces tétradrachmes étaient précédemment donnés par Svoronos à la période qui s'étend de la fin de la guerre du Péloponnèse à la reprise de l'hégémonie athénienne (403-365 avant J.-C.). L'orientation des coins est à 9 heures ce qui est le cas le plus courant pour le monnayage d'Athènes.
La fortune d'Athènes au Ve siècle repose en grande partie sur la récupération du trésor de la Ligue de Délos qui ne contenait pas moins de cinq mille talents d'argent et qui servit à enrichir et embellir Athènes en oppressant les Alliés. La guerre du Péloponnèse (431-404 avant J.-C.) mit fin à l'hégémonie athénienne. Périclès (449-429 avant J.-C.) ne vécut pas assez longtemps pour assister à la chute de la cité. Thucydide a immortalisé ce conflit dans son ouvrage consacré à la guerre du Péloponnèse dont il fut l'un des acteurs avant d'être lui-même ostracisé, c'est-à-dire exilé.

ATTIQUE - ATHÈNES - (393-323 avant J.-C.)
Tétradrachme

42. Tétradrachme, c. 300 AC, Attique, Athènes, étalon attique, (Argent, 23 mm, 8 h, 17,15 g), (poids théorique 17,28 g).
A/Anépigraphe. Tête d'Athéna à droite, l'oil vu de profil, coiffée du casque attique à cimier, orné de trois feuilles d'olivier et d'une palmette avec un collier et des boucles d'oreilles.
R/AQE. Chouette debout à droite, la tête de face ; derrière, une branche d'olivier et un croissant.
Flan irrégulier et court. Frappe molle au droit. Joli revers bien centré et légèrement stylisé.
BMC. 11/14-144 pl5/5 - Sv. pl.20 - Delepierre 1475 - GC. 1/2537
TB+   / TTB  

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

Un important changement stylistique apparaît sur les chouettes du IVe siècle : l'oil n'est plus vu de face, mais de profil. Le style du visage est ici traité différemment. Il a moins de vigueur et de force tout en étant moins figé.
Après la chute d'Athènes en 404 avant J.-C. et l'instauration du gouvernement oligarchique des Trente Tyrans sous l'hégémonie spartiate, la ville perd son empire maritime, voit sa flotte confisquée et les Longs Murs démantelés. La démocratie est rétablie l'année suivante, mais Athènes se replie sur elle-même. Socrate est obligé d'absorber la ciguë (399 AC.). Athènes reprend sa place grâce à Conon. Elle s'appuie d'abord sur les Perses, puis s'allie avec Thèbes contre Sparte (378 AC.). Une nouvelle confédération maritime est formée l'année suivante. Les Spartiates sont battus à Naxos (376 AC.). Athènes signe la paix avec Sparte et se retourne contre Thèbes. À partir de 357 avant J.-C., elle doit faire face à une révolte de ses alliées et à la montée en puissance de Philippe II de Macédoine, après la prise d'Amphipolis. Les Athéniens sont finalement battus à Chéronée en 338 avant J.-C. avant de tomber sous la domination macédonienne.

ÉGINE - (Ve siècle avant J.-C.)
Statère

43. Statère, c. 480 AC, Égine, étalon éginétique, (Argent, 17 mm, 9 h, 11,05 g), (poids théorique 12,48 g).
A/Anépigraphe. Tortue marine vu de dessus.
R/Anépigraphe. Carré creux divisé en cinq compartiments.
Flan court et légèrement décentré. Deux petites contremarques sur la carapace. Poids léger.
GC. 1/1858 - Delepierre 1517
TB      

Prix de départ/Opening bid
750 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1200 F.F.

Le monnayage d'Égine se décompose en deux grandes phases, différenciées par l'utilisation de la tortue marine avant 457 avant J.-C. et de la tortue terrestre après cette date. Notre statère appartient à une émission de transition : au droit, la tortue est encore archaïque et n'a pas d'écailles sur le haut de sa carapace ; au revers, le carré creux n'est plus en 'aile de moulin' comme sur les premières émissions, mais est divisé en cinq compartiments bien segmentés.
La cité d'Égine est située sur l'île du même nom. Elle est placée à égale distance entre Athènes et la côte de l'Argolide. C'est à Égine que furent frappées les premières pièces d'Occident au VIe siècle avant J.-C. Sa situation géographique et économique devait en faire une place commerciale de première importance à la croisée des chemins entre l'Eubée, Athènes, Corinthe et le Péloponnèse. L'étalon éginétique (d'Égine) se répandit rapidement dans toute la mer Égée, la Grèce, la Crète et une partie de l'Asie Mineure. Le monnayage ne semble pas avoir débuté avant la seconde moitié du VIe siècle avant notre ère. Malheureusement, après les Guerres Médiques, la ville se trouva éclipsée par Athènes qui s'en empara en 457 avant J.-C..

CORINTHIA - CORINTHE - (400-350 avant J.-C.)
Statère

44. Statère, c. 365 AC, Corinthe, IVe période, étalon corinthien, 11e ém., (Argent, 21 mm, 3 h, 8,38 g), (poids théorique 8,64 g).
A/Q (kappa archaïque). Pégase volant à gauche, les ailes déployées.
R/D - I. Tête d'Athéna à gauche, coiffée du casque corinthien ; derrière, statuette de Zeus debout à gauche, tenant un foudre et un long bâton transversal.
Faiblesse de frappe sur le Pégase au droit. Flan légèrement corrodé au revers.
R. II/713 (A/324-R/456)
R. TB+      

Prix de départ/Opening bid
750 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1200 F.F.

Même coin de droit que les exemplaires du Staatlich de Berlin (R.714 pour le droit et R.713 pour le revers).
La présence de Pégase au droit fait référence au mythe de Bellérophon, le héros grec qui dompta le cheval mythique, tua la Chimère et triompha des Amazones. Le statère ou didrachme corinthien dont le poids était de 8,64 g. était divisé en 3 et non pas 2 drachmes comme dans le système attique. La drachme corinthienne pesait environ 2,88 g. La mine corinthienne pesait 288 g. et valait donc 100 drachmes.
Corinthe devint l'une des plus importantes cités de Grèce en contrôlant militairement et économiquement l'Isthme du même nom. Fondée par les Éoliens, Corinthe se trouvait placée entre la Grèce centrale et le Péloponnèse. Elle est la mère patrie de nombreuses cités, colonies corinthiennes, dont Syracuse, Corcyre, Ambracie, Anactorium et Leucas. Pendant la Guerre du Péloponnèse (431-404 AC.) elle fut, avec Sparte, l'une des plus implacables ennemies d'Athènes. Corinthe réussit à maintenir son indépendance contre la domination étouffante des Macédoniens. A la fin du règne de Philippe II de Macédoine (359-336 AC.), elle s'allia à Athènes et Thèbes et fut vaincue à la bataille de Chéronée en 338 avant J.-C. Philippe lui maintint son autonomie.

SYKIONIA - SICYONE - (IVe siècle avant J.-C.)
Hémidrachme

45. Hémidrachme, c. 360-330 AC, Sicyone, étalon éginétique, (Argent, 16 mm, 2 h, 2,81 g), (poids théorique 3,12 g).
A/SI. Chimère passant à gauche.
R/Anépigraphe. Colombe volant à gauche ; dans le champ à droite, trois globules posés en triangle.
Flan irrégulier. La tête de la colombe manque au revers.
B. traité III/534-803 pl.221/27
TTB      

Prix de départ/Opening bid
650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
950 F.F.

La Chimère était un animal mythique, fruit, d'après Hésiode, des amours du Lion de Némée et de l'Hydre de Lerne. Elle est composée d'une queue de serpent et d'un protomé de chèvre fiché sur le corps du lion. Ce monstre fut tué par Bellérophon. Ce type de la chimère sur les monnaies de Sicyone se rapporte au culte des Achéens (Péloponnésiens) pour Bellérophon. Corinthe était la patrie du héros qui tua la chimère. Il semble que l'atelier de Sicyone ait frappé en grande quantité des statères d'étalon éginétique, après la fermeture de l'atelier d'Égine en 341 avant J.-C. Cette fabrication semble s'interrompre à la conquête d'Alexandre.
Sicyone, au débouché de l'isthme de Corinthe dans le Péloponnèse, était la plus petite entité politique de cette région avec Phlius qu'elle touchait. Encastrée entre l'Achaïe et l'Argolide, elle avait été décrite par Homère dans l'Iliade comme ayant fait partie du royaume d'Agamemnon. Nous avons peu d'informations sur l'histoire de la cité avant la fin des guerres médiques sinon que la région fut souvent dévastée par les Athéniens, en particulier sous Périclès en 454 avant J.-C., d'après E. Babelon. Le monnayage ne commencera à devenir important qu'après la fin de la guerre du Péloponnèse en 404 avant J.-C.

SYKIONIA - SICYONE - (IVe siècle avant J.-C.)
Hémidrachme

46. Hémidrachme, c. 360-330 AC, Sicyone, étalon éginétique, (Argent, 15 mm, 12 h, 2,84 g), (poids théorique 3,12 g).
A/SI. Chimère passant à gauche.
R/Anépigraphe. Colombe volant à gauche ; dans le champ à droite, un globule.
Légèrement décentré au droit. Bien centré au revers et frappe vigoureuse.
B. traité III/534-803 pl.221/28
TTB      

Prix de départ/Opening bid
550 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
850 F.F.

La Chimère était un animal mythique, fruit, d'après Hésiode, des amours du Lion de Némée et de l'Hydre de Lerne. Elle est composée d'un corps de lion, d'une queue de serpent et d'un protomé de chèvre fiché sur le corps du lion. Ce monstre fut tué par Bellérophon. Ce type de la chimère sur les monnaies de Sicyone se rapporte au culte des Achéens (Péloponnésiens) pour Bellérophon. Corinthe était la patrie du héros qui tua la chimère. Il semble que l'atelier de Sicyone ait frappé en grande quantité des statères d'étalon éginétique, après la fermeture de l'atelier d'Égine en 341 avant J.-C. Cette fabrication semble s'interrompre à la conquête d'Alexandre.
Sicyone, au débouché de l'isthme de Corinthe dans le Péloponnèse, était la plus petite entité politique de cette région avec Phlius qu'elle touchait. Encastrée entre l'Achaïe et l'Argolide, elle avait été décrite par Homère dans l'Iliade comme ayant fait partie du royaume d'Agamemnon. Nous avons peu d'informations sur l'histoire de la cité avant la fin des guerres médiques sinon que la région fut souvent dévastée par les Athéniens, en particulier sous Périclès en 454 avant J.-C., d'après E. Babelon. Le monnayage ne commencera à devenir important qu'après la fin de la guerre du Péloponnèse en 404 avant J.-C.

ÉLIDE - ÉLIS (OLYMPIE) - (421-402 avant J.-C.)
Statère ou didrachme

47. Statère ou didrachme, c. 421-402 AC, Élide, Olympie, étalon éginétique, (Argent, 24 mm, 3 h, 12,17 g), (poids théorique 12,48 g).
A/Anépigraphe. Tête d'Héra à droite, coiffée d'un stéphanos orné de palmettes avec boucles d'oreilles.
R/F - A. Foudre dans une couronne d'olivier.
Flan légèrement irrégulier. Bel exemplaire de ce monnayage souvent fruste.
B. traité III/739-1105 pl.221/7 - Delepierre 2131 C. T. Seltman, The Temple Coins of Olympia III, Nomisma XI (1921), 2, 247 (même coin de droit.
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
4500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
7500 F.F.

Le monnayage avec la tête d'Héra ne commencerait qu'après la paix de Nicias en 421 avant J.-C. quand les Éléens abandonnèrent l'alliance spartiate pour signer un traité et former une ligue avec les cités d'Argos, de Corinthe et de Mantinée. Les Éléens célébraient le culte d'Héra dans le sanctuaire d'Olympie car la déesse était l'épouse de Zeus. Au droit, la tête d'Héra est l'ouvre de Polyclète dont la statue originale ornait l'Héraion d'Argos, rivale du Zeus Olympios de Phidias à Olympie. Au revers les lettres F - A pour Faleiwn (Faleion), de l'ethnique des Éléens. Seltman date cette série à la fin du Ve siècle tandis que D. R. Sear opte pour une chronologie plus récente, au début du IVe siècle. Avec le revers au foudre dans une couronne, les monnaies seraient antérieures à 385 avant J.-C. car la série à l'aigle commence après cette date. Les monnaies d'Argos avec le même droit sont datées de 370 avant J.-C. environ (cf. GC.1/2790).
Le monnayage des Éléens n'était pas frappé à Élis même, mais plutôt en conjonction avec les Olympiades qui se déroulaient tous les quatre ans depuis 776 avant J.-C. Le monnayage ne commencerait pas avant 500 avant J.-C. Olympie se trouvait au pied du mont Olympe, séjour éternel des dieux. Zeus était vénéré dans le sanctuaire. Une statue chryséléphantine du dieu, sculptée par Phidias, décorait le temple qui lui était consacré. Les jeux olympiques furent supprimés par Théodose Ier en 393 (293e olympiade).

LACONIE - SPARTE - (IIIe siècle avant J.-C.)
Tétradrachme

48. Tétradrachme, c. 250 AC, Lacédémone ou Sparte, étalon attique réduit, (Argent, 27 mm, 1 h, 16,76 g), (poids théorique 17,00 g).
A/Anépigraphe. Tête diadémée à gauche du roi Areos.
R/L - A. Statue cultuelle archaïque d'Apollon d'Amyclées debout à droite, casqué, les cheveux longs, tenant de la main droite une javeline et de la gauche, un arc ; la statue en forme de Terme est ornée d'un aplustre surmonté d'un coquillage ; à ses côtés à droite, une chèvre debout de face.
Frappe un peu molle pour une des monnaies les plus rares de la période hellénistique. La couronne dans le champ à gauche est absente et ne semble pas avoir figuré sur ce coin.
BMC. 10/121-1 var. - GC. 1/2833 var. (3500£) - HN. p.434 - Cop. 10/551 var. J. Babelon, Monnaies grecques, Paris 1966, p.98, pl.161/520.
RRR. TB+      

Prix de départ/Opening bid
38000 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
50000 F.F.

Le revers montrant l'agalma archaïque de l'Apollon d'Amyclées est décrit par Pausanias (III, 19, 2), mais il ne fait pas mention de la chèvre qui accoste la statue. Sur l'exemplaire du British Museum si la couronne dans le champ à gauche est visible, la décoration constituée par l'aplustre et le coquillage ne l'est pas. Amyclæ était une cité située sur l'Eurotas à 20 stades au Sud-Est de Sparte, citée par Homère (Iliade, II, 584), qui aurait été fondée par le roi lacédémonien Amynclas, le père de Hyacinthe. La ville fut finalement détruite par les Spartiates. La ville était aussi célèbre pour son temple dédié à Apollon où se trouvait l'original de notre satue.
Sparte, l'ennemi héréditaire d'Athènes ne connut le monnayage d'argent que très tardivement avec ce premier tétradrachme. Précédemment, la cité n'avait eu recours qu'à des monnaies de fer et des broches. Notre tétradrachme est attribué à Aréos, roi de Sparte (309/8-265 avant J.-C.). Sa tête au droit n'est pas sans présenter des points de ressemblance avec certains portraits de Démétrius Poliorcète, ou de certains rois séleucides du IIIe siècle. Notre pièce était datée par J. Babelon entre 280 et 266 avant J.-C. Cet auteur hésitait d'ailleurs entre Aréos et Kléoménès III, roi de Sparte entre 235 et 222 avant J.-C., datant alors le tétradrachme vers 227 avant J.-C. Deux autres rarissimes tétradrachmes sont connus pour Sparte, l'un de poids rhodien (GC.1/2834), attribué lui aussi à Aréos ou à la période suivante comprise entre 265 et 207 avant J.-C., l'autre avec le titre de Nabis à la fin du IIIe siècle avant notre ère.


MONNAIES VIII
Mail Bid Sale - Vente sur Offres