1081. Denier anonyme, type bléso-chartain, c. 1030, Saint-Aignan, (Argent, 20 mm, 7 h, 0,94 g).
A/Anépigraphe. Prototype de la tête bléso-chartraine. Tête de profil, à droite, dégénérée ; devant la face, une croisette et un groupe de quatre besants, au-dessus, sept petits triangles formant les cheveux.
R/+ SANcTI AINAINO, S rétrograde. (Saint-Aignan). Croix cantonnée de quatre besants et pointée en cour.
Exemplaire complet sur flan large. Flan légèrement taché au droit et au revers. Poids léger.
Bd. 321 var. (8 f.) - PA. 2047 (44/20) - L. 1461 (R3) - SCMF. 5147 var.

RR. TTB

Prix de départ/Opening bid 1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1900 F.F.

Saint-Aignan a appartenu à Thibaut le Tricheur. Le premier monnayage est de type bléso-chartrain. Dans le trésor du Bourré, Loir-et-Cher (Dy.I/ 53), enfoui à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle, il y avait sept deniers anonymes de Saint-Aignan de ce type.
Saint-Aignan, qui avait appartenu à la maison de Blois en la personne de Thibaut le Tricheur, semble s'être émancipé de la tutelle bléso-chartraine dans les premières années du XIe siècle. La donation de la seigneurie de Saint-Aignan aurait été effectuée par les comtes de Chartres et de Blois, Thibaut Ier (995-1004) ou Eudes II (1004-1037). Geoffroy de Donzy (c.1000-1037) fut d'abord seigneur de Gien et de Donzy avant de posséder Saint-Aignan. Pour cette raison, nous pensons que la concession de Saint-Aignan ne se fera que sous Eudes II, peut-être après 1019, à une date où Eudes, très puissant, est devenu comte de Champagne.

1082. Denier, c. 1050-1090, Blois, (Argent, 20,5 mm, 11 h, 1,23 g).
A/Anépigraphe. Tête bléso-chartraine à droite, la bouche composée de trois barres et d'un globule, un globule devant le nez.
R/+ BEISIS CASTRO (R sous la forme d'un T renversé). (Château de Blois). Croix.
Monnaie sur un flan très large et régulier laissant apparaître l'essentiel des grènetis extérieurs. Reliefs assez hauts au droit et au revers. Jolie patine.
Bd. - - PA. - - L. 965 (R2) - SCMF. -

R. TTB

Prix de départ/Opening bid 750 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1200 F.F.

Cette monnaie est d'un poids plus lourd que l'exemplaire de MONNAIES VII, n° 699 qui est pourtant d'un type identique.
Ce type de monnaie se rencontre dans le trésor de Vernou (Vernon), (Dy.I/372) enfoui entre 1060 et 1108. Pour Daniel Legros ces monnaies seraient à attribuer à Thibaut III (1037-1089/90) et il explique leur très longue utilisation par l'arrêt du monnayage blésois vers 1100.
Thibaut III a succédé à Eudes II, comte de Blois, de Chartres, de Tours et de Champagne. Il perdit le comté de Tours en 1044 en s'opposant avec son frère aux prétentions du roi de France, Henri Ier.

1083. Denier, c. 1050-1060, Verdun, (Argent, 15,5 mm, 4 h, 1,10 g).
A/TEO/DERIC / EPS. (Thierry, évêque). en trois lignes ; grènetis.
R/MARIA / VIRGO. (Vierge Marie). en croix, un besant dans le troisième canton.
Exemplaire sur un flan large, décentré au droit et au revers. Petite faiblesse de frappe sur le début du nom de Thierry.
Bd. 1701 var. (4 f.) - AMM. 1073 - M. 461 (5 f.) - SCMF. -

R. TTB

Prix de départ/Opening bid 650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 950 F.F.

Au revers de notre denier, nous trouvons le nom de la Vierge Marie (Maria Virgo).
Thierry ou Thierri (Dietrich pour les Allemands) a succédé sur le siège épiscopal à Richard Ier (1039-1046) qui n'avait pas frappé monnaie. Au XIe siècle Verdun était terre d'Empire.

1084. Denier anonyme, c. 1030-1060, Clermont, (Argent, 20,5 mm, 2 h, 1,13 g).
A/+.ARVERNA.. (Auvergne, ville (ville de Clermont)). VRBS, dans le champ.
R/+ SEA. MARIA. (Sainte Marie). Croix.
Exemplaire sur un flan très large et avec une jolie patine de médaillier.
Bd. 377 (20 f.) - PA. 2241 (49/10) - M. 435 (15 f.) - SCMF. -

R. TTB+

Prix de départ/Opening bid 950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 1500 F.F.

Un exemplaire de cette monnaie a été vendu dans MONNAIES VII/707.
Nous sommes en présence du premier type des monnaies de Clermont qui date de la fin du XIe siècle. En 1030, Guillaume III qui a cédé au chapitre le droit de monnayer. La légende carolingienne de Claromunt a été remplacée par Urbs Arverna.
En 928, le comté d'Auvergne était rattaché à la maison de Poitiers. Guillaume III ou V (1031-1060), comte d'Auvergne, céda le droit de monnayage à l'évêque Rancon (1028-1052).

1085. Denier, 6e type, c. 1080-1100, Paris, (Argent, 22,5 mm, 8 h, 1,32 g).
A/+ PHILIPPVS (légende commençant à 9 heures). (Philippe, roi). REX dans le champ.
R/:PARISIVS CIVITAS (la base des lettres est souvent dirigée vers le grènetis extérieur). (Cité de Paris). Croix.
Exemplaire sur un flan très large dont la plus grande partie du grènetis extérieur est visible. Frappe relativement bien venue pour un type souvent très mal frappé.
H. 4 - C. 75 - Mar. 17 (250 f.) - L. 45 (1er type) - Dy. 64

RR. TTB+

Prix de départ/Opening bid 1500 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 2500 F.F.

Pour Paris, Jean Duplessy a isolé sept types, (Dy.58 à 67). Tous les deniers ou oboles sont au type de la croix suspendue avec l'alpha et l'oméga sauf le 6e avec REX dans le champ, (Dy.64-65) et le 1er avec PHI (Dy.58). Chronologiquement et par leur style, ces deux types ont dû précéder à Paris les autres car ils ressemblent au denier de Robert II le Pieux (Dy.4) et à l'obole d'Henri Ier (Dy.15). Notre pièce est aussi à rapprocher du denier de Sens (Dy.22). Le classement adopté par Jean Lafaurie suit ce raisonnement car cette pièce est classée comme un premier type. Il existe également des deniers de Paris avec trois points en début de légende du revers.
Philippe Ier est le fils aîné d'Henri Ier et d'Anne de Kiev, sa deuxième femme qu'il a épousé en 1051. Il est né en 1052, associé au trône dès 1059 et roi à la mort de son père en 1060, sous la régence de son oncle Baudouin V, comte de Flandre. Majeur en 1067, il va lutter contre les féodaux. Lors de la guerre de succession de Flandre après la mort de Baudouin en 1071, il est battu à Cassel par Robert le Frison. Son ennemi héréditaire est Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre depuis 1066. Il soutient Robert Courteheuse contre Guillaume, agrandit le royaume et acquiert le Gâtinais, le Vexin, Bourges et Corbie. Il a épousé en 1071 Berthe de Hollande et a eu quatre enfants dont le futur Louis VI en 1081. Il répudie sa femme en 1091 et, en 1092, épouse en secondes noces Bertrade de Montfort qu'il a enlevée à Foulques IV le Réchin (1068-1109). Il est excommunié en 1194 par le pape Urbain II et ne peut prendre part à la première croisade (1098-1100). L'interdit est jeté sur le royaume en 1100 et Philippe Ier ne se réconcilie avec le pape qu'en 1105. Il meurt en 1108.

1086. Denier, c. 1050-1150, Melle, (Argent, 21 mm, 11 h, 1,14 g).
A/+ CARLVS REX R, (S rétrograde). (Charles, roi). Croix.
R/MET/ALO. (Melle). En deux lignes dans le champ, un besant au milieu.
Exemplaire sur un flan large dont l'essentiel du grènetis extérieur est visible. Frappe bien venue au droit et au revers. Flan très légèrement taché au droit et au revers.
Bd. 413 (3e type) - PA. 2457 var. (54/1 var.) - C. -

TTB+

Prix de départ/Opening bid 350 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 450 F.F.

Notre exemplaire, d'un poids plus léger que ceux des deniers de Fécamp, a certainement été frappé entre 1050 et 1150. La lettre R finale semble être composée des lettres F et R qui seraient une contraction de FRANCORVM. La chronologie des monnaies de Melle reste à faire.
Les monnaies avec la légende bi-linéraire MET/ALO apparaissent durant la première moitié du Xe siècle puisqu'elles se rencontrent déjà dans la trouvaille de Javarzay enfouie vers 950. D'après Françoise Dumas, les deniers de Melle se chargeraient vers 955-960 de croisettes ou de besants. Ce type monétaire sera immobilisé et toujours employé au XIIe siècle.
Au Xe siècle, l'atelier de Melle appartenait aux comtes de Poitiers. Cet atelier, situé à proximité d'une mine d'argent plombifère (toujours visitable), est l'un des rares mentionnés dans l'édit de Pistre. À partir de 877, l'atelier de Melle continua de frapper des deniers et des oboles au nom du défunt roi Charles II dit 'le Chauve'. Melle fut un atelier actif jusqu'au milieu du XIIe siècle, période vers laquelle toute activité cessa, certainement en raison d'une pénurie de bois indispensable à l'extraction du minerai et aux opérations de fonte.

1087. Obole, c. 1050-1150, Melle, (Argent, 17 mm, 3 h, 0,55 g).
A/+ CARLVS REX R. (Charles, roi). Croix.
R/MET/ALO. (Melle). En deux lignes dans le champ, un besant au milieu.
Exemplaire sur un flan large dont l'essentiel du grènetis extérieur est visible. Relief assez marqué au droit et au revers. La croix du droit a tendance à apparaître en négatif au revers.
Bd. - - PA. 2431 - C. -

TTB+

Prix de départ/Opening bid 350 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 450 F.F.

Cette obole correspondant exactement au denier précédent date de la même période (1050-1150).
Les monnaies avec la légende bi-linéraire MET/ALO apparaissent durant la première moitié du Xe siècle puisqu'elles se rencontrent déjà dans la trouvaille de Javarzay enfouie vers 950. D'après Françoise Dumas, les deniers de Melle se chargeraient vers 955-960 de croisettes ou de besants. Ce type monétaire sera immobilisé et toujours employé au XIIe siècle.
Au Xe siècle, l'atelier de Melle appartenait aux comtes de Poitiers. Cet atelier, situé à proximité d'une mine d'argent plombifère (toujours visitable), est l'un des rares mentionnés dans l'édit de Pistre. À partir de 877, l'atelier de Melle continua de frapper des deniers et des oboles au nom du défunt roi Charles II dit 'le Chauve'. Melle fut un atelier actif jusqu'au milieu du XIIe siècle, période vers laquelle toute activité cessa, certainement en raison d'une pénurie de bois indispensable à l'extraction du minerai et aux opérations de fonte.

1088. Denier, c. 1000-1200, Cambrai, (Argent, 13,5 mm, 0,44 g).
A/Anépigraphe. Buste habillé tourné à droite et contenu dans un double cercle de grènetis.
R/Anépigraphe. Croix ornementée contenue dans un double cercle de grènetis.
Monnaie légèrement décentrée au droit et au revers. Petite faiblesse de frappe devant la tête. Jolie patine de médaillier au droit et au revers.
Bd. - - R. - - NP. 46/-

RRR. TTB

Prix de départ/Opening bid 1800 F.F.

Prix d'estimation/Estimate 2500 F.F.

Cette monnaie est attribuée à Cambrai en raison de la forme particulière de la croix du revers. C. Robert, dans son ouvrage consacré à la numismatique de Cambrai, ne recense pas cette monnaie. Un denier resté unique et d'un type très proche a toutefois été publié par R. Serrure en 1899 (L'imitation des types monétaires flamands au Moyen-Âge, Bruxelles, 1899). L'exemplaire Serrure présente une tête tournée à gauche alors que notre exemplaire offre une tête tournée à droite. Faute d'élément épigraphique cette monnaie ne peut pas être datée avec plus de précision. Monnaie probablement unique.
Les monnaies frappées sous les premiers évêques de Cambrai sont mal connues, la plupart des évêques n'ayant pas fait inclure leur nom dans les légendes des monnaies produites sous leur épiscopat.