MONNAIES VIII
Mail Bid Sale - Vente sur Offres

PICARDIE - COMTÉ DE SOISSONS - RAOUL Ier DE NESLE - (1180-4/01/1235)
Denier

1113. Denier, c. 1180-1223, Soissons, (Argent, 18 mm, 1 h, 1,01 g).
A/+ RADVLF' COME (M et E liés). (Raoul, comte). Croix pattée.
R/SV[E]SSIONES. (Soissons). Temple tétrastyle avec quatre arcs cintrés, surmontés d'un fronton triangulaire sommé d'une croisette coupant la légende en haut.
Flan régulier. Patine de collection au droit et au revers. Petites taches d'oxydation superficielle sur la croix et à 1 heure. Faiblesse de frappe sur la légende à 7 heures, sinon haut relief.
Bd. 1897 (5 f.) - PA. 6847 (151/13) - M. 876 (8 f.) - SCMF. 4866
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
1000 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1800 F.F.

Ce type de denier est certainement une imitation du denier au temple de Louis le Pieux. Tous les comtes l'utilisèrent, d'Yves de Nesle (1164) à Robert de Clermont (1307). Le temple sur les monnaies de Raoul est équilibré et comprend trois arches. Raoul introduisit sur les monnaies le plein cintre (MNF. p.231). Le revers de la monnaie pourrait s'identifier avec le temple carolingien ou avec le portail de l'église Saint-Médard de Soissons. Le monnayage de Soissons a récemment fait l'objet d'une étude très poussée et richement documentée (Michel Hourlier et Michel Dhénin, 'Monnaies médiévales de Soissons', RN 1998, p.245-295 et pl. XXI-XXVIII, n° 67).
Le Soissonnais était un fief héréditaire de la maison de Vermandois. Au XIIe siècle, le comté passa dans la maison de Nesle. Yves de Nesle (1141-1178) choisit son neveu Conon de Nesle (1175/6-1180) pour lui succéder. Raoul de Nesle succéda à son frère Conon décédé en 1180 sans postérité. Le règne de Raoul fut l'un des plus longs du comté de Soissons, 55 ans.

PICARDIE - COMTÉ DE VERMANDOIS - ÉLÉONORE D'ALSACE - (1183-1214)
Denier parisis

1114. Denier parisis, Saint-Quentin, (Argent, 20 mm, 9 h, 0,89 g).
A/X CO VIRONENDI, (légende commençant à 9 heures, E lunaire). (Éléonore, comtesse de Vermandois). ALI/EN0, en deux lignes, dans le champ.
R/+ S: QVINTINVS. (Saint-Quentin). Croix accostée aux 2 et 3 d'un soleil à huit rayons.
Monnaie sans patine. Exemplaire très légèrement décentré. La croix du revers apparaît en négatif au droit. Petites faiblesses de frappe au niveau des légendes du revers à 3 et 7 heures.
Bd. 1922 (3 f.) - PA. 6690 (156/6) - M. 880 (3 f.) - SCMF. -
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
850 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1300 F.F.

La monnaie du Vermandois ou de Saint-Quentin s'appelait 'Moneta Viromandensis, Sanquintinensis ou Sci Quintini'. L'atelier fut d'abord carolingien sous Charles le Chauve. Sous Éléonore, la comtesse rompt avec le monnayage traditionnel du Vermandois et imite le denier parisis de Philippe II Auguste, en remplaçant FRAN/CO par son propre nom ALI/ENO[R].
Philippe d'Alsace, comte de Flandre (1168-1194) épousa Élisabeth de Vermandois (1167-1183) et partagea l'autorité comtale. À la mort d'Élisabeth, sa sour Éléonore, fille de Raoul II (1152-1167), hérita du comté avec le soutien de Philippe II Auguste. Éléonore, pour remercier le roi, lui légua son comté à sa mort, l'année de la bataille de Bouvines (1214). Le Vermandois fut alors rattaché au royaume.

DREUX - COMTÉ DE DREUX - ROBERT II - (1184-1218)
Denier parisis

1115. Denier parisis, c. 1190-1210, Dreux, (Argent, 19 mm, 5 h, 0,98 g).
A/X ROBERTVS, (légende commençant à 9 heures). (Robert, comte). Dans le champ, COA/MES, (S rétrograde) en deux lignes.
R/+ DRVCAS CASTA, (S rétrogrades). (Château de Dreux). Croix cantonnée aux 1 et 4 d'un alpha.
Bel exemplaire pour ce monnayage.
Bd. 4 var. - PA. 92 - L. 114 (R2) - SCMF. 3935 var.
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
950 F.F.

Monnaie particulière avec la légende COA/MES (normalement en boustrophédon) qui ne semble pas répertoriée en dehors de l'exemplaire passé en vente dans MONNAIES VII/771.
Ce monnayage de type parisis a été frappé sous Robert Ier (1132/7-1184), Robert II (1184-1218) et Robert III (1218-1234). Il est pratiquement impossible de distinguer les pièces des trois 'Robert'. Le comte commence par copier le denier parisis de Louis VII, son frère ou de Philippe II Auguste, son neveu. Il est tout à fait possible que la fabrication des pièces ne commence qu'après la mort de Louis VII en 1180. Dans ce cas, le monnayage de Dreux pourrait participer aux efforts d'instauration du système parisis dans le royaume, opération menée par le roi et sa famille. Le style de cette monnaie, avec un grènetis très serré au revers, rappelle le style de certains deniers de Philippe Auguste (1180-1223), ainsi sommes nous tentés de l'attribuer à Robert II (1184-1218).
Le comté de Dreux fut donné entre 1132 et 1137 à Robert Ier, père de Robert II. Robert II était le neveu de Louis VII (1137-1180) et le cousin de Philippe II dit 'Auguste' (1180-1223). Robert Ier confia le comté de Dreux à son fils dès 1184, quatre ans avant son décès survenu en 1188.

LIÈGE - ÉVÊCHÉ DE LIÈGE - ALBERT DE CUYCK - (1194-1200)
Denier

1116. Denier, Huy, (Argent, 15,5 mm, 12 h, 0,85 g).
A/ALB - E - P-S. (Albert, évêque). Buste mitré et habillé à droite d'Albert de Cuyck, tenant une crosse épiscopale de la main gauche.
R/H-OI. (Huy). Édifice religieux avec un fronton triangulaire sommé d'une croix, contenue dans une enceinte crénelée, percée d'une porte et comportant deux tours.
Exemplaire bien centré sur un flan régulier. Frappe bien venue au droit et au revers. Magnifique patine de médaillier présentant des reflets arcs-en-ciel au revers.
Mig. 144 - Lucas/Liège p. 86 - AMVB G.834
SUP      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Le baron Chestret de Haneffe puis André Mignolet ont recensés six types de deniers frappés au nom d'Albert de Cuyck. L'un d'eux, qui serait une variante de notre exemplaire (avec une tête apparaissant dans la porte du revers), apparaît comme douteux. Albert de Cuyck a frappé monnaie dans trois ateliers : Liège, Huy et Maastricht.
Albert de Cuyck succéda à Simon de Limbourg en 1194. Son épiscopat fut de courte durée puisqu'il est remplacé en 1200 par le prévôt (puis évêque) Hugues de Pierrepont qui administra l'évêché jusqu'à l'année 1229.

PÉRIGORD - COMTÉ DU PÉRIGORD -  
Denier

1117. Denier, c.1200-1250, Périgueux ?, (Argent, 18 mm, 7 h, 0,75 g).
A/+ L[O]DOICVS, (S couchée, C carré). (Louis). Croix cantonnée au 2 d'un V, au 3 d'une S.
R/+ EGOLISSIME, (S couchées). (Angoulême). Cinq annelets posés en croix dans le champ.
Flan légèrement taché au revers. Faiblesse de frappe sur la légende du droit à 3 heures. Flan un peu court. Patine claire de couleur grise.
Bd. 451 var. - PA. 2676 var. (57/14 var.) - C. - - SCMF. 4349 var.
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Variété non recensée dans les principaux ouvrages de référence en raison de la position des meubles (V et S) cantonnant la croix du droit.
Ce denier est daté du XIIe siècle par Roberts (SCMF.). Le type est directement imité de celui d'Angoulême, la croisette du milieu étant remplacée par un annelet. Ce changement doit intervenir au XIIe siècle. Les deux lettres SV du droit ont été diversement interprétées, soit comme la déformation de l'alpha et de l'oméga, soit comme les initiales de l'atelier de Vesone.
Le comté du Périgord fut attribué en 1006 à Hélie II, comte de la Marche, par Guillaume V le Grand (990-1029) afin de régler la succession d'Adalbert. Son autre fils, Bernard, reçut le comté de la Marche. Le monnayage périgourdin pourrait commencer à cette époque. L'atelier était-il situé à Périgueux, à La Sale-au-Comte ou au château de Puy-Saint-Front comme l'indique A. Dieudonné (in MNF., P.225), un siècle et demi plus tard ? Le monnayage comtal ne commence pas avant Hélie VI (1245-1251) avec des deniers au nom du comte. Antérieurement, nous trouvons les règnes d'Hélie V de Talleyrand (1166-1205), Archambaud Ier (1205-1212) et Archambaud II (1212-1245).

BERRY - COMTÉ DE SANCERRE - GUILLAUME III OU LOUIS Ier - (1190-1218-1268)
Denier

1118. Denier, c. 1190-1220, Sancerre, (Argent, 20,5 mm, 4 h, 0,84 g).
A/+ IVLIVS CES.A.R. (Jules César). Tête mitrée à gauche ; devant un croissant, derrière une étoile.
R/+ SACRVM CESARIS, (E lunaire). (César le sacré). Croix cantonnée au 2 d'un lis, aux 3 d'une étoile à 8 rais.
Exemplaire sur un flan très large présentant de petits éclatements en périphérie en raison d'une frappe vigoureuse. Monnaie nettoyée.
Bd. 305 (10 f.) - PA. - - C. 140 (6/11) - L. 1543 (R3) - SCMF. 4975
TTB      

Prix de départ/Opening bid
650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
950 F.F.

Notre exemplaire présente un grènetis très fin et très serré. Ce type de grènetis se rencontre principalement sur les monnaies frappées sous Louis VII (1137-1180) et Philippe Auguste (1180-1123).
La fondation de la ville de Sancerre était attribuée à Jules César, raison pour laquelle figure son nom au droit des monnaies. Le nom de la ville avait en effet été interprété au Moyen-Âge comme une déformation de Sanctus Caesaris alors qu'il doit s'agir d'un dérivé de Saint-Satur, nom porté par une collégiale située près du château de Gordon (Cf. Legros, p. 534).
Les premières monnaies de Sancerre auraient été produites sous Étienne Ier (1152-1190) qui fut le seul comte de Sancerre à signer ses monnaies. Les monnaies frappées entre 1190 et 1327 sont anonymes et posent de ce fait de nombreux problèmes de datation.

ANGLETERRE - JEAN SANS TERRE. Monnayage au nom d'Henri II - (1199-1216)
Penny dit 'short cross'

1119. Penny dit 'short cross', c.1205-1216, Canterbury, classe 5B, (Argent, 19 mm, 9 h, 1,50 g).
A/HENRICVS R-EX. (Henri, roi). Henri en buste de face, barbu, sommée d'une croix bouletée, avec la main droite tenant un sceptre bouleté et cruciforme.
R/+ ROBERD. ON. CA. (Robert à Canterbury). Croix double et bouletée, cantonnée de quatre croisettes bouletées.
Monnaie frappée sur un flan large. Léger décentrage au droit. Patine foncée de collection au droit et au revers.
S. 1351 - C. JH1D-015
SUP      

Prix de départ/Opening bid
650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
950 F.F.

Notre exemplaire porte au revers le nom du monétaire Robert qui frappa à Canterbury des penny dits 'à la croix courte' pour les classes 4C à 5C. Il appartient à la classe 5B correspondant au règne du roi Jean (1199-1216). Les penny des classes 5A et 5B auraient été frappés à partir de 1205.
Ces deniers dits 'à la croix courte' et au nom du roi d'Angleterre Henry II (1154-1189) ont également été frappés sous Richard Cour de Lion (1189-1199), Jean (1199-1216) et Henry III (1216-1272), juste avant l'apparition des deniers dits 'à la croix longue' vers 1247. Ce monnayage 'à la croix courte' est divisé en huit classes.
Jean naquit à Oxford le 24 décembre 1167 de l'union de Henri II et d'Aliénor d'Aquitaine dont il était le cinquième enfant. Il fut surnommé 'sans Terre' car son père avait partagé ses domaines entre ses aînés. À la mort de son frère Richard Cour de Lion, survenue en avril 1199, il accéda au trône d'Angleterre au détriment de son neveu le duc Arthur de Bretagne, fils de Geoffroy, troisième enfant de Henri II. Il dut lutter contre Philippe Auguste qui lui confisqua ses domaines français (Anjou, Touraine, Normandie, Poitou...). Il s'affronta également aux barons anglais qui occupèrent Londres en mai 1215 et, de concert avec les bourgeois et les évêques, l'obligèrent à signer la Magna Carta, la grande charte des libertés anglaises. En 1216, Jean n'ayant pas tenu ses promesses, les barons se révoltèrent de nouveau et proposèrent la couronne d'Angleterre à Louis, fils du roi de France Philippe Auguste. La dynastie des Plantagenêts fut sauvée par le décès du roi Jean survenu en octobre 1216 au château de Newark (Nottinghamshire), son fils Henry III lui succédant.

VENDÔMOIS - COMTÉ DE VENDÔME - JEAN II - (1202-1207)
Denier

1120. Denier, c.1200-1207, Vendôme, (Billon, 19 mm, 1 h, 0,98 g).
A/Anépigraphe. Tête stylisée à droite, l'oil formé d'une croisette ; devant un croissant entre deux annelets, un autre annelet derrière la tête ; au-dessous une S couchée à droite des trois barres bouletées formant le menton.
R/+ VDON CAOSTO. (Château de Vendôme). Croix.
Exemplaire sur un flan large avec une patine foncée. Petite irrégularité de flan à 5 heures.
Bd. 223 (2 f.) - PA. 1779 (35/20) - L. 1236 (C) - SCMF. - - Diry p. 76
TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Ce type est antérieur à l'apparition du nom du comte sur les monnaies, qui débute avec Jean III (1211-1217). Le type du droit est inspiré par le type chinonais de Louis IV d'Outremer. Notre type de denier avec la légende dégénérée VDON CAOSTO, attribué précédemment à Geoffroy Grisegonelle (1102-1136), a pu être réattribué à Jean grâce à un piéfort de ce denier publié dans le BSFN par P. Lafolie en 1948 (cf., p.2), (L.1237). D'après B. Diry, ces deniers auraient pu être frappés dès la fin du XIIe siècle, le règne de Jean II paraissant trop court pour les multiples variétés qui en sont connues.
Le monnayage de Vendôme débuterait vers 960 avec Bouchard dit 'Chauve-Souris'. Avec Bouchard le Vénérable (958-1012) commencerait le monnayage au type chinonais. Le règne de Jean se place entre Bouchard V (1192-1202) et Jean III (1211-1218). Le type chinonais évolua sous Jean III, n'ayant plus beaucoup de rapport avec le prototype mais copiant le type bléso-chartrain. Le châtel tournois apparaît sur les monnaies de Jean III. Bouchard VI (1315-1354) vend ses droits monétaires à Philippe V le Long en 1320.


MONNAIES VIII
Mail Bid Sale - Vente sur Offres