MONNAIES VIII
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BLÉSOIS - COMTÉ DE BLOIS - HUGUES DE CHÂTILLON - (1292-1307)
Obole

1161. Obole, c. 1295-1305, Blois, (Billon, 15 mm, 9 h, 0,63 g).
A/+ h. COm. BLESEnSIS, (E, N et M onciaux). (Hugues, comte de Blois). Croix.
R/Anépigraphe. Tête stylisée à droite, la bouche formée par une étoile à six rais entre deux besants ; devant le nez un lis couché à droite.
Petite faiblesse de frappe à 11 heures au droit. Monnaie légèrement décentrée. Flan large. Patine grise. Le revers est remarquablement bien venu à la frappe.
Bd. 198 (6 f.) - PA. 1714 (33/11) - L. 992 (R3) - SCMF. -
RR. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

Dans le trésor de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) découvert en 1837 et contenant plus de 4.200 monnaies, il y avait un seul denier correspondant au type de cette obole (Dy.II/333). La monnaie de Blois est citée dans l'ordonnance de 1315.
Hugues succéda à Jeanne de Châtillon (1279-1292) et fut lui-même suivi par son fils, Guy de Châtillon (1307-1342). Guy vendit son droit de monnayer le 3 mai 1328 à Philippe VI de Valois, mais conserva son comté jusqu'à sa mort.

MAINE - COMTÉ DU MAINE - CHARLES DE VALOIS - (1290-1317)
Denier ou mansois ou coronat

1162. Denier ou mansois ou coronat, c. 1290-1317, Le Mans, (Billon, 21 mm, 1 h, 0,99 g), (poids théorique 1,275 g, titre : 479 ‰, taille 1/192 marc, 24/13 dt., titre ancien : 6 d. A.R.).
A/+ mOnETA: CEnOm, (N et M onciales). (Monnaie du Mans). Couronne fleurdelisée et annelée ; au-dessous un lis.
R/+ SIGnVm: DEI: VIVI, (N et M onciales). (Signe du Dieu vivant). Croix cantonnée aux 1 et 4 d'un trèfle, aux 2 et 3 d'un lis.
Exemplaire sur un flan irrégulier. La croix du revers apparaît en négatif au droit. Patine grise. Flan légèrement taché au droit.
Bd. 179 (8 f.) - PA. 1613 - M. 1198 - L. 631 (R2)
R. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

Ce type fut parfois donné à Charles II d'Anjou, roi de Naples et comte du Maine entre 1285 et 1290. Il faut restituer ce monnayage à son cousin Charles de Valois, frère de Philippe IV le Bel. Ces monnaies lourdes qui sont d'inspiration provençale et napolitaine n'ont rien à voir avec les anciens mansois. Il semble bien exister deux séries, l'une légère (MONNAIES V/867), l'autre lourde (cf. MONNAIES III/555, L.632, poids 1,14 g). Notre exemplaire appartient à la série légère. La monnaie du Mans est encore mentionnée dans le règlement de 1315. En 1317, Philippe de Valois (futur Philippe VI) prit possession du comté, mais vendit les droits monétaires à Philippe V le Long.
Charles de Valois (1270-1325) est le fils de Philippe III le Hardi et d'Isabelle d'Aragon. Il épousa d'abord Marguerite d'Anjou (+1299), la fille de Charles II de Naples, puis Catherine de Courtenay (+1307), fille de Philippe, empereur titulaire de Constantinople, enfin Mathilde de Saint-Pol (+1358). Il est le père de Philippe VI de Valois (1293-1350). C'est Charles qui arrangea le mariage de Clémence de Hongrie avec Louis X le Hutin en 1315. Il fut lieutenant en Guyenne pour son neveu Charles IV après la confiscation de la Guyenne en 1324.

LANGUEDOC - VICOMTÉ ET ARCHEVÊCHÉ DE NARBONNE - AIMERI VI et GILLES AYCELINAT - (1290-1311)
Denier

1163. Denier, c.1306, Narbonne, (Billon, 15,5 mm, 10 h, 0,52 g).
A/+: A: VICE COMS: nARB, (N onciale). (Aimeri, vicomte de Narbonne). Clef posée en pal et tournée à gauche ; un cadenas à droite.
R/+: E: ARChI[EP]S nARB, (E et N onciaux). (Gilles, archevêque de Narbonne). Croix portant sur son bras gauche une mitre dont les deux fanons couvrent le 4e canton.
Flan un peu court et aspect de surface granuleux. Patine grise de collection. Monnaie décentrée. Les motifs centraux sont très bien venus à la frappe, notamment la mitre, la clef et le cadenas.
Bd. 741 (20 f.) - PA. 3767 (83/1) - M. 1219 (28 f.) - SCMF. 4718
RRR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
2800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
4500 F.F.

Monnaie d'une grande rareté dont un exemplaire a été vendu dans MONNAIES V/871 à 2.500 francs sur une offre maximale à 7.656 francs.
Après 1215 et la croisade des Albigeois, le vicomte de Narbonne dut partager la gestion du monnayage avec l'archevêque. Une mention sur cette monnaie est donnée dans un texte cité par A. Blanchet, MNF, p.321 : 'Ils firent fabriquer de nouvelles espèces ou de la petite monnaie de Narbonne pour deux petits tournois de l'aloi du roi saint Louis, en sorte qu'elle serait de trois deniers de douze grains de l'argent-du-roi, et du poids au marc de Narbonne de vingt-sept sols narbonnais blancs susdits'.
Depuis 1215, le monnayage était en pariage. Le vicomte Aimeri VI et l'évêque Gilles (avec E pour Egidius) firent frapper ensemble des monnaies en 1306. L'archevêque place la clef, son symbole, et le cadenas est l'arme du vicomte. La monnaie de Narbonne ne figure pas dans l'ordonnance de 1315.

LUXEMBOURG - COMTÉ DE LUXEMBOURG - HENRI IV DE LUXEMBOURG - (1288-1309)
Gros tournois

1164. Gros tournois, Méraude, (Argent, 25 mm, 8 h, 4,03 g).
A/+ MARCHIO ERLOM ; légende extérieure : + hERICVS: COMES: LVCEBVRGESIS: RVPE. (Henri, comte de Luxembourg...). Croix.
R/M'ETA EMERAVDE. (Monnaie de Méraude). Châtel composé de deux tours sommées de trois merlons liées par une courtine percée en son centre d'une porte cintrée ; au-dessus de la courtine, une toiture triangulaire sommée d'une croisette coupant la légende à 12 heures ; bordure extérieure de douze roses à cinq pétales.
Monnaie sur un flan irrégulier. Patine grise de collection. La croix du revers a tendance à apparaître en négatif au droit. Le châtel du revers est bien venu à la frappe.
Pr. L.28-1 - AMVB G/1394
RR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
4500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
7500 F.F.

Il existe des gros tournois de Henri VIII, également frappés à Méraude, mais avec des lis à la place des roses placées dans la bordure du revers. Il fit également frapper des gros tournois avec un lion dans un hexalobe à la place du châtel.
Henri IV de Luxembourg naquit vers 1275, probablement à Valenciennes. De l'état de simple comte, il fut élu empereur d'Allemagne en 1308 sous le nom de Henri VII. En 1309, il plaça son fils Jean dit 'l'aveugle' à la tête du comté de Luxembourg. L'année suivante, il réussit à ajouter la Bohême à l'Empire ; il y institua son fils Jean comme roi. L'empereur Henri VII mourut le 24 août 1313 à Buonconvento, près de Sienne. Le comté de Luxembourg fut élevé au rang de duché en 1354. Plusieurs membres de la famille de Luxembourg accédèrent au trône impérial après Henri VII : Charles IV (1347-1378), Wenceslas IV (1378-1400) et Sigismond (1410-1437).

COMTÉ DE CHARTRES - CHARLES DE VALOIS - (1293-1319)
Denier

1165. Denier, c. 1293-1300, Chartres, (Billon, 18 mm, 1 h, 1,05 g).
A/+ K. COM CART[IS] CIVIS. (Charles, comte de la cité de Chartres). Croix.
R/Anépigraphe. Type bléso-chartrain cantonné de deux besants ; l'oil est formé par un besant et le menton par un lis couché à droite.
Exemplaire sur un flan irrégulier. Monnaie tréflée et décentrée au droit et au revers. Les motifs du revers apparaissent en négatif au droit. Patine foncée.
Bd. 211 (5 f.) - PA. 1745 - L. 915 (R2)
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
750 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1200 F.F.

D'après Daniel Legros, le lis apparaît sur le monnayage de Chartres sous Jean de Châtillon (1256-1279) ou Jeanne de Châtillon (1279-1286). Notre denier, qui reprend le type des monnaies de Jean et Jeanne, doit être placé vers 1293/1300, au début du règne de Charles de Valois.
Charles de Valois (1270-1325) est le frère cadet de Philippe IV le Bel et le père de Philippe VI de Valois. Après l'ordonnance de 1315, Charles vendit son droit de monnayage du comté de Chartres à son neveu Philippe V le Long en 1319. Après la mort de son père, puis de son frère, le comté de Chartres fut définitivement rattaché au royaume en 1328.

GRÈCE FRANQUE - PRINCIPAUTÉ D'ACHAÏE - CHARLES II D'ANJOU - (1285-1289)
Denier

1166. Denier, sd, (1285-1289), Glarentsa, (Billon, 18 mm, 3 h, 0,55 g).
A/+ K. R. PR[In]C' ACh., (N et H onciales). (Charles, roi, prince d'Achaïe). Croix.
R/x DEx CLARENTIAx, (ponctuation par deux sautoirs superposés). (De Glarentsa). Châtel tournois sommé d'une croisette coupant la légende à 12 heures.
Frappe un peu faible au niveau des légendes. Patine foncée de couleur grise. Flan très légèrement percé au bout du bras gauche de la croix du droit.
CCS. 12 p. 360 - Metcalf 942 (variété KA 101)
TB+      

Prix de départ/Opening bid
250 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
350 F.F.

L'atelier de Glarentsa (Chiarentza) était situé à la pointe de l'Élide. Le DE initial du revers a été interprété comme l'abréviation de 'denarius' (denier). Nous pensons qu'il s'agit simplement de la préposition 'de' pour indiquer que cette monnaie est de l'atelier de Clarentza. Cette monnaie avec une ponctuation par sautoir est parfois attribuée à Charles II d'Anjou (CCS, n° 12) ; Metcalf est plus réservé et l'attribue à Charles Ier et Charles II (1278-1289).
Charles Ier d'Anjou puis son fils se livrent à des marchandages afin d'acheter le titre d'empereur latin d'Orient (1277) tandis que les Byzantins ont repris Constantinople en 1261. Florent épouse la fille de Guillaume de Villehardouin en 1289 et devient prince d'Achaïe. Quand Florent de Hainaut meurt en 1297, Charles II d'Anjou contrôle l'ensemble des principautés franques.

CAMBRÉSIS - ÉVÊCHÉ DE CAMBRAI - GUI DE COLLEMÈDE - (1296-1306)
Esterlin

1167. Esterlin, Cambrai, (Billon, 19,5 mm, 5 h, 1,33 g).
A/+ GVIDO. EPIS[COP]VS. (Gui, évêque). Tête de face de Gui de Collemède, couronné de trois roses à cinq pétales.
R/CAM-ERA-CEN-SIS. (Cambrai). Croix coupant la légende cantonnée aux 1, 2, 3 et 4 d'un groupe de trois besants posés en triangle, celui au 4 porte une queue donnant un trèfle.
La croix du revers apparaît en négatif au droit. Faiblesse de frappe au niveau de la légende du droit, à 8 heures. Patine grise de collection. Flan large.
Bd. 2012 (30 f.) - R. 2, p. 86 (7/6) - May. 98
RR. TB+      

Prix de départ/Opening bid
1800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2500 F.F.

N. J. Mayhew, dans son ouvrage sur les esterlins anglais et leurs imitations, ne recense que trois esterlins de Cambrai avec un point en ponctuation au droit (Londres, Vienne et Stockholm) comme sur notre exemplaire. Les esterlins de Gui de Collemède sont rares.
En 1296, après une période de vacance, Gui de Collemède succéda à l'évêque Guillaume de Hainaut. Cette succession ne se fit pas sans heurts, Gérard de Relenghes ayant tenté d'obtenir l'évêché.

BERRY - MEHUN-SUR-YÈVRE - ROBERT III D'ARTOIS - (1298-1315)
Denier

1168. Denier, c. 1298-1310, (Billon, 16 mm, 6 h, 0,99 g).
A/+ ROBERTI ATBATES, (E oncial). (Robert d'Artois). Croix.
R/DnI. DE[. MAGDV]nO. (Seigneurie de Mehun). Châtel tournois sommé d'un A sommé de trois tours crénelées et coupant la légende à 12 heures.
Flan oblong et irrégulier. Patine foncée uniforme. Frappe bien venue au revers et sur le châtel.
Bd. 309 (20 f.) - PA. 2021 (43/17) - L. 1436 (R3)
RR. TB+      

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

Le motif sommant le châtel a toujours été interprété comme une tour surmontée de trois petites tours crénelées. Nous pensons qu'il s'agit d'un A gothique surmonté de trois tours, lettre initiale d'Atrebatis (nom latin pour l'Artois). Quatre deniers à ce type étaient contenus dans le trésor de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) enterré entre 1315 et 1322 (Dy.II/333).
Jusqu'au début du XIIIe siècle, la seigneurie de Mehun-sur-Yèvre releva des archevêques de Bourges. Après être passée dans la main de la maison de Courtenay, la seigneurie de Mehun revint à la maison d'Artois suite au mariage d'Amicie de Courtenay avec Robert II d'Artois (1252-1257). Robert III (1298-1315) fut le dernier seigneur à frapper à Mehun-sur-Yèvre.


MONNAIES VIII
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