MONNAIES VIII
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LOUIS VII LE JEUNE - (1/08/1137-18/09/1180)
Denier parisis, 2e type

1097. Denier parisis, 2e type, Paris, (Argent, 20 mm, 12 h, 1,16 g).
A/+ LVDOVICVS RE, (légende commençant à 9 heures, E carré). (Louis, roi). FRA/NCO en deux lignes dans le champ.
R/+ PARISII CIVIS. (Cité de Paris). Croix.
Flan large. Frappe bien venue pour un monnayage souvent mal frappé. Petites taches au revers. Patine foncée de collection.
H. - - C. - - L. 141 (4e type) - Dy. 145
TTB      

Prix de départ/Opening bid
650 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
950 F.F.

Le type monétaire avec FRA/NCO en deux lignes dans le champ fut inauguré avec ce monnayage par Louis VII. Il sera abondamment repris par ses successeurs et il fut même encore utilisé sous Charles V (1364-1380), (Cf. Dy.366) après avoir toutefois connu quelques modifications. Jean Duplessy recense quatre variétés de deniers frappés à Paris sous Louis VII. Les types 1 et 2 présentent dans le champ du revers FRA/NCO alors que les types 3 et 4 offrent FRA/OCN (boustrophédon). Les types 2 et 4 ont une croisette initiale qui est remplacée par un X sur les types 1 et 3.
Louis VII (1120-1180) est le second fils de Louis VI le Gros, héritier et associé au trône depuis la mort de son frère Philippe en 1131. Il épouse Aliénor d'Aquitaine en 1037, l'année où il devient roi, sacré à Bourges le 25 décembre 1137. Après avoir lutté contre Thibaut IV de Champagne, il participe avec Conrad III à la troisième Croisade, prêchée par Bernard de Clairvaux, laissant Suger comme régent pendant son absence (1147-1149). Rentré en France après la mort de Suger en 1151, il répudie Aliénor d'Aquitaine qui épouse immédiatement Henri Plantagenêt, lequel devient roi d'Angleterre en 1154 : c'est l'origine de la première Guerre de Cent Ans (1154-1259). En 1154, il épouse en secondes noces Constance de Castille qui meurt en 1160, puis Adèle de Champagne, la mère de Philippe Auguste. Louis VII meurt en 1180 après avoir signé le traité de Gisors avec Henri II.

BERRY - SEIGNEURIE DE VIERZON - HERVÉ Ier - (1144-1192)
Denier anonyme

1098. Denier anonyme, c. 1150-1190, Vierzon, (Argent, 18,5 mm, 12 h, 1,04 g).
A/+ VIRSIONE. (Vierzon). Croix.
R/Anépigraphe. Grande fleur de lis épanouie, accostée de deux petits lis naturels.
Flan large avec une petite irrégularité à 10 heures. Monnaie bien centrée avec l'essentiel des grènetis extérieurs visibles.
Bd. 313 (5 f.) - PA. 2028 (44/3) - M. 641 (12 f.) - L. 1415 - SCMF. 4747
R. SUP      

Prix de départ/Opening bid
950 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1500 F.F.

Ces monnaies posent un problème de datation intéressant : elles dateraient de la seconde moitié du XIIe siècle, le terminus post quem étant constitué par le trésor de Châtillon-sur-Cher enfoui vers 1206/7 (Dy.I/93). De son côté, D. Legros indique que toutes les monnaies de Vierzon à la fleur de lis sont attribuées à Hervé Ier à cause du trésor de Massay-sur-Cher (Dy.I/403) qui, sur un total de 4.103 pièces, contenait 1.006 deniers et 33 oboles de Vierzon. Ce trésor a été enfoui entre 1152 et 1160.
Thibaut le Vieux s'était emparé de Vierzon vers 925. Eudes Ier de Blois (975/978-996) y plaça comme vassal Humbaud le Tordu. Les seigneurs de Vierzon restèrent sous la tutelle de la maison de Blois jusqu'à la fin du XIIIe siècle. La seigneurie passa alors dans la maison de Brabant avec Geoffroy (1280-1302). C'est Hervé Ier (1144-1192) qui introduisit le monnayage à la fleur de lis.

LANGUEDOC - COMTÉ DE TOULOUSE - RAYMOND V - (1148-1194)
Denier ou raimondin

1099. Denier ou raimondin, c. 1150-1200, Toulouse, (Argent, 19,5 mm, 2 h, 0,98 g).
A/RAMON COMES, (S couchée). (Raymond, comte). Croix cantonnée au 2 d'une S.
R/+ TOLOSA CIVI, (S couchée). (Cité de Toulouse). Déformation de PAX dans le champ.
Flan très large laissant apparaître l'ensemble du grènetis extérieur aussi bien au droit qu'au revers. Petit éclatement de flan à 12 heures. Petites taches d'oxydation à 4 heures au droit et au revers. Haut relief.
Bd. 721 - PA. 3702 (81/4) - M. 813 - SCMF. 4226
TTB      

Prix de départ/Opening bid
250 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
350 F.F.

D'après Dieudonné et Blanchet, MNF. p.236, les pièces de Toulouse ont toujours été lourdes, taillées à 288 à la livre de Charlemagne, soit un poids théorique de 1,70 g et un titre de fin de 12 deniers. Alphonse Jourdain avait certainement abaissé celui-ci à 10 deniers, puis Raymond V en 1178 à 7 deniers (0,583) avec une taille d'environ 432 pièces à la livre (1,13 g), titre et poids maintenus par ses successeurs jusqu'à 1240.
Raymond IV (1134-1194), comte de Toulouse et de Saint-Gilles, succéda à Alphonse Jourdain en 1148. Il participait à la deuxième Croisade quand il hérita du comté. Il accorda le régime consulaire à la ville de Toulouse, renforça l'autorité comtale et dut lutter contre ses voisins. Il fut obligé de prêter l'hommage à Henry II, roi d'Angleterre (1154-1189), duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, d'Anjou et du Maine en 1173. À la fin de son règne se développa le schisme cathare qui devait culminer avec le principat de Raymond VI de Toulouse (1194-1222).

LANGUEDOC - VICOMTÉ D'ALBI - (XIIe siècle)
Denier ou raimondin anonyme

1100. Denier ou raimondin anonyme, c. 1150-1200, Albi, (Argent, 18 mm, 4 h, 0,86 g).
A/+ IAMVIVND, (légende dégénérée). (Raimond). Croix fuselée.
R/AIIOAC., (légende dégénérée). (Albi). Dans le champ V surmonté d'une crosse entre deux I.
Flan très large et bel exemplaire pour un monnayage souvent mal venu à la frappe. Le droit est légèrement taché.
Bd. 774 (4 f.) - PA. 3898 (87/4) - SCMF. 4253
TTB      

Prix de départ/Opening bid
250 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
350 F.F.

La monnaie d'Albi s'appelle, comme à Toulouse, un raimondin. Elle est attestée dès 1037. Les raimondins vont se répandre dans l'ensemble du Languedoc au cours des XIe et XIIe siècles. Ce denier est antérieur à la croisade des Albigeois (1209-1229) menée par Simon de Montfort (+1218) pour lutter contre l'hérésie cathare.
Le revers de certains deniers d'Albi pourrait évoquer le pariage qui existait entre le comte et l'évêque d'Albi. Pons avait assujetti les recettes de la Monnaie quand il épousa Majore de Carcassonne. Le monnayage est peut-être directement inspiré par le denier de Raymond Pons, comte de Toulouse au Xe siècle. Le monnayage s'appauvrit après 1212 au début de la croisade contre les Albigeois. Le légat du pape s'était installé à Albi pour lutter contre l'hérésie. La ville fut rattachée au royaume en 1249.

BOURGOGNE - COMTÉ D'AUXERRE - ANONYMES - (XIIe siècle)
Denier à la croix coupant la légende

1101. Denier à la croix coupant la légende, c. 1150, Auxerre, (Argent, 19,5 mm, 0,99 g).
A/+ ATTS-IOCERCI, (1er C rétrograde). (Auxerre). Croix auxerroise dont la base coupe la légende à 6 heures et repose sur un besant.
R/Série de trois besants posés en triangle à 3, 6, 9 et 12 heures. Croix auxerroise.
Exemplaire sur un flan large et complet mais légèrement taché.
Bd. 1734 (4 f.) - PA. 5891 (136/8)
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
450 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
750 F.F.

Ce type de denier est l'un des rares exemples où la croix du droit coupe la légende. Le monnayage est comtal et non pas épiscopal. Le type est à l'origine imité du denier de Sens. Ce monnayage pourrait dater de la seconde moitié du XIIe siècle. Notre denier pourrait avoir été frappé entre 1133 et 1161 ou peu après ; la datation de ces monnaies reste toutefois sujette à caution. La monnaie d'Auxerre n'est pas citée dans le règlement de 1315.
Le monnayage d'Auxerre débuta après l'édit de Pistres en 864. À la fin du Xe siècle, nous avons des monnaies d'Eudes de Champagne avec le nom des cités de Sens et d'Auxerre. En 1076, Guillaume Ier (1040-1097) céda le comté à son fils, Robert, évêque d'Auxerre. En 1089, Guillaume II (1089-1147) réunit à nouveau les deux comtés. Guillaume III (1147-1161) lui succéda. Guillaume IV réunit les comtés d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre.

CHAMPAGNE - ÉVÊCHE DE LANGRES - ANONYMES. Au nom de Louis VI et Louis VII de France -  
(1108-1137) et (1137-1180)
Denier

1102. Denier, c. 1150-1200, Langres, (Argent, 18 mm, 4 h, 1,00 g).
A/+ LVDOVICVS REX. (Louis, roi). Crosse épiscopale, accostée à gauche d'un croissant et à droite d'une étoile.
R/+ VRBS LNIGONIS. (Ville de Langres). Croix cantonnée au 2 d'une croisette fichée, au 3 d'un croissant.
Flan large. Monnaie légèrement décentrée au revers. Patine foncée. Petite tache d'oxydation sur le E de REX.
Bd. 1723 (8 f.) - PA. 5844 (135/11 var.) - H. 17 (à Louis VII) - M. 615 (8 f.) - C. 140
R. TTB      

Prix de départ/Opening bid
750 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1200 F.F.

Ce denier a été attribué par Hoffmann (H.17) et Ciani (C.140) à Louis VII roi de France, à cause de la légende de droit. Cette légende pourrait être empruntée à Louis IV d'Outremer (936-954). Le trésor de Montigny Lencoup (Seine-et-Marne), découvert en 1891 et comprenant au total plus de 2.500 pièces dont 2.226 décrites, contenait un denier de Langres. Son enfouissement est situé vers 1170 (Dy.I/224 bis). Notre exemplaire présente une intéressante variété avec LNIGONIS au lieu de LINGONIS. Cette variété a été signalée par Poey-d'Avant à partir de deux exemplaires conservés dans les collections Plantet et Rollin-Feuardent.
Langres, évêché depuis le IIIe siècle, avait reçu le droit de battre monnaie de Charles II le Chauve en 874, droit confirmé ensuite par Charles le Gros en 887 et Eudes de France en 889. L'atelier monétaire semble avoir été actif sous Louis IV d'Outremer dont le type fut probablement immobilisé puis ensuite imité. Le denier au nom de Louis, roi, est une adaptation du type carolingien. Les évêques monnayèrent à leur nom à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, comme Guy Ier de Rochefort (1250-1268).

TERRE SAINTE - PRINCIPAUTÉ D'ANTIOCHE - BOHÉMOND III - (1149-1201)
Denier, type 1b, classe E

1103. Denier, type 1b, classe E, c. 1149-1163, Antioche, (Argent, 16,5 mm, 1 h, 0,98 g).
A/+ BOHNIINDIIS. (Bohémond). Tête à droite de Bohémond.
R/+ ANTIOCHIA. (Antioche). Croix.
Monnaie frappée sur un flan large. Haut relief au droit et au revers. La croix du revers a tendance à apparaître au droit.
CCS. 69 - Metcalf 357 var.
R. TTB+      

Prix de départ/Opening bid
1100 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
1700 F.F.

D'après Alex G. Malloy ces deniers auraient été frappés sous la minorité de Bohémond III, pendant la régence de Constance et Renaud de Châtillon.
Antioche fut la première grande cité à tomber entre les mains des Croisés en 1098. Bohémond de Tarente et Robert Guiscard, des Normands, se constituèrent une première principauté. Raymond II de Poitiers, prince d'Antioche, fut tué en 1149 à la fin de la deuxième croisade. Bohémond III, son fils, lui succéda sous la régence de Constance, sa mère, la fille de Bohémond II, entre 1149 et 1163. Après la prise de Jérusalem en 1187, Bohémond signa une trêve avec Saladin et fit la paix avec les Musulmans à partir de 1192. Il annexa Tripoli en 1187 et dut lutter contre la montée des rois d'Arménie. Raymond, son fils aîné, mourut en 1197. Quand Bohémond III mourut en 1201, une lutte implacable allait opposer ses descendants, Raymond Roupen dit l'Arménien, son petit-fils, et Bohémond IV, fils cadet de Bohémond III.

TERRE SAINTE - PRINCIPAUTÉ D'ANTIOCHE - BOHÉMOND III - (1149-1201)
Denier, type 1b, classe E

1104. Denier, type 1b, classe E, c. 1149-1163, Antioche, (Argent, 18,5 mm, 12 h, 1,07 g).
A/+ BO°A°NVNDVS, (O pointé, second N rétrograde). (Bohémond). Buste casqué à gauche, vêtu de la cotte de mailles, le casque timbré d'une croix ; devant le buste, un croissant ; derrière, une étoile à cinq rais.
R/+°A°NTI (trèfle évidé) OCHI°A°. (Antioche). Croix cantonnée au 2 d'un croissant.
Exemplaire sur un flan large et d'un poids lourd. Frappe bien venue au droit et au revers. La croix du revers apparaît toutefois en négatif au droit.
CCS. 69 - Metcalf 400-403
SUP      

Prix de départ/Opening bid
350 F.F.

Prix d'estimation/Estimate
550 F.F.

A. Malloy a déterminé treize classes pour ce monnayage au buste de chevalier heaumé, tandis que D. Metcalf déterminait par le buste et les lettres quinze classes. Ces deniers ont été frappés sous la régence de Constance (1149-1163), mère de Bohémond III.
Antioche fut la première grande cité à tomber entre les mains des Croisés en 1098. Bohémond de Tarente et Robert Guiscard, des Normands, se constituèrent une première principauté. Raymond II de Poitiers, prince d'Antioche, fut tué en 1149 à la fin de la deuxième croisade. Bohémond III, son fils, lui succéda sous la régence de Constance, sa mère, la fille de Bohémond II, entre 1149 et 1163. Après la prise de Jérusalem en 1187, Bohémond signa une trêve avec Saladin et fit la paix avec les Musulmans à partir de 1192. Il annexa Tripoli en 1187 et dut lutter contre la montée des rois d'Arménie. Raymond, son fils aîné, mourut en 1197. Quand Bohémond III mourut en 1201, une lutte implacable allait opposer ses descendants, Raymond Roupen dit l'Arménien, son petit-fils, et Bohémond IV, fils cadet de Bohémond III.


MONNAIES VIII
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