MONNAIES VIII
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ANJOU - COMTÉ D'ANJOU - HENRI II PLANTAGENÊT ET RICHARD COUR DE LION - (1151-1189-1199)
Denier

1105. Denier, c. 1160-1190, (Argent, 19 mm, 12 h, 0,81 g).
A/+ FVLCO COMES, (légende commençant à 3 heures). (Foulques, comte). Croix cantonnée au 2 d'un oméga, au 4 d'un alpha.
R/+ VRBS ANDECAVIS, (N et D liés). (Ville d'Angers). Monogramme de Foulques renversé.
Exemplaire sur un flan très large. Frappe bien venue sauf à 4 heures au droit. La croix du droit apparaît en négatif au revers.
Bd. - PA. 1503 - L. 713 (catégorie 7) - SCMF. -
SUP      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Ces deniers étaient classés par Poey d'Avant à Foulques IV (1060-1109) et Foulques V (1109-1129). Françoise Dumas a montré que ces monnaies avec la légende de revers VRBS ANDECAVIS, avaient été frappées après 1160 (BSFN, 1969, p. 467-469). De 987 à 1151, trois Foulques et trois Geoffroy furent comtes d'Anjou. Les monnaies frappées sous Henri II et Richard Cour de Lion conservèrent les types au nom de Foulques (Legros p.260-261).
Les liens entre l'Anjou et l'Angleterre furent très étroits puisque les Plantagenêts, qui régnèrent sur l'Angleterre de 1154 à 1485, étaient originaires de ce comté. Le comté d'Anjou, administré par les rois d'Angleterre à partir de 1154, n'en relevait pas moins du roi de France. En 1203, l'Anjou tomba dans le domaine royal avec la mainmise de Philippe Auguste sur les domaines de Jean sans Terre. Avec l'appui de Ferdinand (ou Ferrand) comte de Flandre, de Renaud, comte de Boulogne et de l'empereur Othon IV de Brunswick, Jean sans Terre essaya de récupérer l'Anjou, le Maine, la Touraine, la Normandie et une partie du Poitou qu'il avait perdus. Cette tentative se solda par la bataille de Bouvines (Nord) le 27 juillet 1214 qui consacra la suprématie du roi de France.

ORLÉANAIS - VICOMTÉ DE CHÂTEAUDUN - THIBAUT V LE BON ET LOUIS - (1152-1191-1205)
Denier type bléso-chartrain

1106. Denier type bléso-chartrain, c. 1150-1180, Châteaudun, type m, (Argent, 19 mm, 7 h, 0,88 g).
A/Anépigraphe. Tête bléso-chartraine à gauche entre deux croisettes opposées, l'oil formé d'un besant ; au-dessous une sorte de pieu à droite.
R/+ DVNIOSTI-I. (Château de Dun (Châteaudun, légende dégénérée)). Croix.
Bel exemplaire de flan large et complet avec une patine noire.
Bd. - - PA. 1838 (37/20) - Dy/Dunois 67-69 (21/M), (Type m) - L. 1105 (C)
TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Pour Daniel Legros (p.392) ce type particulier avec la tête tournée à gauche pourrait avoir été copié sur le monnayage du Perche qui présente également une sorte de pieu en guise de menton. Pour Legros, s'il s'agit bien d'imitations percheronnes, ces monnaies ont été frappées vers 1150-1160. Pour Jean Duplessy, elles auraient été frappées entre 1160 et 1180 (Monnaies et trésors en pays Dunois, p. 119, pl. XXI/M). La démonstration de Jean Duplessy repose sur l'étude du trésor de Saint-Fraimbault-sur-Pisse, enfoui vers 1180/1205 et où ces monnaies n'étaient pas les plus récentes. Dans tous les cas ces deniers avec la tête à gauche sont postérieurs à la période 1140/1150 correspondant à la date d'enfouissement du trésor du Pré-Saint-Évroult où elles n'étaient pas représentées.
D. Legros pense que la vicomté de Châteaudun était sous l'influence des comtes de Blois et de Chartres. Sous Thibaut V le Bon, trois vicomtes se sont succédés à Châteaudun : Hugues IV (1136-1166), Geoffroy IV (1166-1183) et Hugues V (1183-1215). La monnaie devient vicomtale à partir de Geoffroy V (1215-1235) en 1218.

ORLÉANAIS - VICOMTÉ DE CHÂTEAUDUN - THIBAUT V LE BON ET LOUIS - (1152-1191-1205)
Denier type bléso-chartrain

1107. Denier type bléso-chartrain, c. 1170-1200, Châteaudun, type n, (Argent, 19 mm, 4 h, 0,98 g).
A/Anépigraphe. Tête bléso-chartraine à droite entre deux croissants opposés, l'oil formé d'un besant ; le menton formé d'un epsilon renversé. Les cheveux sont symbolisés par cinq petits triangles renversés.
R/+ DVNIC: SAS[T]I-. (Château de Dun (Châteaudun, légende dégénérée)). Croix cantonnée aux 2 et 3 d'une S.
Exemplaire sur un flan large laissant apparaître l'essentiel des grènetis extérieurs. Flan irrégulier. Petites faiblesses de frappe au niveau des légendes du revers. Patine foncée au droit et au revers.
Bd. - PA. - Dy/Dunois 70 (type n) - L. 1115 (R)
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Ce type de deniers se rencontre dans le trésor d'Alençon (Orne) découvert en 1840, qui contenait 1.150 monnaies dont 328 décrites, enfoui vers 1213/5. Le trésor contenait 16 deniers de ce type. D'après Jean Duplessy ces deniers avec des croissants sont les pièces les plus récentes du trésor de Saint-Fraimbault-sur-Pisse enfoui entre 1180 et 1205. Ces deniers se rencontrent également dans le trésor de Notre-Dame-d'Oé, caché à la fin du XIIe siècle.
D. Legros pense que la vicomté de Châteaudun était sous l'influence des comtes de Blois et de Chartres. Sous Thibaut V le Bon, trois vicomtes se sont succédés à Châteaudun : Hugues IV (1136-1166), Geoffroy IV (1166-1183) et Hugues V (1183-1215). La monnaie devient vicomtale à partir de Geoffroy V (1215-1235) en 1218.

BERRY - SEIGNEURIE DE SAINT-AIGNAN - HERVÉ III DE DONZY - (1160-1194)
Denier anonyme

1108. Denier anonyme, c. 1160-1190, Saint-Aignan, (Argent, 17,5 mm, 4 h, 0,54 g).
A/+ CAS-.T.-RVM. (Château). Châtel surmonté d'une croisette reposant sur deux pieds obliques coupant la légende à 5 et 7 heures.
R/+ SANCTI AN[IA]I. (Saint-Aignan). Croix portant en cour un besant et cantonnée de quatre besants.
Exemplaire sur un flan complet avec une patine foncée, légèrement corrodée. Flan irrégulier. Les motifs du droit et du revers apparaissent en négatif sur la face opposée.
Bd. 322 (5 f.) - PA. 2054 (44/24) - M. 789 - L. 1487 (R3)
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

Dans le trésor de Montluçon (Allier), (Dy.I/225) il y avait cinq deniers de Saint-Aignan. Le trésor a été enfoui entre 1212 et 1213. Dans le trésor de la Creuse (Dy.I/384) enfoui entre 1207 et 1219, il y avait pour ce type deux deniers très usés..
Saint-Aignan a appartenu à Thibaut le Tricheur. Si le premier monnayage est de type bléso-chartrain, celui de la seconde moitié du XIIe siècle est inspiré du châtel primitif de Saint-Martin deTours. Thibaut IV, comte de Blois, avait saisi la seigneurie de Saint-Aignan à Geoffroy III. Le monnayage pourrait reprendre sous Hervé III de Donzy. La famille de Donzy possédait aussi Gien. Après la disparition d'Hervé IV de Donzy en 1222, Saint-Aignan passa à Guy de Châtillon qui épousa Agnès de Donzy.

LANGUEDOC - VICOMTÉ DE CARCASSONNE - ROGER II - (1167-1194)
Denier anonyme

1109. Denier anonyme, c. 1159-1190, Carcassonne, (Argent, 17,5 mm, 3 h, 1,02 g).
A/RO-GE-R C-OHE, (H et M liés). (Roger, comte). Croix coupant la légende, cantonnée au 3 d'un besant.
R/CAASONA CI. (Cité de Carcassonne). A sommant un P accosté à gauche d'un petit triangle.
Exemplaire frappé sur un flan très large laissant apparaître l'intégralité des grènetis extérieurs. Frappe très bien venue, aussi bien au droit qu'au revers.
Bd. 746 var. (25 f.) - PA. 3808 var. - M. - - SCMF. -
RRR. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
4800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
7500 F.F.

Poey d'Avant indique qu'un denier de Roger II porte dans la champ du revers les lettres AT. Il s'agit pour nous d'un A sommant un P qui est accosté à gauche d'un petit triangle.
Les études réalisées sur la circulation monétaire en Languedoc ont montré que la diffusion du numéraire de Carcassonne était très restreinte. L'un des rares textes mentionnant la Monnaie de Carcassonne est un bail de 1159 décrivant une pièce d'une taille de 288 pièces à la livre romaine affaiblie ou byzantine de 318,688 grammes (1,106 g) avec un titre à 8 deniers de loi (733/1000 d'argent), (Dieudonné, Manuel, p. 240). Notre exemplaire, d'un poids de 1,02 g et d'un titre assez élevé, pourrait être rattaché à ce bail. Les monnaies de Carcassonne attribuée à Roger II sont excessivement rares. Notre exemplaire avec un besant dans le troisième canton de la croix du droit semble inédit et n'est pas répertorié dans les principaux ouvrages de référence.
Le monnayage de Carcassonne débute à la fin du Xe siècle, vers 980-1000. Les vicomtes de Béziers étaient aussi vicomtes de Carcassonne depuis le mariage de Raymond Ier (1002-1012) avec Garsinde, vicomtesse de Béziers et d'Agde. Raymond Trencavel II, fut le dernier vicomte de Carcassonne et de Béziers de 1209 à 1247, en pleine hérésie cathare. Dépossédé de Carcassonne par Simon de Montfort en 1209, il céda les deux vicomtés au roi de France, Louis IX, en 1247.

LIÈGE - ÉVÊCHÉ DE LIÈGE - RODOLPHE DE ZAERINGEN - (1167-1191)
Denier

1110. Denier, c. 1167-1180, Liège, (Argent, 16 mm, 5 h, 0,88 g).
A/RO-T : [E]PC. (Rodolphe, évêque). Buste habillé de face Rodolphe de Zaeringen, tenant de sa main droite un sceptre coupant la légende à 11 heures.
R/Anépigraphe. Oiseau à droite devant un rinceau végétal prenant pied dans le trait d'exergue.
Flan large. Monnaie décentrée au droit et au revers. La frappe est remarquablement bien venue au revers où tous les détails des plumes de l'oiseau sont très nets. Jolie patine au revers avec des reflets arc-en-ciel.
Mig. 116 - Lucas/Liège p. 76 - AMVB G.805
R. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Il existe un type très proche présentant le même revers, mais avec un buste mitré de Rodolphe de Zaerigen au droit (Mignolet 117). Ces deniers à l'oiseau ont certainement été frappés au début de l'épiscopat de Rodolphe, l'oiseau, un motif employé par ses prédécesseurs (Henri II de Limbourg ou Alexandre d'Ouren), ne se retrouve pas sur les monnaies de ses successeurs.
Rodolphe de Zaeringen participa à la troisième croisade aux côtés de l'empereur Frédéric Barberousse. Albert de Rethel lui succéda en 1191.

LORRAINE - ÉVÊCHÉ DE METZ - BERTRAM (59e évêque) - (01/1180-6/04/1212)
Denier

1111. Denier, c. 1180-1210, Metz, (Argent, 16 mm, 2 h, 0,77 g).
A/BERT[R-A]NN. (Bertram). Buste habillé à gauche de l'évêque priant.
R/ME-TE-N[S-IS]. (Metz). Dextre bénissante posée sur une croix.
Monnaie frappée sur un flan très large et complet. Jolie patine avec des reflets acier. Petite faiblesse de frappe sur le haut du visage de l'évêque.
Bd. 1625 (4 f.) - W. II/Ek-2
SUP      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Ce type de deniers est l'un des plus courants du monnayage messin. Pour ce type, il existe de nombreuses variétés de légendes et de présentation. Le denier messin est la principale monnaie circulant dans l'ensemble de la Lorraine. Elle court pour 2 deniers tournois.
Bertram dut s'affirmer par rapport aux ducs de Lorraine Simon II (1176-1205) et Ferri II (1205-1213). Bertram, 59e évêque de Metz, introduisit un nouveau type à la main bénissante posée sur une croix, type qui sera repris ensuite par Conrad de Scharfeneck (1212-1225) et Jean Ier d'Apremont (1225-1239).

BOURBONNAIS - PRIEURÉ DE SOUVIGNY - ANONYMES - (XIIe siècle-1213)
Denier

1112. Denier, c. 1180-1213, (Argent, 18,5 mm, 4 h, 0,99 g).
A/SES. MAIOLVS, (E lunaire). (Saint Mayeul). Buste habillé de saint Mayeul, de face, coupant la légende à 6 heures et tenant une crosse posée sur son épaule droite.
R/+ SILVINIACO. (Souvigny). Croix.
Monnaie frappée sur un flan irrégulier mais large. Patine de collection. La croix du revers apparaît en négatif au droit.
Bd. 358 (1 f.) - PA. 2169 (47/22) - SCMF. 4916
TTB+      

Prix de départ/Opening bid
350 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
550 F.F.

Le monnayage ne commence pas avant le XIIe siècle. En 916, le sire de Bourbon cède Souvigny et son église à l'abbaye de Cluny. Souvigny, qui n'avait en fait aucun droit de monnayage, se le fit confirmer en 1058 par le pape Étienne IX (1057-1059). Le monnayage commença vers 1080. Il est signalé dans un document en 1095. Les deniers de Souvigny à ce type se rencontrent fréquemment dans les trésors contenant des monnaies de Philippe Auguste (1180-1223), (Cf. F. Dumas et J.-N. Barrandon, Cahiers Ernest-Babelon, 1).
En 916, le sire de Bourbon fit la donation de Souvigny à l'abbaye de Cluny qui s'arrogea le droit de battre monnaie, droit qu'elle n'avait pas, et se le fit confirmer en 1058 par le pape Étienne IX (1057-1058). Le monnayage débute vers 1080 et est mentionné dans les actes à partir de 1095. Le monnayage se divise en 8 périodes : 1) 1080-1213, monnayage anonyme ; 2) 1213-1216, monnayage entre Guy de Dampierre et le prieur Hugues ; 3) 1216-1243, monnayage des prieurs seuls ; 4) 1243-1249, monnayage associé de Bourbon et de Souvigny ; 5) 1249-1262, retour au monnayage de Souvigny seul ; 6) 1262-1268, monnayage de Souvigny, Jean de Bourgogne et Agnès ; 7) 1268-1272, monnayage de Souvigny seul ; 8) depuis 1272, nouveau pariage entre Souvigny et les sires de Bourbon. Souvigny est encore signalé dans l'ordonnance de 1315. Philippe V le Long racheta la monnaie à son cousin Louis de Clermont en 1321.


MONNAIES VIII
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