MONNAIES VII
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LIMOUSIN - VICOMTÉ DE LIMOGES - ANONYMES - XIIème s. - (XIIe-XIIIe siècles)
Denier 785. Denier, c.1200-1250, (Bill, 19 mm., 12 h., 0,93 g.) ( )
A/ + LEMOVICENSIS. Dans le champ, .S.M. (Sanctus Martialis) entre un oméga et un besant.
R/ + VICECOMES, (S couchée). Croix.
Bd.396 (3 f.) - PA.2301 (texte) - SCMF.3994 var.. Bel exemplaire pour ce monnayage avec une jolie patine de collection.
TTB+

450FF.

750FF.

Ce monnayage s'inspire du type de l'abbaye de Saint-Martial, en faisant référence au saint au droit du denier. Le type du droit est inspiré du monnayage de Vienne avec les lettres SM (Sanctus Mauricius, Saint-Maurice). Il s'apparente aussi aux types de Mehun et de Châteauroux. Ce type, qui se voulait un concurrent des barbarins, eut peu de succès. Dans la brochure de la SNL. 1998, ce type de denier serait daté entre 1240 et 1255 .
Foucher est donné traditionnellement comme le premier vicomte de Limoges en 887. Les vicomtes de Limoges imitèrent les barbarins de l'abbaye Saint-Martial de Limoges à partir de la seconde moitié du XIIe siècle. Le monnayage des vicomtes changea radicalement quand Marie, fille de Guy VI, épousa Arthur de Bretagne et entra dans la maison de Bretagne en 1276. Le vicomte remplace le monogramme par l'échiqueté de ses armes : Dreux, Bretagne, Limoges .

PROVENCE - COMTÉ DE PROVENCE - RAYMOND BÉRANGER V - (1209-1245)
Gros marseillais 786. Gros marseillais, 1218, Marseille, (Bill, 19,5 mm., 1 h., 1,50 g.) ( )
A/ + COMES: PVINCIE. Tête nue à gauche.
R/ + CIVTAS MASSIL/ (sic !). Château-fort à trois tours surmonté d'une croix entre deux clochetons.
Bd.809 (10f.) - FSCV.I/9 - PA.3959 - R.17 - DM/P.16 - SCMF.5022. Bel exemplaire pour ce monnayage rare. Patine très foncée. Cristallisée.
RR. TTB

1500FF.

2500FF.

D'après Fauris de Saint-Vincent et le manuscrit de Peiresc, l'ordonnance de création du gros marseillais qui valait 6 deniers daterait du 17 janvier 1218 "Grossam monetam cudendi in inferiore urbis parte" qui permettait à la ville de Marseille de frapper monnaie dans la ville basse pourvu qu'elle fut de bon aloi. Le gros marseillais sera encore fabriqué sous le règne de Charles Ier (1245-1285) en 1257 .
Raymond-Béranger V d'Aragon (1198-1245) est le fils d'Alphonse II d'Aragon, comte de Provence et de Gersende de Sabran. En 1209, il succéda à son père sur le comté de Provence. En 1220, il épousa Béatrice de Savoie (+1266) dont il eut quatre filles : Marguerite (1221-1295) qui épousa Louis IX ; Éléonore (1222-1291) qui se maria avec Henri III d'Angleterre ; Sancie qui fut la seconde épouse de Richard, roi des Romains ; enfin Béatrice (1234-1267) qui hérita de son père en 1245 et apporta la Provence en dot à Charles de France (1226-1285), frère de Louis IX .

PROVENCE - COMTÉ DE FORCALQUIER - GUILLAUME V DE SABRAN - (1209-1250)
Denier ou guillelmin 787. Denier ou guillelmin, c. 1210-1250, Pertuis, (Bill, 17,5 mm., 8 h., 0,84 g.) ( )
A/ + VI°LEL°MVS, (S couchée). Dans le champ posé en carré C/O/M/E, un besant au centre.
R/ + PROENCIE. Croix cantonnée d'un besant au 2e canton.
Bd.803 (12f.) - PA.3926 var. - M.669 (15f.) - DM/P.3. Bel exemplaire avec un flan légèrement granuleux.
RR. TTB

1200FF.

1900FF.

Ces deniers étaient précédemment attribués à Guillaume II ou IV de Forcalquier (1150-1220). Il faut restituer les deniers avec VVILELMVS à Guillaume IV (1150-1209) et ceux avec VILELMVS à Guillaume V (1209-1250) que Roberts (SCMF.) ne fait régner que jusqu'à 1220. Le comté de Forcalquier faisait la transition entre le comté de Provence et le marquisat. Ces monnaies, qui connurent une grande diffusion comme les raimondins, s'appelaient des guillelmins. Leur frappe débuta vers 1180 et cessa vers 1260. À partir de 1250, Charles Ier d'Anjou réunit le comté de Forcalquier à celui de Provence et copia ce monnayage pour le comté .
Bertrand III de Forcalquier (1129-1150) eut trois enfants : son cadet, Bertrand II, comte d'Embrun (1150-1208), (cf. MONNAIES V/743 et 744), Guillaume IV son aîné, comte de Forcalquier (1150-1209) et une fille, Alix, qui est la mère de Guillaume V .

BRABANT - VILVORDE - (XIIIe siècle)
Petit denier ou maille 788. Petit denier ou maille, c. 1210-1240, Vilvorde, (Ar, 13 mm., 12 h., 0,60 g.) ( )
A/ Anépigraphe. Château-fort à trois tours, surmonté de trois croisettes, accosté de besants.
R/ Anépigraphe. Croix brabançonne, pattée évidée et bouletée en cour, cantonnée de quatre annelets centrés et de quatre besants.
W.167 - DM/B.89 - AMVB. G.120 - SCMF.7380. Très bel exemplaire pour ce monnayage.
RR. TTB+

2000FF.

3000FF.

Le monnayage de Vilvorde semble très concentré chronologiquement entre 1210 et 1235 et comprend plusieurs deniers et mailles en bon argent dont le titre est supérieur à 900 millièmes. Le castel du droit semble symboliser la ville de Vilvorde .
Ces deniers sont anonymes et ont été fabriqués sous le règne d'Henri Ier (1190-1235). Des deniers pour le Brabant ont été frappés pour les villes d'Anvers, de Bois-le-Duc, Bruxelles, Louvain, Thirlemont et Vilvorde .

COMTÉS D'ANGOULÊME ET DE LA MARCHE - ANONYMES - (XIIème s.) - (XIIe-XIIIe siècles)
Denier anonyme 789. Denier anonyme, c. 1180-1240, Angoulême, (Ar, 19 mm., 6 h., 0,91 g.) ( )
A/ + LODOICVS, (S couchée). Croix..
R/ + EGOLISSIME, (S couchées). Quatre annelets autour d'une croisette.
Bd.446 - PA.2649 (57/3) - C.212 (9/18). Très bel exemplaire pour ce type. Flan large et jolie patine.
TTB+

350FF.

550FF.

Le type du droit est directement inspiré du monnayage de Louis IV d'Outremer. E. Caron faisait remarquer (op. cit., p. 147) que le type s'altère au XIIe siècle. Le poids descend sous le gramme. Le flan est parfois si mince que les annelets du revers donnent l'impression que la croix du droit est cantonnée de quatre besants comme sur notre exemplaire. Nous avons certainement affaire à un type de transition de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle au moment où les comtés d'Angoulême et de la Marche sont réunis .
Par le mariage de Hugues IX de Lusignan, comte de la Marche, avec Mathilde, les deux comtés sont théoriquement réunis. En fait, Adalbert V, en partance pour la croisade, a vendu son comté de la Marche à Henri II Plantagenêt. La domination anglaise dure jusqu'à la mort de Richard Cour de Lion en 1199. Hugues IX devient comte cette année là mais Jean-Sans-Terre occupe le comté en 1202- 1203. Après la commise des biens de Jean sur le continent par Philippe II Auguste, Aliénor d'Aquitaine restitue le comté à Hugues IX qui réunit à nouveau les deux comtés jusqu'à sa mort en 1219. Son fils, Hugues X (1219-1249), lui succède .

LANGUEDOC - ÉVÊCHÉ ET CITÉ DE CAHORS - (1224-1265)
Denier anonyme, caorcenx ou cadurcin 790. Denier anonyme, caorcenx ou cadurcin, c. 1240-1260, Cahors, (Bill, 17 mm., 9 h., 0,72 g.) ( )
A/ + CIVITAS, (S couchée). Dans le champ, déformation du monogramme PAX avec deux croisettes et un A surmontés d'une crosse à hampe croisetée (chrisme).
R/ + CA°TVRCIS, S couchée. Croix pattée sur un flan légèrement irrégulier.
Bd.782 (2f.) - PA.3921 (87/15) - DM. G7 - SCMF.4662 var.. Bel exemplaire avec une patine foncée.
TTB

350FF.

450FF.

L'évêque Guillaume de Cardaillac (1208-1234) concéda en 1224 la direction de l'atelier monétaire aux consuls. Ces monnaies étaient nommés des caorcenx. Cette variété avec point dans la légende semble plus rare .
Cahors dépendait du comte de Toulouse. Le monnayage féodal y débute en 1090 avec un denier de Géraud II de Gourdon (1068-1112). Le monnayage anonyme pourrait commencer au début du XIe siècle. Il est remplacé à partir de 1208 par des monnaies aux noms des Cardaillac (1208-1234), Raymond de Cornil (1280-1293) et enfin Hugues Géraud (1311-1316). D'autre part Guillaume de Cardaillac concéda le bénéfice de la monnaie en 1212 et 1224, mais, d'après A. Dieudonné, la commune ne semble pas avoir eu le droit de monnayer .

ANGLETERRE - HENRI III PLANTAGENÊT - (1216-1272)
Penny long cross, classe 3B 791. Penny long cross, classe 3B, c. 1247-1272, Exeter, monétaire Philip, (Ar, 18 mm., 8 h., 1,59 g.) ( )
A/ * hENRICVS REX III'. Tête barbue et couronnée du roi de face.
R/ PhI-LIP' - ON - ECE. Croix longue évidée, accostée de quatre groupes de trois besants posés en triangle.
S.1362 - C.H31D-060. Très beau portrait. Poids lourd. Flan légèrement taché au revers.
TTB

550FF.

850FF.

Le monnayage d'Henri III se divise en deux périodes bien distinctes (1216-1247) avec le monnayage à la croix courte, puis à partir de 1247, la monnaie à la croix longue .
Henri III (1207-1272) est le fils de Jean-sans-Terre. Il épousa Éléonore, la fille du comte de Provence, Raymond Béranger V. Il signa avec Louis IX le traité de Paris en 1259 qui mit fin à la première Guerre de Cent Ans, ce qui lui permit de rentrer en possession de la Guyenne et de la Gascogne. Son fils Édouard Ier lui succéda .

LORRAINE - ÉVÊCHÉ DE METZ - JEAN Ier D'APREMONT (61e évêque) - (1224-6/12/1238)
Denier ou Pfennig 792. Denier ou Pfennig, c. 1224, Metz, (Ar, 15 mm., 9 h., 0,65 g.) ( )
A/ IOhAN-NES, (rétrograde). Buste de l'évêque à gauche, tenant la crosse des deux mains.
R/ METEhSIS, (rétrograde). Croix cantonnée de quatre besants.
W.II/Em6. Bel exemplaire sur un flan légèrement large et complet. Patine foncée.
TTB

350FF.

450FF.

Saint-Étienne était le patron de l'évêché de Metz. La monnaie messine était constituée de petits deniers de bon argent pesant de 0,60 g à 0,80 g. Les monnaies épigraphes à portraits commencent avec Thierry III (1163-1171). Pour Jean d'Apremont, nous avons des deniers anonymes et des deniers à son nom. Jean Ier d'Apremont introduisit sur son monnayage le buste mitré à la place du bonnet ou de la tête nue .
L'épiscopat de Jean Ier d'Apremont s'intercale entre celui de Conrad de Scharfeneck (1212-1239) et celui de Jacques de Lorraine (1239-1260). À cette époque, les évêques de Metz doivent lutter contre le pouvoir temporel du comte de Bar et du duc de Lorraine. La guerre coûte cher tandis que les bourgeois de Metz s'enrichissent. Jean d'Apremont fut chassé par les Messins en 1232. Mathieu II de Lorraine (1220-1251) et Henri II comte de Bar (1214-1239) vinrent assiéger Metz tandis que l'évêque se retirait au château Saint-Germain .

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