MONNAIES VIII
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BÉARN - SEIGNEURIE DE BÉARN - LES CENTULLES - (XIIe siècle)
Denier ou centulle ou morlan

1089. Denier ou centulle ou morlan, c. 1088-1120, Morlaas, (Billon, 19 mm, 9 h, 1,28 g).
A/CENTVLLO COM. (Centulle, comte). Croix cantonnée aux 1 et 2 d'un besant.
R/+ ONOR FORCAS. (Château de la Hourquie). PAX dans le champ.
Poids lourd et flan large. Exemplaire avec un très haut relief et remarquablement bien frappé pour un monnayage courant.
Bd. 525 - PA. 3233 - M. 438 - SCMF. 4181 var.
SUP      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Ce monnayage, l'un des plus abondants du Moyen-Âge, débuta, d'après MNF, vers 1012 avec Centulle le Jeune, vicomte de Béarn. Mais le monnayage ne commencerait pas réellement avant Centulle IV (1058-1088) qui prit le titre de comte. Le monnayage dura encore longtemps après la mort de Centulle V, en 1134, jusqu'au XVe siècle. Au revers le mot Onor signifiait Seigneurie et celui de Forcas faisait référence au château de la Hourquie (fourches patibulaires). En fait, d'après Jean Duplessy, Trésors, ce monnayage se rencontre couramment aux XIIe et XIIIe siècles. Notre exemplaire, avec un poids lourd et un diamètre de 19 mm, peut être daté de la fin du XIe siècle ou du début du XIIe siècle. Ce denier fait penser aux deniers de Toulouse frappés pour Alphonse Jourdain.
C'est Centulle III le Jeune, vicomte (1012-1058), qui reçu du duc d'Aquitaine Sanche le Grand la souveraineté du pays et usurpa le droit de monnayage. En réalité, la fabrication des monnaies ne commence pas avant 1080 sous Centulle IV (1058-1088) qui prit le nom de comte (pour Bigorre et Oloron). Centulle V mourut en 1134. Le monnayage continua pourtant encore pendant près de deux cents ans.

LOUIS VI LE GROS - (29/07/1108-1/08/1137)
Denier, 1er type

1090. Denier, 1er type, Dreux, (Argent, 18 mm, 10 h, 1,02 g).
A/LVDOV-CVS REX. (Louis, roi). Église accostée de deux besants sommée d'une croix posée sur un besant : sous l'église un croissant les pointes en bas.
R/+ DRVCAS CASTA, (S rétrogrades). (Château de Dreux). Croix cantonnée aux 2 et 3 d'un oméga.
Exemplaire sur un flan régulier. Quelques petites faiblesses de frappe au niveau des légendes.
H. - - C. 106A - L. 106 - Dy. 96
RRR. TTB      

Prix de départ/Opening bid
1200 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
2200 F.F.

L'attribution de monnaies à Louis VI ou à son successeur Louis VII (1137-1180) pose parfois problème. Les monnaies de Dreux et au nom de Louis sont toutes de Louis VI car il légua le comté de Dreux à son fils Robert en 1137. Il existe plusieurs variétés de ce denier avec par exemple un croissant sommant l'église et coupant la légende du droit. Sur notre exemplaire, les S sont rétrogrades et un croissant se détache nettement sous l'église : cette variété n'est pas répertoriée dans les ouvrages de référence.
Louis VI (1081-1137), le fils aîné de Philippe Ier et de Berthe de Hollande, est associé au pouvoir dès 1100 et sacré à Orléans le 3 août 1108. En 1115, il épouse Adélaïde de Savoie qui lui donnera huit enfants. Renforçant le pouvoir royal face à ses vassaux et gouvernant avec Suger comme conseiller, il eut pour plus grand adversaire Henry Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d'Angleterre (1100-1135) entre 1109 et 1124. Il intervint aussi dans le Bourbonnais (1019), en Auvergne (1124 et 1126), enfin en Flandre (1128). Il fit couronner son fils Philippe en 1129 puis, après la mort de ce dernier, Louis en 1131. Avant de mourir, en 1137, il maria son fils Louis avec Aliénor d'Aquitaine, la fille de Guillaume X (+1137).

LOUIS VI LE GROS - (29/07/1108-1/08/1137)
Obole, 1er type

1091. Obole, 1er type, Dreux, (Argent, 14,5 mm, 11 h, 0,58 g).
A/LVDOV-CVS REX, (S rétrograde). (Louis, roi). Église accostée de deux besants et sommée d'une croisette posée sur un besant et coupant la légende en haut.
R/+ DRVCAS CASTA, (S rétrogrades). (Château de Dreux). Croix cantonnée aux 1 et 4 d'un oméga.
Exemplaire sur un flan irrégulier. Patine foncée tirant sur le noir. Petites taches superficielles dans le champ du droit.
H. 17 (25 f.) - C. 107-107A (100 f.) - L. 108 - Dy. 97
RR. TB+      

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

L'attribution de monnaies à Louis VI ou à son successeur Louis VII (1137-1180) pose parfois problème. Les monnaies de Dreux et au nom de Louis sont toutes de Louis VI car il légua le comté de Dreux à son fils Robert en 1137.
Louis VI (1081-1137), le fils aîné de Philippe Ier et de Berthe de Hollande, est associé au pouvoir dès 1100 et sacré à Orléans le 3 août 1108. En 1115, il épouse Adélaïde de Savoie qui lui donnera huit enfants. Renforçant le pouvoir royal face à ses vassaux et gouvernant avec Suger comme conseiller, il eut pour plus grand adversaire Henry Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d'Angleterre (1100-1135) entre 1109 et 1124. Il intervint aussi dans le Bourbonnais (1019), en Auvergne (1124 et 1126), enfin en Flandre (1128). Il fit couronner son fils Philippe en 1129 puis, après la mort de ce dernier, Louis en 1131. Avant de mourir, en 1137, il maria son fils Louis avec Aliénor d'Aquitaine, la fille de Guillaume X (+1137).

POITOU - COMTÉ DE POITOU - MONNAYAGE IMMOBILISÉ AU NOM DE CHARLES II LE CHAUVE - (Xe-XIIe siècles)
Obole

1092. Obole, c. 1100-1150, Melle, (Argent, 16 mm, 8 h, 0,40 g).
A/+ CA.RLVS REX I. (Charles, roi). Croix.
R/MET/ALO. (Melle). En deux lignes dans le champ, au-dessous une croisette.
Exemplaire sur un flan large et régulier dont l'essentiel du grènetis extérieur est visible. Petite faiblesse de frappe à 7 heures.
Bd. 414 var. - PA. 2486 var. (54/6 var.) - C. -
R. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
550 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
850 F.F.

Cette monnaie d'un poids assez faible et d'un style graphique particulier date certainement de la période 1100-1150 ; ceci est confirmé par la présence d'un I final qui apparaît tardivement dans le monnayage mellois. La chronologie des monnaies de Melle reste toutefois à faire.
Les monnaies avec la légende bi-linéraire MET/ALO apparaissent durant la première moitié du Xe siècle puisqu'elles se rencontrent déjà dans la trouvaille de Javarzay enfouie vers 950. D'après Françoise Dumas, les deniers de Melle se chargeraient vers 955-960 de croisettes ou de besants. Ce type monétaire sera immobilisé et toujours employé au XIIe siècle.
Au Xe siècle, l'atelier de Melle appartenait aux comtes de Poitiers. Cet atelier, situé à proximité d'une mine d'argent plombifère (toujours visitable), est l'un des rares mentionnés dans l'édit de Pistre. À partir de 877, l'atelier de Melle continua de frapper des deniers et des oboles au nom du défunt roi Charles II dit 'le Chauve'. Melle fut un atelier actif jusqu'au milieu du XIIe siècle, période vers laquelle toute activité cessa, certainement en raison d'une pénurie de bois indispensable à l'extraction du minerai et aux opérations de fonte.

LANGUEDOC - COMTÉ DE TOULOUSE - ALPHONSE JOURDAIN - (1112-1148)
Denier

1093. Denier, c. 1127-1148, Toulouse, (Argent, 19 mm, 5 h, 0,91 g).
A/+ ANFOS COMES, (S couchées, M et E liés). (Alphonse, comte). Croix cantonnée au 2 d'un lis.
R/+ TOLOSA CIVI. (Cité de Toulouse). PAX déformé dans le champ.
Jolie patine. Flan large.
Bd. 724 (5 f.) - PA. 3694 (80/21) - M. 655 (30 f.) - SCMF. 4228
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Ce denier est normalement attribué à Alphonse de France (1220-1271) frère de saint louis, comte de Toulouse (1249-1271), mais il ressemble beaucoup plus aux monnaies d'Alphonse Jourdain. L'attribution à Alphonse de France reposait uniquement sur le petit lis cantonnant la croix du revers. Ce denier a certainement été frappé après qu'Alphonse Jourdain ait récupéré le comté de Toulouse après la mort de Guillaume IX d'Aquitaine, qui avait occupé le comté deux fois entre 1098 et 1100, puis entre 1119 et 1125/7. Le monogramme du revers, parfois interprété comme VG+ est une déformation du monogramme PAX des Centulles du Béarn. Ces deniers sont parfois appelés des raimondins. Nous avons proposé une obole de ce type dans MONNAIES III/509 et un denier similaire dans MONNAIES VII/723.
Alphonse Jourdain a succédé à Bertrand comme comte de Toulouse. Il fut aussi comte de Saint-Gilles. Alphonse Jourdain, qui était le fils de Raymond IV de Saint-Gilles, voulut reconquérir le comté de Tripoli sur Guillaume II (1137-1152) son neveu, petit-fils de Bertrand, demi-frère d'Alphonse, mais il trouva la mort en 1148 à Césarée du Liban lors de la deuxième Croisade (1147-1149). Raymond V lui succéda (1148-1194).

LANGUEDOC - COMTÉ DE MELGUEIL - ÉVÊQUES DE MAGUELONNE - ANONYMES - (XIe - XIIe siècles)
Denier anonyme ou melgorien

1094. Denier anonyme ou melgorien, c. 1080-1120, (Billon, 18,5 mm, 12 h, 1,04 g).
A/RAMVNDS, (légende dégénérée). (Raymond). Croix composée d'une fasce et de deux étendards (ou mitres), cantonnée au 1 d'un besant.
R/NAIDONA, (légende dégénérée). (Narbonne). Quatre annelets disposés en croix.
Flan un peu court et irrégulier. Monnaie remarquablement bien frappée avec un haut relief au droit et au revers.
Bd. 753 - PA. 3842-3843 (85/17) - SCMF. 4336
SUP      

Prix de départ/Opening bid
250 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
350 F.F.

Ce denier est directement imité du denier de Raymond Ier de Narbonne (966-1023), (Bd.734), cf. MONNAIES V/685. La plus ancienne mention connue de monnaie melgorienne remonte au milieu du Xe siècle. Les légendes sont si altérées que seule celle du revers est encore lisible (NAIDONA pour NARBONA). Le monnayage comtal devint épiscopal au moment de la croisade contre les Albigeois en 1215. Ces monnaies connurent une étonnante stabilité attestée par des documents de 1180 à 1261 (M. Bompaire, 'Les ateliers de Melgueil, Cahors et Rodez d'après les sources écrites' dans Trésors et émissions monétaires du Languedoc et de Gascogne (XIIe-XIIIe siècles), p. 11-51). Le denier melgorien est encore cité dans l'ordonnance de 1315 avec une taille de 234 pièces au marc de Paris (1,045 g), un titre de 3 deniers 16 grains argent-le-roi (0,292) et une valeur de 12/13 deniers tournois (0,92).
La ville de Maguelonne, fondée par les Wisigoths, fut ruinée par les Francs en 737. Les évêques se réfugièrent sur le site de Subtantion qui a aujourd'hui disparu. Maguelonne fut relevé par l'évêque Arnaud (1030-1060). En 1172 le comté de Melgueil passa aux mains de la maison de Toulouse. Le privilège de fabrication appartenait aux comtes de Melgueil qui, ruinés, cédèrent leurs droits au pape Innocent III qui les inféoda à l'évêque Guillaume III d'Autignac (1204-1216) le 14 avril 1215. Dès lors le comté de Melgueil fut aux mains des évêques de Maguelonne. Ces évêques durent faire face à la montée de la maison d'Aragon qui venait d'entrer en possession de Montpellier. À partir de 1293, Philippe IV installa un atelier à Sommières qui fut transféré à Montpellier en 1356. Le siège épiscopal sera supprimé en 1536 et il s'établira à Montpellier.

LORRAINE - ÉVÊCHÉ DE METZ - ÉTIENNE DE BAR (55e évêque) - (1120-29/12/1163)
Denier messin

1095. Denier messin, c. 1120-1160, Metz, (Argent, 17 mm, 2 h, 0,78 g).
A/S SE-PH-AN. (Saint Étienne). Buste habillé de saint Étienne à droite, vu à mi-corps, tenant la palme des martyrs de la main droite et les Évangiles de la main gauche.
R/METENSIS, (légende commençant à 10 heures). (Metz). Dextre bénissante tenant une crosse et coupant la légende à 9 heures.
Monnaie sur un flan très large présentant un type complet au droit et au revers.
Bd. 1620 (8 f.) - W. Eg.22-23
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
950 F.F.

Étienne de Bar a frappé des monnaies pour les ateliers de Metz, Épinal et Marsal. E. Wendling signale l'hypothétique atelier de Saint-Trond (Limbourg belge).
Étienne de Bar succéda à Théodgère dont les dates ne sont pas bien connues (vers 1115-1120). L'épiscopat d'Étienne fut le plus long du XIIe siècle et l'un des plus longs de l'histoire de Metz. Son neveu, Thierry III de Bar, qui n'était pas dans les ordres, lui succéda en 1163.

CORBIE - ABBAYE DE CORBIE - MONNAYAGE ANONYME - (1100-1120)
Denier

1096. Denier, c. 1120-1140, Corbie, (Argent, 19 mm, 11 h, 1,12 g).
A/+ ABBAS CORBEIE. (Abbés de Corbie). Crosse tournée à droite et cantonnée d'un alpha et d'un oméga.
R/+ ANSCHERVS. (Anschaire). Croix cantonnée aux 1 et 4 d'une croisette.
Monnaie frappée sur un flan un peu court. En dépit de quelques petites faiblesses de frappe les légendes sont parfaitement lisibles. Poids lourd pour une série au poids moyen situé vers 1,00 g.
Bd. 1909 (2 f.) - PA. 6560 (152/19 var.) - C. 622 (25/16)
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

Monnaie illustrée dans la Revue Numismatique 1998, pl. XXIX, n° 20.
Notre exemplaire est le seul actuellement recensé issu du coin de droit D4, le revers (R6) est quant à lui associé aux droits D2, D3 D4 et D5 (Cf. RN 1998, p. 308).
Une importante étude a été récemment consacrée au monnayage de l'abbaye de Corbie (M. Bompaire, A. Clairand et R. Prot, 'La monnaie de Corbie (XIe-XIIe siècles)', RN, 1998, p.298-325). Cet article a notamment livré une étude par coin des deniers à ce type permettant d'envisager une émission très réduite dans le temps (14 coins de droit recensés pour 26 de revers). Sur cette série les légendes dégénèrent rapidement pour donner des monnaies avec des inscriptions incompréhensibles. Notre exemplaire avec une légende qui n'est pas dégénérée se situe au début de la série (D4/R6). Une quantité importante de deniers à ce type était contenue dans le trésor dit 'de Corbie' (Ovillers) enfoui vers 1125-1137 selon Jean Duplessy. La légende de revers, ANSCHERVS fait référence au nom de saint Anschaire dont le culte se développa à Corbie à partir de 1063.
L'abbaye de Saint-Pierre de Corbie fut fondée en 662 par la reine Bathilde. Quelques monnaies mérovingiennes et de Charlemagne lui sont attribuées sans certitude et c'est seulement sous Charles le Chauve que nous avons des émissions attestées. De nombreux abbés de Corbie ont laissé leur nom sur des monnaies tels que Foulque (1048-1095), Évrard, Jean (1158-1172), Josse (1184-1187) et Hugues Ier (1174-1184) ou Hugues II (1121-1240).


MONNAIES VIII
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