1153. Bourgeois simple, 26/01/1311, (Billon, 18,5 mm, 8 h, 0,99 g), (poids théorique 1,112 g, titre : 299 ‰, taille 1/217 1/2 marc, 1 1/4 dt., titre ancien : 3 d. 18 gr. A.R.).
A/+ PhILIP-PVS REX. (Philippe, roi). Croix latine, coupant la légende à 6 heures.
R/.:BVRGENSIS:., (un groupe de trois points posés en triangle au début et en fin de légende). (Bourgeois nouveau). nOV/VS, dans le champ, en deux lignes sous un lis coupant la légende en haut.
Flan large avec la plus grande partie du grènetis extérieur conservée. Patine foncée. La croix du droit apparaît en négatif au revers.
C. 233 - L. 237 - Dy. 232 - Dh. 285

TTB+

Prix de départ/Opening bid 450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 750 F.F.

Nous sommes à nouveau dans une période de monnaie faible. Le bourgeois fort court pour deux deniers parisis alors que sa valeur intrinsèque ne correspond qu'à deux deniers tournois, soit un surhaussement d'un quart. Le bourgeois simple correspond à l'ancien denier parisis. Le retour à la bonne monnaie se fit à partir de 1313. Le cours du bourgeois fort et simple fut progressivement ramené à 2 deniers tournois et 1 denier tournois tandis que le marc d'argent retombait à 54 sous tournois. Le cours de l'agnel fut lui aussi ramené de 20 à 15 sols tournois. Le ratio or/argent restant stable à 1:15,2.
La seconde partie du règne de Philippe le Bel est marquée par le procès des Templiers (1307-1314) qui étaient les banquiers du roi. Le roi décide de renforcer son pouvoir et de favoriser la centralisation. Pour ce faire, il s'appuie sur les bourgeois et les légistes (Pierre Flote, Enguerrand de Marigny, Guillaume de Nogaret). Le royaume traverse une grave crise économique qui oblige le roi à manipuler la monnaie ce qui lui a valu la réputation de faux monnayeur. La fin du règne est rendue difficile par le scandale de la Tour de Nesle et l'infidélité conjugale des brus du roi. La femme de Louis X, Marguerite de Bourgogne, l'a trompé. Les trois belles-filles de Philippe IV sont arrêtées et jugées. Philippe IV, après avoir supprimé l'Ordre des Templiers avec l'aide de Clément V, laisse exécuter Jacques de Molay et les principaux dignitaires de l'Ordre qui ont rétracté leurs aveux extorqués sous la torture. Durant les six mois suivants, Clément V, Nogaret et Philippe IV meurent (malédiction de Molay sur le bûcher, cf. les Rois Maudits).

1154. Cornado, Burgos, B au-dessus du château, à droite de la hampe de la croix, (Billon, 19 mm, 11 h, 0,75 g).
A/SAnC-II REX. (Sanche, roi). Buste à gauche de Sanche IV, couronné et drapé, coupant la légende à 6 heures et 12 heures.
R/CASTEL° LE LE° GIONS, (N rétrograde). (Castille et Léon). Façade d'un château flanqué de deux tours dont la courtine est percée, en son centre, d'une porte rectangulaire sommée d'une croix à long pied coupant à la légende à 12 heures. De part et d'autre de la hampe de la croix, une étoile à six rais et un B.
Flan large et régulier. Patine de collection de couleur grise. Frappe bien venue au droit et au revers.
H. 11 var. p. 44 (5/11 var.) - CC. 1188

TTB+

Prix de départ/Opening bid 300 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 400 F.F.

Ces cornados furent frappés dans plusieurs ateliers tels que Tolède, Burgos, Séville... Le monnayage de Sanche IV en Castille et Léon est assez pauvre ; il se limite en effet à la frappe de doubles d'or, de cornados et de sizains de billon.
Sanche IV est le second fils d'Alphonse X de Castille dit 'le sage'. Il fut couronné le 30 avril 1284 à Tolède. Le 25 avril 1295, Sanche IV mourut à Tolède à l'âge de 36 ans laissant le pouvoir à son fils Ferdinand IV (1295-1312).

1155. Gros anonyme, c.1280-1320, (Argent, 24 mm, 11 h, 2,70 g).
A/+ PRIMA SEDES, (E lunaires). (Premier siège). Grande L croisettée, cantonnée à gauche d'un croissant, à droite d'un soleil à huit rayons.
R/+ GALLIARVM. (Gaule). Croix cantonnée au 2 d'un soleil à huit rayons, au 3 d'un croissant.
Exemplaire de poids lourd. Flan irrégulier. Jolie patine de médaillier avec des reflets arcs-en-ciel. Petits éclatements de flan à 9 et 10 heures résultant d'une frappe vigoureuse.
Bd. 1136 var. - PA. 5054 var. (114/5 var.) - C. - - SCMF. -

RRR. TTB+

Prix de départ/Opening bid 2500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 3500 F.F.

Cet exemplaire est nettement plus lourd que celui vendu dans MONNAIES V/826 (attribué à 3910 francs). Il semble qu'il s'agisse du deuxième exemplaire connu, celui décrit sous l'appellation de 'grand denier' dans l'ouvrage de Poey d'Avant (n°5054) présentant en effet des cantonnements inversés au droit.
Par analogie avec le double denier, ce gros a été fabriqué au XIIIe siècle. Rollin et Feuardent en avaient placé la frappe sous le règne de Louis IX. La fabrication, comme à Vienne, ne doit pas commencer avant 1285. Le système monétaire comprend des gros, demi-gros, blancs, quarts de gros, patacs, doubles denier, deniers, demi-deniers et quarts de denier.
Plusieurs archevêques se sont succédés au siège épiscopal de Lyon entre 1270 et 1320 dont Adhémar de Roussillon (1274-1282) et Pierre III de Savoie (1308-1320). Philippe IV le Bel entra en possession de Lyon en 1312. Il respecta le droit de monnayage des archevêques.

1156. Denier tournois, c. 1280-1294, (Billon, 16,5 mm, 6 h, 0,80 g).
A/+. G. DVX. ATENES.. (Guillaume, duc d'Athènes).
R/ThEBE CIVIS c, (h onciale). (Cité de Thèbes). Châtel tournois sommé d'une croisette coupant la légende à 6 heures.
Haut relief au droit et au revers. Flan irrégulier mais avec la plus grande partie des grènetis extérieurs. Patine claire de couleur grise.
CCS. 87c - Metcalf 1058

TTB+

Prix de départ/Opening bid 280 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 450 F.F.

Notre exemplaire présente une variété de légende au revers avec un petit C (ou un I comme sur l'exemplaire n° 1058 de l'ouvrage de Metcalf).
Guillaume de La Roche introduisit dans le monnayage du duché d'Athènes le type tournois qui se rencontrait sur les espèces françaises. Ce type sera repris par ses successeurs. Pour Metcalf ces deniers tournois auraient également été frappés après la minorité de Gui II (1294-1308).
Les premières monnaies du duché d'Athènes ont été frappées en cuivre sous Guy Ier de la Roche (1225-1263). Les monnaies de ce duché posent encore de nombreux problèmes de datation car plusieurs ducs portaient comme lettre initiale un G (Guillaume, Gui), lettre qui se trouve souvent isolée sur les monnaies de Thèbes. Les monnaies frappées sous Guillaume de La Roche se confondent avec celles frappées durant la minorité de Gui II (1287-1294), notamment sous la régence d'Hélène (1287-1291).

1157. Obole au léopard, 1er type, c. 1286-1292, Bordeaux, (Billon, 15 mm, 3 h, 0,47 g).
A/+ EDWARDVS REX. (Édouard, roi d'Angleterre). AGI' entre deux traits, au-dessus un léopard à gauche, au-dessous le chiffre du roi (E oncial).
R/+ DVX AQVIT BVRD'. (Duc d'Aquitaine, Bordeaux). Croix cantonnée au 1 d'un E oncial placé verticalement.
Flan large et régulier. Haut relief au droit et au revers. La croix du revers apparaît en négatif au droit. Patine foncée, uniforme au revers, inégale au droit.
Bd. 477 (8 f.) - PA. 2776 (60/15) - E. 21a (R2) - Elias 48

RR. TTB+

Prix de départ/Opening bid 950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1500 F.F.

Pour ce type d'obole, Elias décrit deux variétés, l'une avec AGL' (R), l'autre avec AGI' (R2) comme sur notre exemplaire : cette seconde variété est plus rare.
Édouard Plantagenêt (1239-1307), fils aîné d'Henri III (1216-1272) et d'Éléonore de Provence, fut d'abord duc d'Aquitaine (1252-1272) et épousa Éléonore de Castille qui mourut en 1290. Il se maria en secondes noces à Marguerite de France, la fille de Philippe III le Hardi (+1317). Il prêta l'hommage pour la Guyenne et l'Aquitaine et récupéra les territoires perdus au traité de Paris en 1259. Après l'annexion du Pays de Galles, Édouard Ier fit de son fils Édouard le premier prince de Galles, titre que portèrent ensuite tous les héritiers du royaume. Édouard lutta contre les Écossais et les battit en 1296 et 1298. À la fin de son règne, il dut faire face à la montée en puissance de Robert Bruce (1306-1329). Son autre ennemi fut Philippe IV le Bel qui essaya de contrer l'influence des Plantagenêts en Aquitaine. La fille de Philippe, Isabelle, épousa le fils d'Édouard, le futur Édouard II.

1158. Denier ou digenois, c. 1303-1305, Dijon, (Billon, 17,5 mm, 1 h, 0,71 g), (poids théorique 1,03 g, titre : 239 ‰).
A/+ R DVX BVRG:DIE, (ponctuation par trois annelets superposés après BVRG). (Robert, duc de Bourgogne). Écu de Bourgogne sommé d'une annille.
R/+ DIVIONEMSIS, (N annelé). (Dijon). Croix cantonnée au 2 d'un annelet.
Très haut relief au droit, un peu faible au revers. Petite irrégularité de flan à 2 et 3 heures. Poids léger.
Bd. - - PA. 5673 var. (131/8var.) - Dumas 9/11

R. TTB

Prix de départ/Opening bid 650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 950 F.F.

Comme l'indique Françoise Dumas, l'écu armorié apparaît pour la première fois dans le monnayage bourguignon. Cette évolution stylistique apparaît à la même époque dans de nombreuses seigneuries, comme à Lusignan. Françoise Dumas rapproche ces deniers, à la graphie très élaborée, du bail accordé en 1303 aux florentins Balde Fin et Quinquenel Comrat. Ce bail fixait le poids théorique des digenois à 1,03 g et leur aloi à 239/1000.
Robet II succéde à son père Hugues IV, mort en 1272, et épouse Agnès, la sour de Philippe le Hardi, en 1279. Sur le plan monétaire, le règne de Robert II fut une période de compromis avec le roi de France. En 1275 Philippe III dit 'le Hardi' (1270-1285) réussit à imposer le cours de ses monnaies parisis et tournois parallèlement au digenois. En 1300, Philippe IV dit 'le Bel' (1385-1314) obtint même du duc, pour une durée de trois ans, l'interdiction d'utiliser le digenois en Bourgogne. Robert II mourut en mars 1305 à Vernon-sur-Seine laissant le duché à Hugues V (1306-1315).

1159. Penny, sd, (1279-1284), Waterford, (Billon, 20,5 mm, 2 h, 1,43 g).
A/.EDW. R'. - ANGL'. D-NS HYB. (Édouard, roi d'Angleterre, seigneur d'Irlande). Buste de face d'Édouard Ier, habillé et couronné, dans un triangle coupant la légende à 1, 6 et 11 heures.
R/CIVI-TAS - WATE-RFOR. (Cité de Waterford). Croix coupant la légende cantonnée de quatre groupes de trois besants posés en triangle.
Flan large. La croix du revers apparaît en négatif au droit. Haut relief au revers. Monnaie bien centrée au droit, légèrement décentrée au revers.
C. IE11D-065

SUP

Prix de départ/Opening bid 650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 950 F.F.

Ce penny avec un style graphique rigoureux a été frappé à Waterford entre 1279 et 1284. Ceux frappés à partir de 1294 présentent en effet des lettres irrégulières.
Seuls trois ateliers irlandais frappèrent ces monnaies au nom du roi d'Angleterre Édouard Ier : Dublin, Cork et Waterford.
Le pape Adrien IV aurait accordé la suzeraineté sur l'Irlande au roi d'Angleterre Henry II vers 1155. Une première expédition anglaise fut menée en Irlande en 1170/1172 par le futur Jean sans Terre, cinquième fils de Henry III. Édouard Ier n'occupa que la côte orientale de l'Irlande.

1160. Denier, c. 1280-1296, Nevers, (Billon, 19,5 mm, 5 h, 1,12 g).
A/+ ROBERT COMES, (annelet sous la deuxième R). (Robert, comte). Croix auxerroise cantonnée au 2 d'une étoile à six rais.
R/+ NIVERNENSIS (annelet sous l'R). (Nevers). Écu de Flandre brisé d'un lambel à quatre pendants, accosté de trois étoiles à six rais.
Très bel exemplaire sur un flan large et complet. Jolie patine foncée. Poids lourd.
Bd. 351 (5 f.) - PA. 2153 (47/9) - M. 1094 (6 f.) - SCMF. 4586

R. TTB+

Prix de départ/Opening bid 850 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1400 F.F.

Ce type de denier a été frappé après 1280 et la mort de Yolande de Bourgogne.
Ce denier est frappé par Robert qui a épousé Yolande de Bourgogne en 1271. Yolande mourut en 1280 et Robert administra le comté de Nevers pour leur fils mineur Louis Ier de Flandre (1296-1321) qui fut le dernier comte de Nevers à monnayer. Louis II de Nevers et Louis de Male ne frappèrent monnaie que dans leurs comtés de Flandre et de Rethel. Jean II le Bon acheta le droit de monnayage du comté de Nevers en 1355 pour 1.300 écus d'or.